communiqué final, comme
« totalement irréaliste toute conception de l’unité qui entraînerait l’abandon de la souveraineté d’un État africain au profit d’un autre ». La condamnation des thèses ghanéenne et guinéenne est on ne peut plus nette. Condamnation renforcée encore par la primauté accordée à « l’unité des aspirations et des actions » sur l’unité organique. Le président Houphouët-Boigny triomphe une fois de plus. Cela lui arrivait souvent à l’époque.
La chute du concept de l’unité africaine, des cimes de l’intégration politique aux abysses de la coopération inter-États, paraît inéluctable.
À Accra, le président N’Krumah ne veut toujours pas s’avouer vaincu. Il reprend un argument déjà utilisé par son collègue guinéen et souligne le caractère frelaté de la majorité de Monrovia dans la mesure où elle « ne reflète pas la force et la puissance des masses africaines ».
Quelques semaines plus tard, les chefs d’État de l’Union Guinée-Ghana-Mali se réunissent pour mettre au point la charte, publiée simultanément dans les trois capitales, le 1er juillet 1961. Le 28 août, au Caire, le président Gamal Abdel Nasser ouvre la conférence du groupe de Casablanca.
Mais de toute évidence, il s’agit là d’actions d’arrière-garde. Le président Houphouët-Boigny s’emploiera dorénavant à transformer cette retraite en déroute, tout en isolant son adversaire principal d’alors, le Dr Kwame N’Krumah.
Pour mener à bien son entreprise, le président Houphouët-Boigny multiplie les avances. Il rend visite à son cadet, à Modibo Keita, l’un des trois champions du groupe « révolutionnaire ». Nous l’avons déjà relevé, il se livre au Mali à un matraquage psychologique en règle. Il essaie même de lui forcer la main.
Le communiqué ivoiro-malien ne montre toutefois aucun assouplissement des positions de Bamako.
Le président Houphouët-Boigny n’est pas homme à se décourager... Quelques jours plus tard, dans son message à la nation, à l’occasion de la nouvelle année 1962, il reprend le thème de la coopération, et pour la rendre plus digeste à ses adversaires, et les amener à l’agréer, sans pour autant perdre la face, il la présente comme une première étape :
« Cessons, dit-il de nous battre sur des mots. Que la simple affirmation de la nécessité de l’unité politique ne nous divise plus. L’unité se construit, et c’est la construire que de commencer par s’entendre, par se tolérer, par organiser la coopération et la solidarité... Il serait