puissance dominante. Très souvent, certaines puissances européennes brigueront ce titre d’allié. Elles encourageront la révolte des nationalités et parfois même les pousseront dans une telle voie. A cet égard, l’exemple du démantèlement de l’Empire ottoman est édifiant.
A un moment donné du processus historique, l’émancipation des nationalités chrétiennes, puis musulmanes de L’Empire, coïncidait avec les intérêts de certaines puissances européennes. Alternativement ou conjointement elles apporteront leur soutien matériel à telle ou
telle nationalité en lutte conte la Sublime Porte. Ce parallélisme des intérêts entre une grande puissance et une nationalité quelconque devait hâter - mais pas plus la détérioration des positions de l’Empire ottoman.
Ainsi, le soulèvement grec, au début du XIXe siècle, n’aurait sans doute pas eu de suites immédiates sans l’aide compréhensive du gouvernement de Sa Majesté. Saint-Pétersbourg de son côté pousse les Bulgares. Vienne n’attend qu’un prétexte - que lui sera fourni par la révolution « Jeunes Turcs » - pour assurer sa main-mise sur la Bosnie-Herzégovine. Aux confins caucasiens de l’Empire, c’est le régime tsariste qui encourage l’éveil national des Arméniens. Tandis que la France s’intéresse à la protection de la minorité chrétienne du Liban, la Grande-Bretagne réussira le tour de force de pousser le protecteur des Lieux Saints musulmans à la rébellion contre le chef de l’Islam, le sultan-calife Mohamed V. Non content de refuser d’obtempérer à l’ordre de son suzerain temporel et spirituel qui lui demandait de proclamer la Guerre Sainte aux Alliés, le chérif de La Mecque n’hésita par en 1915 à soulever les tribus arabes du Hedijaz contre le sultan-calife. Il briguait cet empire arabe que lui avaient promis les Reginald Storrs, Clayton et autres Lawrence.
Churchill déclarait en 1941 qu’il était prêt à s’allier au diable pour vaincre l’Allemagne nazie.
Les Arabes sont d’autant plus portés à ce genre d’alliances que les « diables » européens ne sont pas toujours d’accord entre eux. Un mouvement nationaliste acceptera n’importe quel soutien - le plus souvent tacite, voire
sournois - à condition que cela facilite la défaite de L’ennemi du moment.
Toute l’histoire du mandat français sur la Syrie est une illustration de cette thèse. La révolte
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