Deprecated: Unparenthesized `a ? b : c ? d : e` is deprecated. Use either `(a ? b : c) ? d : e` or `a ? b : (c ? d : e)` in /home/wwwapp/spip/ecrire/inc/utils.php on line 2697
L'O.U.A. ou la fin du rêve unitaire - Ouvrages - La politique africaine d'Houphouët-Boigny - Fonds d'archives Baulin

rhodésien provoquerait une clarification de l’attitude de la Côte d’Ivoire. Il n’en sera rien. On hésite à Abidjan entre « notre répugnance de la violence et de la haine », et la nécessité de relever le défi à la « dignité de toute l’Afrique » [29]. On essaiera finalement d’éviter l’épreuve de force à cause de ses implications politico-militaires.
Le président Houphouët-Boigny préconise - aucun État ne l’a encore fait à cette date, du moins à notre connaissance - une réunion du Conseil des ministres de l’O.U.A. À New York, M. Usher Assouan oppose à un projet de résolution britannique relativement modéré, une résolution plus dure.
Au même moment, un éditorial, en première page du quotidien abidjanais, souligne que « l’affront étant collectif, il doit être relevé collectivement... ».
Abidjan souhaite donc, apparemment, des mesures de rétorsion collectives au niveau de l’O.N.U., c’est-à-dire engageant la responsabilité de l’ensemble des membres des Nations Unies et non celle des seuls États africains.
La conférence des ministres des Affaires étrangères de l’O.U.A., souhaitée par le leader ivoirien, se réunit à Addis-Abeba le 3 décembre 1965. M. Camille Alliali, ministre délégué aux Affaires étrangères, y représente la Côte d’Ivoire. Dans l’après-midi de ce vendredi 3 décembre, les représentants des 36 États-membres de l’O.U.A., unanimes, adressent un ultimatum à la Grande-Bretagne, la menaçant de rompre les relations diplomatiques au cas où le régime illégal de Salisbury ne serait pas ramené à la raison avant le 15 décembre ; en somme, l’O.U.A. fait sien le projet de résolution soumis au Conseil de sécurité par le délégué ivoirien. Le lendemain 4 décembre, Fraternité-Matin répercute l’information.
Le malheureux ministre délégué aux Affaires étrangères avait pourtant reçu de son chef d’État, hostile à une action strictement africaine, des instructions précises lui demandant de ne pas s’associer à une telle motion. Le ministre, pleinement conscient de son isolement, avait essayé, à plus d’une reprise [30], au téléphone, de faire fléchir le président Houphouët-Boigny. Il n’y était pas parvenu. Apparemment incapable par ailleurs de supporter la pression psychologique de ses collègues

Creative Commons License Fonds d’archives Baulin (http://www.fonds-baulin.org), développé par Résurgences, est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons : Paternité-Pas d’Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.0 France.
Plan du site
Site propulsé par l'Atelier du code et du data, chantier d'insertion numérique