l’équilibre entre les progressions démographique et économique, a été gravement perturbé par l’essor sanitaire ?
Il est vrai, que les plus grandes fortunes personnelles sont engendrées dans les pays les plus pauvres : qu’on se rappelle seulement la richesse insolente des pachas d’Egypte, des émirs séoudites ou des maharajas indiens. Il n’en reste pas moins que, si la fortune de tous les maharajas était répartie suivant les normes d’un égalitarisme utopique, le niveau de vie du paysan indien ne s’en trouverait qu’insensiblement modifié. De même, en supposant que les royalties tirés du pétrole par l’Arabie séoudite
soient répartis également entre tous les Séoudiens, on arrive au chiffre dérisoire de 40 dollars par habitant et par an. Il faudrait donc - si l’on veut respecter les normes internationales - que ce chiffre soit multiplié par 5, pour que l’Arabie cesse d’être un pays sous-développé.
L’industrialisation reste par conséquent l’unique remède.
Or, les USA, seuls dispensateurs de fonds, ne veulent entendre parler que de projets agricoles. Chaque fois qu’on leur présente un projet tendant à l’industrialisation du pays, relève la presse égyptienne, les experts américains du Point IV s’acharnent à le trouver irréalisable. M.Eugène Black, directeur de la B.I.R.D., interviewé, rejetait toute idée d’industrialisation pour ne s’en tenir qu’à l’expansion agricole.
Les faits semblent, malheureusement, confirmer cette tendance. A la Conférence économique de Lima, qui groupait en 1953 les représentants de tous les États des Amériques, la délégation américaine s’opposa nettement à toute industrialisation importante des républiques d’Amérique Latine. Et quand les États-Unis acceptèrent, finalement, de participer à la construction de l’industrie sidérurgique brésilienne, ils mirent une condition à leur aide : le centre de Volta-Redonda ne devait produire que les qualités d’acier provenant d’Europe, à l’exclusion des qualités importées des USA.
En adoptant une telle attitude, dans leur politique d’aide aux pays sous-développés, les États-Unis paraissent avoir opté pour le point de vue d’un démographe économiste américain du nom de Notestein. La théorie de ce savant se concrétise dans la formule suivante : en lançant un programme de modernisation, les puissances dominantes actuelles créeraient en fait un monde futur, dans lequel leurs propres
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