ces derniers auraient été reçus à bras ouverts, tout Infidèles qu’ils fussent.
L’Arabe, le musulman n’a pas de haine pour le chrétien en tant que tel ; mais pour le dominateur, l’ennemi sous les traits duquel s’est presque toujours présenté le chrétien. La tradition populaire arabe suffit à étayer ce point de vue.
Pour désigner le chrétien, le musulman n’emploie jamais l’équivalent arabe de ce mot, c’est-à-dire messihi.
Pour lui, le chrétien, c’est le Roumi (Romain et par extension les Grecs de Byzance), à moins que ce ne soit le Frangui (franc) ou le Khawaga (Monsieur).
L’histoire est là pour prouver que les Arabes n’ont pas toujours eu à se féliciter de leurs rapports avec les Byzantins, les Croisés, les troupes napoléoniennes, anglaises ou alliées. Quant aux Khawadas, ils avaient trop souvent tendance à afficher leur supériorité ou à faire preuve de paternalisme plutôt qu’à gagner la sympathie des autochtones.
Les Arabes ont réellement du mérite à ne pas haïr les chrétiens. Non seulement l’Occident les a longtemps tenus son joug - et au moment précis où ils appelaient de leurs voeux une indépendance pleine de promesses mirifiques - mais encore la France au Levant et l’Angleterre en Égypte ont utilisé la présence de minorités chrétiennes pour justifier et prolonger leur domination. En accordant unilatéralement l’« indépendance » à l’Égypte, le 28 février 1922, l’un des quatre problèmes « réservés à l’entière discrétion du gouvernement de Sa Majesté » était précisément celui de « la protection des intérêts étrangers et la protection des minorités ».
Quant au régime des Capitulations - qui garantissait pratiquement l’impunité du voleur ou du trafiquant de drogues, pourvu qu’il soit étranger - il ne devait prendre fin qu’avec le traité de Montreux du 8 mai 1937.
Qui aurait pu honnêtement reprocher aux Arabes de détester les protégés minoritaires de leurs ennemis anglais ? Pourtant Saad Zaghloul, fondateur du Wafd, conscient des dangers que toute manifestation de fanatisme ferait courir au mouvement national égyptien, a toujours pris soin d’y associer pleinement la minorité chrétienne du pays : il s’est empressé par exemple de désigner Makram
Edeid, un copte
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