17/12/76

M. Frantisek Kriegel, ancien président du front national pendant le printemps de Prague en 1968, vient, pour la seconde fois en quelques semaines, d’être la victime d’une provocation de la part d’inconnus. Il y a quelques jours, l’ancien dirigeant communiste a trouvé épinglée sur la porte de son appartement pragois une inscription composée à l’aide de lettres découpées dans un journal et portant la menace suivante : "Si vous continuez à soutenir Israël, vous aurez à en supporter les conséquences", signée : "La Main noire."

L’allusion à Israël rappelle l’incident qui s’était produit en juillet 1968, peu avant l’invasion de la Tchécoslovaquie, lors des entretiens de Cierna-na-Tisou entre les dirigeants de Prague et de Moscou. Dans un moment d’irritation, M. Piotr Chelest, alors membre du bureau politique soviétique, avait traité M. Kriegel de "Juif galicien".

Le 19 novembre dernier, M. Kriegel et son épouse avaient été agressés à leur domicile par des inconnus qui, devant leur résistance et la réaction des voisins, avaient pris aussitôt la fuite.
Médecin de profession, M. Kriegel a combattu dans les brigades internationales pendant la guerre civile en Espagne.