la possibilité d’achever ses études secondaires, l’uniforme d’officier signifiait une progression dans la hiérarchie sociale. Sans compter que les promotions pouvaient lui permettre d’envisager son accession au sommet de cette hiérarchie.
Si l’on considère encore que les éléments issus de la masse des fellahs, du prolétariat urbain et rural, ainsi que la petite bourgeoisie des campagnes et des villes, ne disposaient pas des moyens financiers nécessaires à leur éducation, on arrive au second résultat important, à savoir que la majorité écrasante du corps des officiers
était composée d’éléments issus de la moyenne bourgeoisie.
C’était aussi le cas en Turquie, par exemple, et Mustafa Kemal fut le premier à s’appuyer sur l’armée pour combattre la féodalité. Les classes moyennes en tant que forces économiques y étaient pratiquement inexistantes. Ainsi, tout le commerce était aux mains d’Arméniens, de Grecs et de Juifs.
La situation dans l’armée irakienne n’est pas différente. En 1936, le général Bedky ne pourra réussir son coup d’État que grâce au soutien du corps des officiers, écoeurés par le monopole qu’exerçaient les grands propriétaires fonciers et les chefs de tribus dans toutes les branches d’activité. De 1937 à 1941, une demi-douzaine de putschs secoueront l’Irak pour culminer avec la révolte de Rachid Ali el Gailani en avril 1941.
La majorité des cadres de l’armée syrienne appartient, elle aussi, aux couches moyennes. Mais ici, la situation se présente sous un jour plus complexe : les rivalités régionales - Druzes, Alaouites, Arméniens, Kurdes, etc.- l’empêchaient d’être un corps homogène. En jouant sur ces différences, Anglais et Américains pourront croire, alternativement, pendant un certain temps, avoir gagné la partie.
En Jordanie, les cadres arabes - et non bédouins - sont issus des classes moyennes : ils réussiront en mars 1956, avec l’appui du Palais, à obtenir le congédiement de Glubb Pacha et des officiers anglais. Le roi Hussein s’appuiera ensuite, en avril 1957, sur les officiers bédouins pour ramener ses officiers arabes à plus de modération.
Tant que les pétroles n’étaient pas en jeu, les préférences des États-Unis allaient, du moins jusqu’à ces derniers temps, aux classes moyennes. Ils reprochaient à Londres et à Paris l’anachronisme de leurs méthodes.<br class=’autobr’
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