J’exprimai ma gratitude à tous deux. Nous pensions que les USA avaient inauguré une ère nouvelle. Puis, nous eûmes une pénurie de blé... quinze jours de réserves seulement. Nous vous avons demandé de nous aider. Vous avez refusé. Ensuite vous nous avez demandé de régler en dollars, mais nos dollars étaient bloqués dans vos banques. Cela signifiait que les États-Unis ne voulaient pas nous aider à résoudre la crise. Nous nous sommes adressés alors à l’Union soviétique. Elle ne disposait pas de réserves mais elle nous a envoyé du blé. Ce fut la même histoire pour les médicaments, le pétrole, etc
On pourrait rétorquer - dans le cas précis d’Abdel Nasser - que la nationalisation du Canal constituait un défi, que sa radio entretient l’agitation en Afrique du nord, etc. Oui. Mais en s’arrêtant à Port-Saïd l’Occident n’a pas relevé son défi, et le refus de lui fournir du blé n’a pas mis fin aux émissions de la « Voix des Arabes »...
Bref, par la rigidité de sa politique, par son absence de perspectives, par ses erreurs, l’Occident reste - aussi invraisemblable que cela puisse paraître de prime abord - l’un des meilleurs « agents du communisme international » en Orient arabe !
Pour expliquer l’infiltration ultra-rapide de l’Union Soviétique en proche Orient, on a pris l’habitude de prêter à sa propagande des tours machiavéliques. Celle-ci se contente pourtant, très prosaïquement, de donner du relief, beaucoup de relief, aux erreurs de l’Occident
et aux « gestes désintéressés de l’URSS ». Et cela suffit amplement.
Un exemple concret. Le 24 septembre 1957, M. Maurice Dejean, ambassadeur de France à Moscou, remettait au gouvernement soviétique la réponse de Paris à une note soviétique datée du 3 septembre. On y lisait, entre autres :
Le gouvernement français désire souligner seulement que l’intérêt manifesté par le gouvernement soviétique au règlement des problèmes du moyen Orient lui semble en contradiction avec la livraison massive de matériel de guerre à la Syrie.
Donc, Moscou encourait les reproches de l’Occident pour avoir donné des armes aux nationalistes syriens. Les émetteurs soviétiques ainsi que les journaux communistes et nationalistes des divers pays arabes diffusaient largement ce texte.
Mais il y
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