d’« interrompre sa coopération bilatérale avec la Guinée ». Selon Le Monde, « il est permis de penser que le président Houphouët-Boigny, en butte lui-même depuis plus d’un an à de violentes attaques guinéennes, n’a pas incité M. Senghor à la modération ».
De tous les pays voisins, seul le Liberia s’était abstenu jusque-là de prendre position - même à mots couverts comme le Mali - contre le régime guinéen. En dépit de leurs relations communes amicales avec Washington, le président Houphouët-Boigny crut à un moment donné pouvoir opposer Monrovia à Conakry. Peine perdue. Washington veillait.
Les efforts du président Houphouët-Boigny pour isoler le régime guinéen dépasseront bientôt le cadre du monde capitaliste. Il décide de porter un grand coup en faisant transmettre, à l’ambassadeur de l’U.R.S.S. à Dakar, une invitation à assister, le 7 août 1966, aux fêtes de l’Indépendance de la Côte d’Ivoire. Au moment de quitter Abidjan, l’ambassadeur fait part à la presse du prochain établissement des relations diplomatiques entre les deux pays, et se déclare « impressionné par l’essor économique de ce pays ».
Mais si la Côte d’Ivoire marque des points sur les plans de la propagande et de la diplomatie, les tentatives d’action en Guinée même se solderont par une faillite totale.
Toute activité clandestine nécessite, en effet, des hommes valables, des bases de départ sûres, des moyens financiers et matériels d’une certaine importance, le tout agencé suivant un plan prenant en considération un grand nombre d’autres paramètres objectifs, aussi bien que subjectifs.
Une analyse superficielle rapide montrait, dans le cas d’espèce, l’absence de problèmes majeurs sur le double plan des bases de départ et des moyens. Il en allait autrement sur celui du matériel humain.
Les deux Guinéens censés servir de pivot à l’ensemble de l’action ne convenaient de toute évidence pas, pour n’importe quel genre d’activité.
Dès les premiers contacts, des divergences profondes et de tous ordres se faisaient jour entre les deux hommes. Le plus âgé, violent, entier, ne possédait apparemment pas les qualités élémentaires, à savoir la patience, la capacité dialectique et la largeur de vues, pour engager un quelconque dialogue avec les étudiants et les universitaires, plus au moins réfugiés en France, et qui formaient le gros des troupes disponibles pour toutes formes d’actions.
Le second, devenu vétérinaire au bout d’un très grand nombre d’années d’études, paraissait plus apte à
|
||
Plan du site |