sous-développés, c’est-à-dire de plus de 800 millions d’individus !
M. Tibor Mende definit au demeurant le Point IV comme « une phase intermédiaire entre le colonialisme démodé, fondé sur le seul profit et un stade plus avancé... dans lequel le profit découlera du moins de réalisations utiles au progrès social. »
Quant aux prêts américains, non seulement ils comportent des conditions incompatibles avec la souveraineté et l’indépendance des peuples, mais aussi de taux d’intérêts élevés. En effet, le taux exigé par la B.I.R.D. varie autour de 5%. C’est évidemment très raisonnable, d’autant qu’elle-même verse 4,5% d’intérêts à ses propres souscripteurs. Mais les Soviétiques ne demandent que 2,5% !
La modicité de l’aide accordée par les États-Unis au proche Orient est mise en relief dans l’Annuaire Statistique publié à Washington en octobre 1957. On y révèle que le total de l’aide économique américaine - dons et crédits - aux pays du moyen Orient, entre le Ier juillet 1945 et le 30 juin 1957, s’est élevé à I 542 millions de dollars. Seulement, sur cette somme, 582 millions sont allés à la Turquie, 319 à l’Iran, 454 à Israël... et 187 à l’ensemble des pays arabes. En d’autres termes, un Israëlien vaut une
soixantaine d’Arabes. Relevons encore que selon le même document, les I 542 millions de dollars représentent 2,3% de l’aide consentie par les États-Unis à différents pays depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
On comprend que cet ensemble de conditions - et spécialement la première - rendent, par elles-mêmes, l’aide américaine peu attrayante pour les nationalisme proche-orientaux.
Sur le plan économique, les nationalistes arabes formulent cependant un grief supplémentaire : ils accusent l’Occident de s’opposer à l’industrialisation de leurs pays.
C’est le machinisme qui fit définitivement sortir les peuples européens de la misère. Avant 1800, la production agricole représentait environ 80% de la production totale des nations les plus riches du monde. En 1940, aux États-Unis, la production agricole ne représente plus, en valeur, que 10% de la production globale.
Peut-on refuser aux peuples de Syrie ou d’Irak, le droit de chercher à se débarrasser de leur misère séculaire, misère d’autant plus atroce, que
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