compenser uniquement une progression démographique de l’ordre de 1%. Or, les pays sous-développés se caractérisent précisément par une augmentation annuelle de plus de 2% du nombre de leurs habitants. Pour souligner davantage la complexité de la question, précisons encore que dans un pays très développé comme les États-Unis, l’augmentation du revenu national a été de 3,5% seulement en 1956.
Bref, l’aide extérieure doit être massive et brutale. Le développement des pays ex-dépendants ne peut se concevoir sous une forme évolutive ; c’est une révolution économique qu’il leur faut, si l’on désire réellement faire face à la menace d’une subversion interne.
Qu’on se souvienne seulement des résultats de l’étude du professeur Meunier. Selon ses calculs, le revenu national de l’Égypte étant de 750 millions de livres, trois milliards de livres
aussi colossaux, l’Égypte resterait quand même dans la catégorie des pays sous-développés, puisque le revenu annuel moyen de l’Égyptien serait toujours inférieur aux 200 dollars qui forment - par définition - la frontière entre les nations normales et les pays arriérés.
Mais une aide extérieure même massive ne pourra résoudre le problème du sous-développement, si elle se cantonne dans l’investissement agricole. Une progression supérieure à 5% du revenu national - tout juste suffisante pour amortir les effets de la croissance démographique - est impossible sans une industrialisation poussée.
Le 7 janvier 1958, M.Foster Dulles affirmait devant la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants : « Les conditions économiques peuvent devenir telles que le communisme paraîtra un choix plein d’attraits pour les peuples du moyen Orient ».
Seule une aide extérieure massive et axée sur le développement industriel pourra éviter un choix de ce genre.
Plusieurs projets d’aide aux pays arabes ont été proposés ces derniers temps par des personnalités ou des organismes privés.
L’auteur du premier de ces projets n’est autre que M. Anthony Nutting, ex-secrétaire d’État au Foreign Office. Il propose de mettre sur pied un « Consortium pétrolier proche-oriental sur le modèle du Plan
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