à la mobilisation effective et désintéressée de nombreux ministres, députés et journalistes canadiens, le gouvernement d’Ottawa, conscient de ses intérêts propres, finira par accepter de financer la construction de cette route. Il acceptera, c’est à son honneur, de s’y engager tout en sachant que l’opposition pourrait lui reprocher en Chambre de se lancer dans le financement de projets économiquement non viables...
Durant toute la phase des négociations, nous serons portés par un environnement très favorable au plan politique. Par contre, nous serons constamment en butte à une bureaucratie ne cachant guère son hostilité.
Celle-ci s’ingéniera à accumuler les obstacles, à multiplier les études et se rebiffera ouvertement aussi bien contre les critiques de la presse lui reprochant sa mauvaise volonté, que contre l’intrusion du pouvoir exécutif. Il n’en reste pas moins qu’il faudra seulement 18 mois pour obtenir l’accord d’Ottawa. Vu l’ampleur de l’investissement, ce laps de temps relativement court constitue sans doute un record.
Dès janvier 1969, le président Diori lance donc un premier ballon d’essai. M. André Ouellet, alors jeune député canadien français _il deviendra très vite, comme beaucoup d’autres personnalités canadiennes, un ami efficace du Niger_ visite le pays. Le Président le reçoit et l’impressionne fortement. N’essaie-t-il pas de devenir bilingue en apprenant l’anglais ? Ne parle-t-il pas avec chaleur, avec foi, de son pays et de ses problèmes ? Ne lui dit-il pas avec beaucoup de franchise : « Je sais bien que sans la France le Niger n’aurait pu faire grand-chose, mais je sais aussi qu’avec la France seule, le Niger ne fera pas grand-chose » ?
Durant cette entrevue, dans cette atmosphère bon enfant, de confiance, qu’il savait si bien créer, Diori Hamani plaide à fond le dossier de la « Route de l’Unité ». Il s’étend encore longuement sur le même sujet, au cours d’une seconde audience, sur le caractère national du projet, etc.
Donc, de retour à Ottawa, André Ouellet relève tout cela et bien d’autres choses dans un rapport daté du 12 février, et l’envoie à Gérard Pelletier, ministre fédéral de la Culture. Celui-ci est précisément chargé de diriger la délégation canadienne à la première « Conférence des pays partiellement ou entièrement de langue française » qui doit s’ouvrir bientôt à Niamey.
Lors de l’audience qu’il accorde au palais présidentiel, à M. Pelletier, le président attire l’attention de son interlocuteur sur la nécessité de parfaire l’unité géographique du Niger et sur son espoir de voir le Canada l’y aider de façon massive.
En mars, Mai Maigana et moi-même sommes à Ottawa.
La première Conférence de Niamey vient de se terminer et le Québec,
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