Le problème se présente évidemment sous un jour plus complexe. Cette aide a, de prime abord, une tare majeure : elle est toujours assortie de conditions politiques. Tous le monde sait aujourd’hui que les dollars se paient en alliance militaire (sauf s’il s’agit de pays déjà communistes, comme la Yougoslavie et la Pologne) ; et tout le monde sait depuis des siècles qu’un petit État n’est jamais vraiment l’allié d’un immense empire, qu’il n’en peut être que le satellite. Or, tous les dirigeants nationalistes, sans exception, ne peuvent - même s’ils le voulaient - accepter de telles conditions. Car cela reviendrait à s’allier à « l’impérialisme », donc à se discréditer devant l’opinion publique arabe.
En somme, si l’on veut éliminer ce premier obstacle, il faudrait suivre le conseil donné par l’homme d’État australien, M. Robert Menzies, et fournir aux « nations du moyen Orient qui en éprouvent le besoin, une aide économique sans conditions... »
D’autre part, l’aide proprement dite se décompose en dons du gouvernement américain et en prêts de la Banque internationale pour la Reconstruction et le Développement.
Les dons - qui comprennent généralement des armes
acheter un mouvement nationaliste, passe encore, mais espérer l’enlever au rabais... »
La situation touchait à l’absurde avec le fameux Point IV lancé par le président Truman. La somme affectée par le Congrés à ce plan d’assistance technique se montait à 35 millions de dollars pour la période allant de juin 1950 à décembre 1951. D’autant plus absurde qu’en 1949-1950 l’aide américaine à l’Europe était de 3 628 millions de dollars. Et les 35 millions étaient destinés en principe au relèvement économique de tous les pays
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