« l’impérialisme ». Moscou, dans ces circonstances, n’a que faire de conditions. L’acceptation même, par certains Etats arabes, de
l’ « aide inconditionnelle » soviétique, constitue, en soi, la meilleure des « conditions politiques », puisqu’elle se traduit, en pratique, par un affaiblissement parallèle des positions occidentales.
Cette caractéristique particulière de l’aide russe a d’autres avantages.
Tout d’abord, elle permet à I’URSS de donner des preuves palpables de son désintéressement. Le délégué soviétique à la « Conférence de solidarité afro-asiatique » pouvait déclarer à la tribune le 28 décembre 1957 :
« Demandez-nous ce dont vous avez besoin, nous essaierons de vous donner satisfaction dans la mesure de nos moyens. La seule condition que nous mettions à notre aide est qu’il n’y ait pas de conditions... »
Le stade de la subversion lui-même est dépassé. Le même orateur ajoutait en effet : « Si vous voulez recevoir nos techniciens, nous vous les enverrons ; si vous préférez envoyer les vôtres apprendre chez nous, nous les accueillerons... »
Enfin, I’URSS, en offrant une aide inconditionnelle aux nationalismes arabes, les rend intransigeants envers l’Occident. Même s’ils le voulaient, les dirigeants nationalistes ne pourraient plus accepter une aide conditionnée quelconque : l’opinion publique arabe ne comprendrait pas qu’on passe sous les fourches caudines de « l’ennemi », alors qu’on refuse d’accorder des privilèges similaires aux « amis ». De même, en fournissant une aide inconditionnelle aux nationalismes, le Kremlin renforce leurs possibilités de marchandages vis-à-vis de l’Occident. C’est autant de gagné.
Pratiquement , l’URSS à tiré plus d’avantages de son « aide désintéressée, de frère à frère », que les USA n’auraient pu en espérer, même si leurs conditions poli-
tiques ou militaires avaient trouvé des amateurs... Et toutes les organisations arabes, y compris celles qui étaient favorables à l’Occident, se sont vues dans l’obligation de rendre hommage à Moscou. Il suffit, pour s’en convaincre de lire le Manar, organe de la Confrérie musulmane de Syrie : dans son
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