Politique et relève que les cadres de six des sept départements du pays s’étaient prononcés pour la création d’écoles de cadres.
Mais pourquoi ce désir soudain d’apprendre, de recevoir une éducation politique, de comprendre ce qui se passe au-delà du village, de la petite _ou grande_ ville de province et même de Niamey ? C’est que la plupart des vieux et jeunes cadres en avaient assez de la « science » des neveux, petits cousins et autres benjamins, étudiants ou lycéens, qui citaient Lénine avec apparemment beaucoup d’aisance, ou parlaient de la bourgeoisie, de la dialectique, des compradores, de la plus-value... Tout cela avec un aplomb à donner des complexes aux « progressistes » du Parti et même à ceux habitués à distribuer des baffes faute d’arguments. Il n’en restait pas moins que les « enfants » de Paris, ceux qui donnaient des cours de marxisme par correspondance à leurs jeunes amis et parents demeurés au pays, paraissaient particulièrement versés en matière politique.
En somme, l’engouement soudain de nombre de cadres pour l’éducation politique pouvait s’expliquer par leur désir de requinquer un prestige évanescent et accessoirement pour comprendre mieux et servir leur Parti.
Mais quelles que fussent les causes de cet engouement quasi général, il constituait en soi un atout majeur. Il convenait, de toute évidence, de tirer le meilleur profit de cet état d’esprit.
Cette soif d’apprendre enchante M. Diori Hamani. Il la considère comme un jalon de première importance pour la rénovation du Parti. Il accélère même le rythme de matérialisation du vœu unanime des cadres dans l’espoir de rendre le processus irréversible. Ainsi, le rapport date du 12 juillet 1971, la mise sur pied d’un comité restreint de rédaction a lieu une semaine plus tard, tandis que le premier cours idéologique _consacré au problème de la nation_ porte la date du 2 août.
Quant au contenu, les instructions présidentielles sont précises et fixent aux rédacteurs des cours un quadruple objectif : magnifier la nation, objectif final et souci quotidien, permanent de chaque cadre ; tendre à élever le niveau des connaissances générales des cadres et participer ainsi à leur formation ; structurer et rénover, chemin faisant, la doctrine du PPN et essayer d’en préciser les contours pour renforcer la cohésion de ses rangs ; fournir aux cadres les arguments pour faire face au harcèlement des éléments marxisants.
Au plan de l’écriture, le Président insiste sur la nécessité de recourir au vocabulaire le plus simple, le plus ordinaire possible, et d’éviter surtout l’embûche des « mots savants ».
En cinq semaines, le comité de rédaction rédigera dix cours d’une vingtaine de pages chacun, dont trois
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