de nos anciens camarades aux heures difficiles de notre combat qui a comporté beaucoup de risques qu’il ne convient pas de minimiser, mais au contraire d’exalter comme un exemple d’abnégation à imiter. Il est temps, affirme-t-il encore, que s’exprime sans équivoque notre « fidélité » à notre idéal qui se résume dans celle que nous devons avoir à l’égard de ceux qui ont lutté à nos côtés au moment où leur seule foi ardente les faisait se battre dans nos rangs. »
En soulevant ce problème, conclut-il, « je fais écho à ce que demande notre peuple et aussi notre Parti... »
Le président Diori Hamani, qui me reçoit quelques minutes après le départ de la délégation conduite par M. Boubou Hama, reste atterré. Il ne comprend pas, me dit-il, la brusque agression de son aîné. Il l’avait reçu la veille et rien dans leur discussion ne laissait présager une telle diatribe. Il ne soupçonnait pas, il ne pouvait pas soupçonner que la vieille garde persévèrerait dans son hostilité à la rénovation du Parti.
Pourquoi Boubou et sa suite, des camarades de tout temps et à la fidélité indéniable, continuaient-ils à manifester un tel esprit de clocher ? Ils ne se rendaient apparemment pas compte, me dit-il, qu’ils affaiblissaient le Parti. Le comble était que Boubou lui reprochait la paralysie du Parti, alors que lui et la vieille garde s’opposaient à toute évolution, à toute réorganisation, à tout pas en avant.
Puis, texte en mains, le président s’essaie à son exégèse pour en arriver à la conclusion que la situation se trouve, une fois de plus, gelée. « Tout est à refaire », me dit-il. Dans l’immédiat, il n’y aura pas de suites publiques, si le texte du président Boubou Hama n’est pas diffusé. Il ne le sera pas.
M. Diori Hamani, en homme d’État conscient de la nécessité de prendre en considération le rapport de forces, bat en retraite. Le PPN/RDA restera un parti de notables. Dans l’immédiat, les susceptibilités des vieux cadres seront plus ménagées qu’auparavant ; il ne sera plus question de changer la composition du Bureau Politique ; la promotion des jeunes sera classée mais non archivée ; on ne parlera plus d’école du Parti et encore moins de cours.
Cet intermède durera six mois. Puis le Président reprend la marche en avant. Il réussit à relancer les « séminaires de formation ». La plupart des cadres sentent, même s’ils n’en connaissent pas la cause réelle, l’existence de divergences graves au niveau du Bureau Politique. Ils réagissent de façon saine. Les bouches s’ouvrent. Ils profitent des discussions pour poser des questions, ou faire des critiques souvent embarrassantes. Ainsi, l’un des intervenants reproche au président de la République de répugner à
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