le même bimoteur.

Là, il faut taper 35 lettres dont 31 destinées aux chefs d’État _et confirmant les télégrammes_ et quatre aux Premiers ministres du Québec, de l’Ontario, du Manitoba et du Nouveau Brunswick. Les lettres aux provinces sont quasi-identiques et précisent la primauté du gouvernement canadien. En somme, si le Président « notifie » par écrit le Québec _en même temps que les trois autres provinces canadiennes_ et satisfait ainsi Paris sans heurter Ottawa, il y relève la primauté de ce dernier. Ainsi, dans sa lettre à M. Bertrand, Premier ministre du Québec, il l’avise avoir déjà invité les chefs d’États francophones dont « bien entendu le Canada, à envoyer des délégués à Niamey... On m’informe, précise-t-il encore, que l’invitation adressée au gouvernement canadien vous a été immédiatement transmise en vue d’une participation de votre gouvernement à la délégation canadienne... »

Je dois quitter Niamey pour Paris le 18 février à 1 h 30 du matin. Or, les lettres ne sont soumises à la signature du Président que vers 20 heures. L’enregistrement et autres formalités administratives prennent du temps. À 23 heures, je reçois les 35 lettres. Trente et une d’entre elles, destinées aux chefs d’État, doivent être remises à l’Agence de Coopération, à Paris, aux fins d’expédition immédiate. Quant à celles destinées aux quatre Premiers ministres provinciaux, elles doivent être postées, par moi, avec un décalage de 48 heures. Les récépissés des envois recommandés portent effectivement la date du 19 février.

Le problème des invitations une fois réglé, M. Diori Hamani répond à la lettre de M. Lipkowski par une missive longue de six pages, et empreinte d’une dignité glaciale. Elle porte la date du 20 février 1970. Il y relève d’abord que l’évolution des rapports entre Ottawa et Québec est « l’affaire des Canadiens, et des Canadiens seuls. » Il l’informe ensuite avoir invité le Canada et avisé « les autorités du Québec en vue de leur participation active au sein de la délégation canadienne... »

La conférence s’ouvrira le 16 mars en présence des représentants de tous les États membres. La délégation canadienne unique est dirigée par le ministre fédéral Gérard Pelletier, tandis que M. Julien Chouinard, secrétaire général du gouvernement du Québec, est son adjoint.

Il y aura encore des moments très durs après l’ouverture des travaux de la conférence, mais tout _même la nomination de M. Jean-Marc Léger comme secrétaire général_ s’agencera conformément au plan nigérien.

Au lendemain de Niamey II, le Niger jouit d’un prestige incontestable. Sa voix est non seulement audible mais écoutée. De pion sur l’échiquier africain, le Niger paraît

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