similaires, agrémentés de quelques autres de type « pearsonien », ou simplement « américain », sont incorporés dans un grand article publié le 15 mai par le Washington Post et la chaîne de quelque 600 quotidiens, sous le titre :
« Aide à la Guinée pro-chinoise ».
« Les États-Unis aident un pays africain soutenu par les Chinois pendant qu’ils combattent le communisme au Vietnam. »
Il y accuse, entre autres, le lobby de la « Harvey Aluminium », « qui possède 51% de la Compagnie des Bauxites de Guinée », d’être à l’origine de cette tactique « paradoxale », et se pose en défenseur des contribuables américains. Le Département d’État réagit le jour même. Selon une dépêche du bureau de Washington de l’agence United Press International (U.P.I.), datée du 15 mai,« les États-Unis n’envisagent pas de réduire l’aide à la Guinée... Mais, précise la dépêche, si l’on se base sur l’expérience passée, les questions soulevées dans la presse seront probablement reprises par les parlementaires qui examinent les projets budgétaires de l’administration Johnson. »
Le lendemain, U.P.I. revient à la charge avec une nouvelle dépêche en provenance de Washington, où l’on peut lire :
« Les États-Unis, en dépit des accusations qu’ils sont en train de soutenir un régime pro-chinois, ne prévoient pas, dans l’immédiat, une réduction de l’aide à la Guinée.
Dernièrement, des sources américaines ont précisé cela de façon claire [34] , à la suite d’un “Appel à l’Opinion Publique Américaine” diffusé par le Front de libération nationale de Guinée ».
Ce même 16 mai, une seconde dépêche U.P.I. de Washington, vient confirmer le désarroi du Département d’État ; celui-ci rend public un rapport présenté au Congrès par le vice-amiral L.C. Heinz, directeur de l’assistance militaire au Pentagone. Selon cette personnalité, l’aide militaire accordée au Mali - autre pays « socialiste » d’Afrique francophone - a « eu un effet favorable sur l’évolution des relations entre les États-Unis et la République du Mali ».
Les réactions du Département d’État prouvent à quel point ses responsables craignent de voir le Congrès et l’opinion publique