rel=’appendix’ title=’Dépêche Reuter du 9 août 1967.’ id=’nh21’>21].
Les pressions sur le général Mobutu et ses amis américains se multiplient. Ainsi, le colonel Monga, chef d’état-major des mercenaires, proclame à Bukavu, la formation d’un« gouvernement de salut public ». Les milieux intéressés belges essaient, de leur côté, de lancer une campagne d’intoxication de grande envergure. « Bruxelles s’inquiète » ; les « observateurs » n’éliminent pas « un soulèvement général contre le régime du président Mobutu » ; le prestige du général Mobutu « semble sévèrement atteint après la défaite de son armée » ; « avec la création d’un “gouvernement de salut public”..., le défi au général Mobutu est plus grave que celui lancé jadis par Mulele et Soumialot », etc.
De Londres, un autre mercenaire, M. Michael Hoare, participe à la campagne d’intoxication en laissant prévoir la possibilité d’une action de M. Schramme en direction du Katanga, « pour mobiliser le soutien populaire en faveur de la libération de M. Moïse Tshombé ».
A Kinshasa, par contre, des manifestants mettent le feu à l’ambassade de Belgique, ce qui augmente encore la tension. L’« Agence congolaise de
presse » met en évidence la collusion entre les mercenaires et la haute finance ou certains gouvernements étrangers.
Tout cela pour M. Tshombé. Pour ce qu’il représente.
Ces événements ont lieu au moment même où se prépare le 4e sommet de l’O.U.A., dont la réunion est prévue pour la mi-septembre à Kinshasa. Le général Mobutu s’oppose au report de la conférence. Pour lui, la réunion constituera une preuve de la solidité de son régime, une preuve de la place de choix de son pays dans le concert des États africains, donc un renforcement de sa position, sur le plan intérieur et extérieur, à un moment particulièrement délicat.
Pour exactement les mêmes raisons, certains chefs d’État voudraient obtenir le report du sommet de l’O.U.A. Divers arguments d’ordre politique - la guerre de six jours, l’affaire du Biafra, l’interception des diplomates guinéens à Abidjan - sont avancés par une majorité d’États francophones, pour obtenir le report de la conférence. En leur nom, M. Hamani Diori, président en exercice de l’O.C.A.M., se voit obligé d’adresser, le 26 août 1967, une lettre au général Mobutu, pour lui exposer, « le plus objectivement possible le point de vue de certains de nos collègues » et demander