point », etc.
L’affaire prend des proportions panafricaines, voire internationales.
Ainsi, Horoya publie, sur cinq colonnes, un communiqué de la J.R.D.A. (Jeunesse de la révolution démocratique africaine), accusant le M.E.O.C.A.M. d’œuvrer pour le néo-colonialisme. Dipanda du Congo-Brazzaville, parle du M.E.O.C.A.M. à la solde de la C.I.A. Horoya traduit le sigle M.E.O.C.A.M. par « mouvement des Etudiants de l’organisation contre l’Afrique en marche ». Radio-Moscou diffuse un commentaire accusant le M.E.O.C.A.M. d’avoir rendu service au néocolonialisme. Les lointains et probablement rares auditeurs somalis de Radio-Moscou ont droit à un second commentaire critique du M.E.O.C.A.M. par M. Andrey Dolgov [53]. Même M. Paulin Joachim, rédacteur en chef de Bingo, critique le M.E.O.C.A.M. [54].
Devant cette tourmente, l’observateur impliqué dans les événements mais essayant de garder son sang-froid, reste médusé : pour ne pas être envoûté, lui aussi, par le pouvoir charismatique des sigles et des organisations, il doit s’agripper au fait indéniable qu’à la fameuse réunion du 12 février 1967, à la salle Zimmer à Paris, il y avait en tout et pour tout une quarantaine de partisans de la F.E.A.N.F., et moins de trente du M.E.O.C.A.M. [55]. Cet observateur ne peut s’empêcher de penser au général Beaufre, à son analyse des « Congrès de la paix » organisés par les Partis communistes d’Europe Occidentale, campagne qui « a incontestablement créé une atmosphère de résistance à l’emploi des armes nucléaires » [56].
Deux mois plus tard, en janvier 1968, à la conférence de l’O.C.A.M. à Niamey, le président Houphouët-Boigny se fait dithyrambique pour soutenir le M.E.O.C.A.M. :
« Nos jeunes, dit-il, se connaissent peu et jusqu’à une date récente, chaque fois qu’ils ont tenté de s’entendre ce