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13 . Le putsch : réalités et exégèses - Ouvrages - Conseiller du Président Diori - Fonds d'archives Baulin

volontaire.

Dans l’après-midi de ce même jour, au cours d’une discussion avec le Président, il me parle des problèmes d’urbanisme que lui pose l’extension de la capitale, la densification immobilière... Je saute sur l’occasion pour lui dire : « À ce propos, Monsieur le Président, vous savez qu’en ville… on parle beaucoup des nombreuses villas de la Présidente... » Sa réponse ? « Baulin ! Allez lui dire ! Je lui ai fait la même remarque hier soir. » Pour une fois prudent, je me suis bien gardé de suivre ses instructions.

À ce jour, je ne connais pas le nombre exact de villas construites par feue Mme Aissa Diori. Je sais par contre comment elle les finançait.

En Afrique, jusqu’à tout récemment, les banques prêtaient facilement, sans demander trop de garanties, aux ministres _et a fortiori aux Chefs d’États et à leurs épouses_ désireux de s’engager dans l’immobilier ou dans des activités agricoles. C’est ce que faisait précisément la Présidente : elle empruntait pour construire d’une part, et aménager le « jardin » de l’autre.

Mais on l’ignore, tout cela a failli ruiner totalement le Président. Le décompte de ses dettes _car il avait donné sa garantie aux emprunts de son épouse_ à la BIAO de Niamey et d’Abidjan en porte témoignage. Ce décompte, daté du 9 novembre 1982 et établi par la firme d’avocats Courtois Boulois Lebel et Associés, représentants de la BIAO, est édifiant.

Ainsi, on apprend qu’au moment du putsch, le président Diori Hamani devait l’équivalent de 460 000 francs français en principal à l’agence de Niamey, et 723 791,16 FF à celle d’Abidjan. Cela fait un total de près de 60 000 000 de francs CFA de dettes au 15 avril 1974. En y ajoutant les intérêts impayés depuis le putsch, la firme d’avocats arrivait à un total, au 31 octobre 1982, de 2 268 709,53 francs français soit plus de 113 milliards de francs CFA. Sans compter les frais annexes.

Pire. Pour garantir les créances de ses agences d’Afrique, la BIAO avait obtenu le 12 juillet 1978 _pendant l’incarcération à Zinder de M. Diori Hamani_ une hypothèque judiciaire sur ses biens immobiliers de France. Elle s’apprêtait à les saisir pour récupérer son argent. Afin d’éviter la perte de la totalité du patrimoine du Président, nous avons cherché des acheteurs soit pour la maison de Villenne, soit pour l’appartement de la rue Scheffer. En vain...

Le président Diori n’a été sauvé de la ruine que grâce à l’intervention d’un chef d’État africain _non, non, il ne s’agit pas de Félix Houphouët-Boigny_ qui a accepté spontanément de désintéresser la banque et de libérer les biens hypothéqués.

Voilà à quoi se réduit la « fortune de Diori ».

Et les comptes

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