barrage d’Assouan. Abdel Nasser se devait de répliquer ; ce fut la nationalisation de la compagnie du Canal de Suez. Il n’a jamais pardonné au secrétaire d’État d’avoir cherché à l’humilier publiquement. Le président de la République Arabe Unie était accueilli le 13 novembre 1958 à Minia, en haute Égypte, aux cris de : « Nous construirons le barrage, ô Gamal »...
Une fois ces trois catégories d’obstacles - politiques, économiques et psychologiques - éliminées, si l’Occident veut lutter à armes égales avec l’idéologie marxiste, il doit admettre l’inutilité de vouloir maintenir « I’URSS hors du proche Orient ». Elle y est déjà. Ce n’est peut-être pas très plaisant, mais on n’y peut rien. Sa présence dans cette région est d’autant plus dangereuse pour le monde libre, que l’opinion publique et les nationalismes arabes la considèrent comme une alliée.
Vouloir l’ignorer, revient à accepter le risque, soit de voir Moscou arriver toujours bon premier dans toute
course à la surenchère entre l’Est et l’Ouest ; soit de se résigner à passer sous les fourches caudines des nationalismes arabes. Aucun doute en effet : le jeu de bascule entre l’Est et l’Ouest continuera de plus belle. Et là, l’URSS part favorite : elle n’a aucun passé « impérialiste » et aucun intérêt privé à protéger en Orient arabe. L’Occident restera condamné à une double surenchère : nationaliste et soviétique.
De plus, les nationalismes arabes, africains ou asiatiques ne reviendront à des prétentions normales que le jour où ils prendront conscience de l’impossibilité de jouer l’Est contre l’Ouest ou, éventuellement, l’Ouest contre l’Est. Ils doivent perdre l’impression qu’ils constituent une proie rare que se disputent les deux colosses.
Dans ces conditions, on ne voit pas pourquoi l’Occident ne se montrerait pas favorable à la « neutralisation » du proche Orient par des discussions directes avec l’URSS. Les nationalismes arabes ne pourraient s’en offusquer puisque d’ores et déjà ils se réclament du « neutralisme positif ». Quant à l’URSS, elle craint toujours, en dépit des apparences - et des « spoutniks » - un conflit armé : elle ne peut, par conséquent, poser des conditions trop dures à une solution de ce genre.
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