d’État fait face à des difficultés.
En Haute-Volta, le président Yaméogo doit compter avec une opposition multiforme. Les étudiants en constituent la partie la plus dynamique : à leur quatrième congrès, réuni à Ouagadougou, ils adoptent une motion favorable au Ghana et à la Guinée.
Sur le plan psychologique, la dépendance financière du Trésor voltaïque envers Paris, comme le statut des centaines de milliers de travailleurs voltaïques en Côte d’Ivoire, empoisonnent l’atmosphère.
Au Niger, la contestation au jour le jour est moins virulente. Mais la nouvelle équipe du R.D.A., conduite par M. Hamani Diori, doit faire face au harcèlement des amis sénégalais, maliens et ghanéens de M. Djibo Bakary - leader du parti Sawaba - éliminé à la suite du référendum du 28 septembre.
Au Dahomey, la situation intérieure est encore plus compliquée, entre autres par la coexistence de trois chefs « historiques » à bases tribales stables, ayant de plus des vues politiques divergentes. En octobre 1959, des incidents éclatent à Cotonou et se traduisent par trois morts et une vingtaine de blessés.
En Côte d’Ivoire, l’agitation des autonomistes du Sanwi débouche sur leur condamnation à de lourdes peines, en mars 1960.
La position adoptée par le général de Gaulle accule les leaders du Conseil de l’Entente à cette indépendance demandée précisément par leurs opposants intérieurs et africains.
Les chefs d’État du Conseil de l’Entente, et le président Houphouët-Boigny en particulier, se doivent de réagir, de prendre une position susceptible de constituer une manifestation de force.
L’opinion des membres du Conseil de l’Entente réunis à Abidjan les 15 et 16 avril est connue d’avance : ils refuseront de participer à cette mouture française du Commonwealth britannique. Mais, au lieu de rendre publique leur décision, ils décident, à l’issue de leurs travaux, de confier au président Houphouët-Boigny une mission particulière auprès du général de Gaulle.
Le leader ivoirien, qui avait demandé à être chargé de cette mission, tergiversera six semaines durant, avant de l’accomplir. Il attend en particulier des échos de la mission confiée à M. Hamani Diori, président en exercice du Conseil de l’Entente. Mission essentielle puisque le 18 avril, 48 heures après avoir quitté Abidjan, il atterrit à Fort-Lamy. Le 20, il est à Brazzaville, le 22 à Libreville, le 24 à Bangui. Il propose à chacun de ses interlocuteurs la création d’un groupement francophone, en dehors de la France [<a href=’#nb8’ class=’spip_note’ rel=’appendix’ title=’Cette mission et