l’Organisation européenne de Coopération économique. Ces 17 pays verseraient au fonds les sommes - 1900 millions de dollars - devant en principe rembourser les prêts du Plan Marshall, aux-quelles ils ajouteraient un supplément de 20% au titre de la coopération internationale. Ce plan a les mêmes défauts que les deux précédents, quoique sous une forme atténuée. L’aide prévue est plus importante - à condition qu’elle ne soit pas échelonnée sur un trop grand nombre d’années - et son caractère collectif en neutralisera aux yeux des nationalismes locaux, le contenu « impérialiste ». Mais, comme ses prédécesseurs, il ne résoud aucun des problèmes de base des relations entre l’Occident et le nationalisme.
C’est là en effet le vice majeur de tous ces projets plus ou moins généreux. Ils n’ont aucun sens s’ils ne tendent à une liquidation du contentieux arabo-occidental. Or ils ne reconnaissent même pas l’existence de ce préalable.
A quoi rime en effet une aide économique qui, dans la meilleure des hypothèses, ne dépassera pas les 300 millions de dollars par an ?
Mettrait-elle fin au sous-développement ? Il ne peut en être question. Il suffit de se rappeler le chiffre cité par le professeur Meunier, pour la seule Égypte.
Réussirait-elle à amadouer les nationalismes ? Nullement, car ces derniers se considéreraient toujours lésés : la
nationalisation globale
Pourrait-elle du moins freiner l’infiltration soviétique ? Non plus. Le Kremlin choisirait probablement un ou deux pays-clés auxquels il pourrait accorder une aide au moins égale à celle de l’Occident. De plus, il se livrerait certainement à la surenchère sur le plan de l’industrialisation, tandis que les communistes locaux continueraient leur surenchère nationaliste, anti-impérialiste.
Au fond, il n’existe, semble-t-il, qu’une seule solution susceptible de concilier - autant que faire se peut - les intérêts divergents du monde libre, du bloc communiste et des nationalismes. Car un compromis est indispensable, si l’on veut éviter que l’hostilité de l’un des trois
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