M. Hamani Diori avait la fierté à fleur de peau. En toute occasion, il réagissait avec vigueur contre une quelconque atteinte à ce qu’il considérait comme relevant de la souveraineté nationale ou de l’intérêt du Niger. On pourrait en citer des dizaines d’exemples.
Nous commencerons par celui de la Copro-Niger parce qu’il a failli déboucher sur un incident diplomatique.
La « Société Nationale de Commerce et de Production du Niger » (Copro-Niger) avait été créée le 1er février 1962 dans le but d’assainir les circuits commerciaux. Société anonyme d’économie mixte, son capital était contrôlé à 92,9 % par l’État. Pour lui permettre de mener à bien sa mission, il avait été décidé, en 1968, de lui accorder le monopole de l’importation de onze produits de grande consommation.
Le 7 juillet 1969, convoqué par le Président, je me présente à son appartement de la rue Scheffer, à Paris, vers 21 heures. Lui doit être, le lendemain, le premier chef d’État africain à rencontrer M. Georges Pompidou, élu depuis peu Président de la République française. Le Biafra était bien entendu en tête de l’ordre du jour.
Au bout d’un certain temps, la discussion dévie et le Président me tend la copie d’une lettre datée du 22 mai 1969 et portant la signature de M. Michel Debré, alors ministre des Affaires étrangères. En voici le texte intégral :
« Monsieur le Président de la République,
« L’amitié dont vous m’honorez depuis de longues années, la franchise qui caractérise nos rapports m’autorisent à vous faire part des préoccupations que cause la décision prise par votre gouvernement de concéder à la Coproniger le monopole d’importation de produits de grande consommation.
« Les doléances dont je suis assailli de la part des intérêts privés affectés par ce récent décret m’imposent d’attirer votre attention sur une affaire qui risque de provoquer de sérieuses contestations au sujet du soutien que nous accordons à vos efforts, et d’altérer l’accueil favorable de nos partenaires du Marché Commun, très partisans de laisser jouer les libres mécanismes des échanges.
« J’ai conseillé aux représentants des sociétés françaises d’étudier des propositions, qui, tout en respectant et en tenant compte des nécessités avec lesquelles la République du Niger se trouve confrontée, pourraient éviter de compromettre gravement leurs interventions et par là-même les échanges commerciaux franco-nigériens.
« J’ai également donné des instructions à notre représentant
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