représentants ont systématiquement entravé - ou tout au moins découragé - l’accession à l’enseignement secondaire et supérieur. Une telle politique tendait, de toute évidence, à éliminer à éliminer artificiellement l’éventuelle prétention des intellectuels autochtones aux places détenues par les métropolitains dans l’administration indigène. On comprendra toute la portée de cette politique si l’on sait qu’en 1955, au moment de l’octroi de l’indépendance au Maroc, le nombre de bacheliers ou de diplômés de l’enseignement supérieur ne dépassait pas six cents. Et la grande majorité d’entre eux étaient chômeurs. Au Soudan la Grande-Bretagne avait fait mieux encore : les universitaires n’étaient même pas une centaine
Donc, les États européens ont formé, d’une part, une masse d’autochtones sachant lire et écrire, ayant évidemment des ambitions supérieures à celles de la grande majorité analphabète, et condamnés cependant au chômage ou au déclassement. Tandis que, de l’autre côté, elles n’ont
pu empêcher l’éclosion d’une minorité de véritables intellectuels, condamnés également au chômage.
Il était inévitable que des réactions purement humaines inciteraient tous ces intellectuels à lutter pour leur survie, pour leur « marché national du travail ».
Shri Nehru est un pur produit de l’enseignement supérieur anglais. Il comprend à merveille et admire la mentalité britannique. Mais lorsque les intérêts de la couche sociale qu’il représente entrèrent en contradiction avec ceux de la Grande-Bretagne, il n’hésita pas à la combattre.
En Tunisie, les animateurs intellectuels du néo Destour, exigeaient avant tout la réforme de la fonction publique propre à
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