dans leur ensemble.
M. Houphouët-Boigny envisage même la possibilité d’une action militaire. Au terme d’un reportage au Togo, le spécialiste des problèmes africains du Monde confirme l’existence d’un tel projet.
Les tentatives de mise en quarantaine feront cependant long feu. Pour trois raisons. La première est donnée par le même journaliste parisien. Selon lui, « le millier de Français qui résident au Togo ne cachent
pas leur sympathie pour le nouveau régime, mis en place par les éléments tenus pour “francophiles”, et... dirigé par un homme politique ayant conservé la nationalité française ».
Second facteur : le Sénégal a fait faux bond et a reconnu le nouveau gouvernement togolais, présidé par M. Grunitzky, un ancien collègue de M. Léopold Senghor au groupe parlementaire des Indépendants d’outre-mer. Enfin, le président Houphouët-Boigny est rassuré sur la tendance anti-ghanéenne du nouveau régime installé à Lomé.
Dans l’immédiat, le Conseil de l’Entente n’hésite pas à préconiser aux États membres de l’U.A.M., la signature d’un accord impliquant une intervention armée « sans requête préalable de l’État victime de la subversion » en cas de menace intérieure. De son côté, M. Maurice Yaméogo, comme toujours en flèche, multiplie les déclarations martiales. Il affirme même publiquement, le 10 octobre 1963, avoir concentré les forces armées voltaïques à la frontière ivoirienne lors du second « complot » d’Abidjan, celui d’août-septembre.
Dix-huit jours plus tard, à l’issue d’une semaine d’émeutes raciales, de grèves et de manifestations, M. Hubert Maga se voit dans l’obligation d’abandonner la présidence de la République du Dahomey, et le colonel Soglo prend le pouvoir.
C’est le moment de vérité. Le Niger et la Haute-Volta sont frontaliers du Dahomey. Les troupes voltaïques ou nigériennes vont-elles intervenir ? Les conditions paraissent pourtant favorables à une telle intervention : le président déchu appartient à la puissante ethnie qui peuple le nord du Dahomey limitrophe de la Haute-Volta et du Niger ; de plus, le prétexte existe, puisque trois citoyens nigériens ont été tués et cinq autres blessés durant les incidents du Dahomey.
Le bureau politique du Parti progressiste nigérien, suivant le président Hamani Diori, refuse brutalement de s’engager dans une telle aventure. C’est l’échec patent du rêve de solidarité matérielle entre les chefs d’État du Conseil de l’Entente. Il n’y aura pas de « club de