non bâties » dont 6 au Plateau, 4 à Issa Beri, 8 à Yantala-Résidentiel, 5 à la Poudrière, 3 au Stade, 5 à la Place de la Mairie, etc.
Le même numéro du Journal Officiel mentionne encore la saisie de 10 autres propriétés et parcelles enregistrées au profit de prête-nom, et de 64 voitures, engins agricoles, véhicules utilitaires, etc. etc.
Pour compléter la liste, il faudrait relever que M. Bonkano vit actuellement dans l’opulence en Europe. Il en découle qu’en « homme sensé », il avait en plus des biens précités au Niger, des comptes en banques à l’étranger.
Le général Kountché aurait continué à fermer les yeux et Bonkano aurait poursuivi ses détournements s’il n’avait eu la malencontreuse idée de vouloir renverser, par un coup d’État, son protecteur, son bienfaiteur, son patron.
Que dire encore de deux protégés du colonel Kountché _Messieurs Étienne Sidibé et Albora Naba_ coupables d’avoir détourné à eux deux plus de deux milliards de francs CFA en deux ans ?
Selon une troisième thèse qui a les faveurs de M. Houphouët-Boigny et de certains milieux parisiens, les officiers nigériens, tous issus de l’école de pensée militaire française, ayant donc peu de respect pour les capacités militaires de leurs collègues libyens, se seraient offusqués en apprenant la signature d’un accord de défense avec la Libye, pays ayant de plus un litige frontalier avec le Niger.
Avant d’analyser la valeur de cet argument, un regard rapide sur le déroulement des événements dans les semaines qui ont précédé le putsch s’impose.
Venant du Tchad, le colonel Muammar Kadhafi débarque à Niamey le 7 mars 1974 pour une visite officielle de trois jours. Dans son discours d‘accueil, le président Diori insista sur les ravages de la sécheresse, relève la nécessité de régulariser les prix des produits de base parallèlement à ceux du pétrole, le remercie pour la contribution de la Libye au développement du Niger, cite le Coran et mentionne « les peuples arabes qui luttent pour la défense de leur patrie envahie. » Il s’agit de toute évidence d’un plaidoyer pro-domo présenté sur un ton amical, conciliant.
Par contre, l’islam et la défense constituent la trame et la chaîne du discours-réponse du colonel Kadhafi.
Réunions et discussions se poursuivent. On parle aussi des problèmes économiques et les Libyens font même un aveu de taille en déclarant : « Nous avons perdu la face un peu partout en promettant beaucoup et en réalisant peu. Nous sommes donc prêts à faire quelque chose de grand avec vous... »
À l’issue de la visite du colonel Kadhafi, les deux chefs d’État signent le communiqué final. On ne trouve dans ce document aucune mention du Tchad, du litige frontalier, ni surtout
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