exemple, doit travailler 10 heures pour gagner l’équivalent d’un litre de lait, 6h 40 pour le pain et 2 heures pour le kW/h d’électricité.
Il n’est pas étonnant que, dans une telle situation, les cadres intellectuels et bourgeois du nationalisme disposent d’une masse de manoeuvre imposante composée de troupes de choc.
On pourrait évidemment répliquer que l’accession à l’indépendance ne résout nullement le problème social ; cela est vrai, mais qui se chargera d’en convaincre la masse des déshérités ? L’étranger ? Il ne sera très probablement pas cru. Sans compter que les nouveaux dirigeants utilisent un argument massue : il faut du temps pour panser les blessures causées par l’impérialisme dans la chair du pays dominé.
Les puissances colonisatrices ne se sont pourtant pas contentées de créer cette masse de manoeuvre indispensable au mouvement nationaliste. Elles l’ont aussi exaspérée.
Conscient de leur mission civilisatrice, désireuses de justifier, sur le plan moral, leur action et, accessoirement, de disposer d’une main-d’oeuvre saine et abondante
Elles ne se rendaient toutefois pas compte que le pays dépendant étant maintenu dans un état économique relativement arriéré, elles rompaient ainsi un équilibre séculaire : à un moment donné, la progression démographique cesse en effet de correspondre au rythme de développement de l’économie. L’action de ces puissances revient en somme à accorder aux autochtones plus de chances
de survie avec moins de possibilités de subsister. On sait qu’à l’heure actuelle, la pression démographique et le chômage qui en découle, sont les plaies des pays dépendants ou ex-dépendants les plus turbulents.
Cette armée de chômeurs servira naturellement de réservoir au mouvement nationaliste. La misère n’a jamais été de très bon
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