Schuman ». Ce consortium aurait un Conseil de direction, « avec des pouvoirs de supervision », composé des « représentants des pays arabes, des États du golfe Persique, des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la Syrie et, éventuellement de la Turquie. » La propriété effective du pétrole
appartiendrait au Conseil de direction, tandis que les compagnies qui exploitent actuellement le pétrole deviendraient ses locataires et ses agents. Les compagnies conserveraient la liberté de vendre le pétrole comme bon leur semble... Une partie des revenus du pétrole serait consacrée aux projets de développement : les compagnies exploitantes versant par exemple 5% de leurs recettes et le pays interressé 5% des royalties reçues...
En somme, M.Nutting veut rééditer la manoeuvre d’Abadan. On sait que l’État iranien est légalement « propriétaire » du pétrole qui est exploité en pratique par un Consortium. Dans le cas du pétrole arabe, le plan Nutting est même en retrait sur la solution iranienne puisque, cette fois, les États-Unis et la Grange-Bretagne deviendront, eux aussi, « propriétaires » du pétrole arabe.
Le bénéfice total de l’exploitation du pétrole proche-oriental étant de l’ordre de 2 000 millions de dollars par an, seuls 200 millions de dollars pourraient être dégagés pour le développement. C’est notablement insuffisant.
Bref, le plan de M. Nutting prête le flanc aux attaques et à la surenchère des nationalismes, et évidemment de l’URSS. Il ne comble pas le fossé entre les nationalismes et l’Occident et ne peut prétendre remédier au sous développement. Il ne réussirait même pas à sauver les compagnies pétrolières de la « nationalisation ».
Le second projet est le fruit d’une étude de l’« Institut des Affaires publiques » de Washington. Il est encore plus compliqué, puisqu’il prévoit une coopération israélo-arabe, sans que le rythme d’investissement annuel dépasse, pour l’ensemble du proche Orient, la somme relativement modique de 150 à 200 millions de dollars.
Un ministre des Affaires étrangères italien, M. Guiseppe Pella, est le père du troisième projet : celui-ci se présente
sous la forme suivante : création d’un fonds destiné à financer à long terme le développement économique du moyen Orient, et qui serait alimenté par les États-Unis et par les 17 pays membres de
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