publique mondiale. Elle permettra même la relance des combats, « la troisième guerre du Nigeria ».
Dans son message du Nouvel An 1969, le président Houphouët-Boigny s’en tient toujours à l’argument « humanitaire » pour expliquer sa prise de position favorable à la sécession biafraise. Quand au leader biafrais, il se montre optimiste puisque « notre situation militaire s’est considérablement renforcée et s’améliorera encore dans le courant de l’année prochaine », dit-il.
Le 17 janvier 1969, dans un long éditorial, Fraternité-Matin critique les dirigeants africains - ceux du Ghana et du Sénégal en particulier - qui, tout en ayant des sympathies pour la cause biafraise, hésitent à franchir le pas décisif de la reconnaissance de jure. Le journaliste les qualifie de « dogmatiques », ou les considère comme des « réalistes qu’on pourrait tout aussi bien appeler les équilibristes ». Les Biafrais, précise-t-il, sont conscients de leur « biafritude », « toute solution militaire est exclue » et « Gowon... n’en finit pas d’annoncer l’assaut final ».
En fait, l’afflux d’armes, à partir d’août 1968, a permis tout juste de stabiliser la situation sur les fronts de combat ; il convient de tirer profit de cette impasse militaire pour provoquer un afflux de reconnaissances, prélude à la partition du Nigeria.
A tort ou à raison, si la France franchit le pas et reconnaît le Biafra, pensent certains, elle provoquera un changement qualitatif sur le plan diplomatique. La France deviendra donc, durant quelques mois, le principal champ de bataille pour le Biafra.
Dans les tout premiers mois de 1969, on assiste effectivement à une recrudescence des pressions des deux parties.
Pour la première fois, les adversaires français du Biafra apparaissent à visage découvert, et prennent l’initiative : quatre députés - dont un gaulliste - conduits par M. Aymar Achille Fould, arrivent au Nigeria invités par le gouvernement fédéral.
La riposte de la tendance pro-biafraise ne se fait pas attendre : quelques jours plus tard, deux députés U.D.R. - MM. Jean-Claude Fortuit et Alain Terrenoire - partent pour le Biafra.
Fin janvier, à Libreville, les deux parlementaires parlent de « génocide systématique », de « résistance à l’agression », et relèvent que « les biafrais placent essentiellement leurs espoirs de survie » en de Gaulle.<br class=’manualbr’
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