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La hantise de l'unité nigériane - Ouvrages - La politique africaine d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

ayant eu lieu - sauf celle du leader dahoméen - bien avant la reconnaissance officielle du Biafra par la Côte d’Ivoire, il est difficile d’imaginer qu’un homme d’État de l’envergure du président Houphouët-Boigny ait pu se résoudre à voir démantelé cet organisme, qui était son oeuvre, pour de simples raisons humanitaires. L’enjeu devait être, forcément, d’une toute autre importance.


L’hostilité au Biafra de la quasi-totalité des pays africains met davantage en évidence le caractère volontariste, le caractère de pari de la position ivoirienne.
La fragilité de la quasi totalité des États d’Afrique noire, conséquence de l’absence d’une armature, d’une infrastructure nationale, explique en bonne partie leur attitude envers le problème biafrais.
Le président Tsiranana de Madagascar, au moins aussi "modéré", anti-soviétique, anti-chinois et pro-français que le chef d’État ivoirien, n’avait pas mâché ses mots dans les semaines précédant la prise de position de M. Houphouët-Boigny. « Je suis contre la sécession du Biafra, avait-il dit, comme je suis en principe contre toute sécession et c’est ce que nous avons fait savoir au gouvernement nigérian ».
Même après la reconnaissance du Biafra par la Côte d’Ivoire, il ne change pas d’opinion. Au contraire, il devient plus virulent. En réponse à une question d’un journaliste sur le « génocide », « s’il y a génocide au Biafra, déclare-il, c’est à cause de l’ambition personnelle d’Ojukwu... »
Le président Modibo Keita fait preuve d’encore plus de franchise. Il se dit hostile à la sécession biafraise car son succès constituerait « un précédent très grave pour l’unité politique de chaque pays ».
Les chefs d’État du Cameroun, du Congo-Kinshasa, de la République Centrafricaine, etc., font des déclarations tout aussi tranchantes.
A part la Zambie, quatrième pays à reconnaître le Biafra comme pays souverain le 20 mai 1968, aucun autre pays africain n’acceptera d’apporter sa caution à la partition du Nigeria.
Dans ce contexte, il est superflu de le préciser, la Côte d’Ivoire s’est trouvée isolée au sein de l’O.U.A., comme de l’O.C.A.M. et du Conseil de l’Entente.
Mais force est de le reconnaître, dans les mois qui suivront la reconnaissance du Biafra, le président Houphouët-Boigny semblera bien près d’atteindre son objectif politique réel, à savoir un renforcement de la résistance biafraise avec, comme conséquence ultime, la

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