d’Ibrahim Nananou en 1920, celle du djebel Druze en 1924-1925, furent, sans conteste, encouragées par le colonial office. Et les nationalistes syriens auraient eu beaucoup plus de difficultés à obtenir l’évacuation des troupes françaises en 1946, n’était « l’arabophilie » du général Spears. Cette attitude était d’ailleurs apparente dés 1918, quand Allenby déclarait sentencieusement : « Les musulmans en général et les Arabes en particulier opposeront une violente résistance à toute tentative d’imposer l’influence française en Syrie ».
Au moment du retrait de la France du Levant, le gouvernement de Sa Majesté - réputé pour son esprit de suite - croyait atteindre enfin l’objectif qu’il caressait en secret depuis trente ans : fonder un grand Empire arabe, ami évidemment, sous le sceptre des Hachémites.
On pouvait croire du moins, que l’apparition en force du colosse soviétique sur la scène mondiale, au lendemain de la seconde guerre, mettrait fin aux rivalités entre grandes puissances occidentales en Orient arabe. Il n’en fut rien. Les intérêts égoïstes - pétroliers pour plus de précision - ont toujours au la priorité sur les conceptions politiques que l’on prétend planétaires. On en trouve l’illustration la plus éclatante dans les événements de Syrie durant ces dix dernières années .
L’expulsion de la France du Levant une fois acquise, Londres s’attelle donc à la tâche de créer sa Grande Syrie. Il se heurte immédiatement à la dynastie séduite hostile au renforcement des descendants de l’ex-chérif
Hussein de La Mecque. Comble de malheur pour le gouvernement de Sa Majesté, le roi Ibn Séoud est soutenu par la société américaine Aramco qui exploite les gisements d’hydrocarbures séduites. L’Aramco est puissante : les quatre plus grandes compagnies pétrolières américaines s’en partagent les actions.
Et à partir de 1948, on assiste à une lutte sans merci entre l’Aramco et le Royaume Uni. Celui-ci essaie de former sa Grande Syrie et de saboter l’expansion pétrolière américaine, tandis qu’à Washington l’Aramco utilise le lobbi des pétroles pour faire pression sur le Congrès et le gouvernement. Ce combat titanesque, quoique pacifique, se répercutera dans la vie politique syrienne par une succession de coups d’État.
Au début de 1949, le gouvernement syrien, représentant les intérêts des propriétaires terriens favorables à apposer sa
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