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La manipulation des États francophones - Ouvrages - La politique africaine d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

juin 1965, la décision de quitter l’O.C.A.M. « La Mauritanie, explique-t-il, ne saurait s’intégrer à un groupement d’États qui pourrait, si peu que ce soit, apparaître... comme un concurrent possible de l’O.U.A. ou qui risquerait de porter atteinte à l’autorité de cet organisme... »
La victoire apparaîtra comme un gâchis quand M. Kasavubu révoquera, trois mois plus tard, à la mi-octobre, M. Tshombé, celui-ci « n’ayant pas cru devoir, de sa propre initiative, présenter sa démission ».
La tentative d’ancrage du Congo-Léopoldville dans un ensemble français ou du moins francophone, se termine ainsi par un échec flagrant. Le poids spécifique de Washington a, semble-t-il, joué un rôle trop prépondérant. Quelques semaines encore, et le général Mobutu renversera le président Kasavubu et prendra le pouvoir.

Le double objectif de la « double nationalité »


La fin de l’offensive diplomatique du président Houphouët-Boigny sera marquée par deux revers majeurs, autrement importants : l’élimination du président Yaméogo de la scène politique voltaïque et africaine, et aussi le rejet par l’élite ivoirienne, du projet de double nationalité. Ces deux échecs - et surtout le premier - comme naguère l’assassinat d’Olympio, traumatiseront littéralement le leader ivoirien.
Les observateurs considéraient le régime voltaïque comme l’un des plus solides d’Afrique francophone. Ainsi, M. André Blanchet écrivait, dix mois avant la chute du leader voltaïque :
« M. Yaméogo... n’a, pour sa part, à redouter aucune opposition ouverte ni clandestine et se maintient au pouvoir sans qu’un seul adversaire politique se trouve détenu ou interné, cas à peu près unique à travers toute l’Afrique noire... »
Trois mois avant la chute de M. Yaméogo, Jeune Afrique relevait le même fait - « pas seul Voltaïque ne se trouve incarcéré pour des motifs politiques » - et citait les paroles du président de la République de Haute-Volta tournant en ridicule les opposants à son régime.
Le dimanche 3 octobre 1965, il est élu triomphalement par 2 146 481 voix, sur 2 146 790 votants et 2 182 425 électeurs inscrits.
Onze jours plus tard, sa fiancée, Mlle Nathalie Monaco, arrive de Paris en compagnie de Mme Houphouët-Boigny, qui s’était occupée du trousseau de la jeune mariée. Le 17 octobre a lieu le mariage civil, l’Église ne reconnaissant pas le divorce du chef de l’État voltaïque. Les présidents Houphouët-Boigny et Diori sont ses témoins.<br class=’manualbr’

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