une commission promise de (...)’ id=’nh13’>13]. Sani, plus rigolard que jamais, ajoute, sans apporter de précisions : « En tout cas, au bout de 30 secondes, le Colonel (Kountché) avait compris exactement quel genre d’homme c’était. »
Le lendemain, le dimanche 19, nous nous retrouvons à la SONORA, Maitouraré, Sani et moi. Je remets à Sani une lettre manuscrite adressée au Président, dont voici le texte :
_ « Monsieur le Président,
« Convoqué à Niamey pour discussions par les nouvelles autorités, je profite de mon passage ici pour vous écrire et d’abord vous présenter mes condoléances attristées pour le décès de la Présidente ainsi que mes souhaits pour un rétablissement définitif du petit Moussa.
« L’amitié que vous me portiez et l’attachement que j’avais pour votre personne sont causes de troubles pour moi : quoique convaincu que le sort de tout un peuple prime toute autre considération, quoique certain que dans le cas présent, vous partagez pleinement cette optique, je désirerais en recevoir confirmation de votre main. Vous serait-il en conséquence possible, si vous le jugez nécessaire, de me faire parvenir quelques lignes me précisant votre position sur ce problème de principe.
« Dans l’attente, en vous souhaitant bonne santé et aussi patience et espoir en des temps meilleurs,
« Je vous prie d’agréer, Monsieur le président, l’expression de mes sentiments déférents.
J.Baulin »
Sani lit et relit la lettre, réfléchit puis me dit : « Écoute, attends un mois. À ce moment, le Président sera peut-être ici... »
Puis il me pose de nombreuses questions touchant aux relations internationales (Algérie/Libye, France, Canada, Afrique francophone, Nigéria) et aux problèmes intérieurs (les cadres, la valeur des diplômes, les notables et leurs clientèles, etc.).
En les quittant, je les informe que je retourne en France avec le courrier du lendemain.
Le soir, alors que j’essaie de suivre dans mon bungalow du Grand Hôtel sur un poste de radio emprunté, le résultat du 2e tour des élections présidentielles en France, je reçois la visite de Quillichini. Il me débite des turpitudes (filles, marabouts, fétiches, etc.) sur le compte du Président, puis me donne deux informations : le dimanche 14 avril, quelques heures avant le coup, le Président l’aurait réprimandé et lui aurait dit que « s’il n’était pas content, il pouvait s’en aller. » Deuxième information _que j’avais entendue déjà de la bouche de Maitouraré, de Sani et d’autres amis qui citaient toujours Quillichini_ un vieux camarade du
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