Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Moins de quinze jours après la réunion de l’OPEP a Doha , qui déboucha sur l’instauration d’un double prix du « brut » , le monde pétrolier est de nouveau en ébullition . Selon Economic Survey (MEES) , éditée a Beyrouth , L’Arabie Saoudite aurait décidé - contrairement aux promesses de M. Yamani - d’augmenter sa production de 10% environ pour la porter à 10 millions de barils par jour contre 9,1 selon nos sources (le Monde du 28 décembre . Plusieurs pays parmi ceux que l’on classe habituellement parmi les « durs » auraient fait a savoir que , dans ce cas , ils réduiraient leur propre production . Au même moment , le secrétaire général de l’OPEP a laisse entendre que l’augmentation supplémentaire de 5% prévue par onze des treize membres de cette Organisation , pour juillet , pourrait ne pas être appliquée .
Interrogé par TF 1 , M. de Guiringaud , ministre des affaires étrangères , a déclaré , le 28 décembre (voir page 22) : « Nous allons vers une augmentation assez raisonnable de l’ensemble des prix , voisin de 5% . »
Plusieurs pays ont annoncé le 27 octobre leur intention de respecter les décisions prises par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole à Doha le 17 décembre . Le Venezuela a faite savoir qu’il augmenterait son pétrole de 10% au 1er janvier 1977 et qu’il ne consentirait pas de rabais aux pays d’Amérique centrale . Quant à la Compagnie nationale des pétroles Iraniens (NIOC), elle relèvera samedi 1er janvier le prix de son « brut » de 1,19 dollar le baril (10%). Un porte-parole de la NIOC a précisé que les prix du « brut » Iranien léger et lourd seraient respectivement de 12,81 et 12,52 dollars le baril .
Mais les difficultés du système actuel de double prix ont été soulignées par le secrétaire général de l’OPEP , M. Feyide , lors d’une conférence de presse tenue à Vienne au siège de l’Organisation : « Si la demande mondiale se maintient au niveau actuel , il n’y aura pas de difficulté . Si elle fléchit , nous pourrons être confrontés à des facteurs nouveaux . Mais c’est quelques que nous ne pouvons prédire. » M. Feyide envisageait même la possibilité de ne pas procéder , en juillet , à l’augmentation supplémentaire de 5% prévue à Doha . « Il sera peut-être nécessaire , a-t-il précisé , de procéder à de nouveaux alignements . »
Alors que le secrétaire général de l’Organisation soulignait que « l’unité , la solidarité et l’existence de l’OPEP demeuraient intactes » et que « L’Arabie Saoudite s’était engagée a ne pas accroître sa production de manière à tirer avantage du système de double prix » , le Middle East Economic Survey , revue hebdomadaire spécialisée dans les affaires pétroliers , écrivait le contraire : « L’Arabie Saoudite accroîtra sa production pétrolière d’un million et demi de barils par jour en moyenne pendant le premier trimestre prochain . »
Citant des « sources saoudiennes autorisées » , l’hebdomadaire , publié à Beyrouth , indique que la production actuelle de 8,5 millions de barils par jour sera portée a environ 10 millions de barils à partir de janvier . Le M.E.E.S. précise également que les prix du « brut » saoudien ont été fixés à 12,09 dollars par baril pour light 12,48 dollars pour l’Arabian berri et 11,37 dollars pour l’Arabian neavy .
Toujours selon le M.E.E.S. , les « onze » de l’OPEP (notamment la Libye , l’Algérie , le Venezuela , le Koweït , le Qatar , l’Irak , la Syrie et le Nigeria ) sont tombés d’accord pour « contrer toute augmentation de production saoudienne par une réduction de leurs productions respectives »
Ces remous déboucheront-ils sur une nouvelle réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ? De nombreuses rumeurs ont circulé à ce propos . - B.D.
La position saoudienne est délicate : si l’Arabie Saoudite prétend soulager les pays du tiers-monde par la modération de la hausse de son « brut » , elle peut aussi être accusé par eux d’avoir affaibli le premier organisme de pays en voie de développement à avoir fait les pays industrialisés . Elle affirme vouloir obtenir , en paiement de sa compréhension , un geste des Etats-Unis dans le conflit Israélo-arabe : mais , en cas d’échec , cela peut entraîner une scission parmi les pays arabes eau-mêmes . N’est-il pas surprenant que deux des pays qui lui sont le plus proches - Koweït et Qatar - se soient trouvés , à Doha , dans le camp opposé ?
L’évolution du marche lui-même peut n’être pas aussi favorable au royaume saoudien que certains le pensent . Sa rigidité est grande . Les compagnies pétrolières , comme les Etats , ont des contrats d’achat de pétrole qui portent sur plusieurs années et ne peuvent changer rapidement de fournisseurs pour se tourner vers le moins cher.
Au demeurent , l’Arabie Saoudite a déjà largement dépassé les quotas de production de production qu’elle s’était fixés . Ces derniers mois , elle a produit plus de 9 millions de barils par jour : une livraison quotidienne de 10 millions représenterait une augmentation de 10% seulement , et non de 20% . Serait-ce déterminant pour empêcher onze pays de l’OPEP de vendre 10% plus cher ?
On s’attend à une détente de la demande au cours des paiements mois de 1977 , en raison de l’importance des stocks accumulés en prévision de la hausse des prix . Mais il ne manque pas d’experts pour prévoir une reprise importante des l’été . C’est notamment le point de vue de M. Walter Levy , l’un des principaux spécialistes américains ; selon lui , la demande de produits pétroliers du monde non communiste devrait s’accroître en 1977 de 8,5 % , pour atteindre 52,5 millions de barils par jour , ce qui pourrait provoquer des cette année une pénurie . Les compagnies pétrolières Exxon et Socal prévoient , mais la situent tout de même à 5,5 et 5,9 %. Une telle reprise renforcerait la position des pays partisans d’une forte hausse .
L’information du « Middle East Economic Survey » , dans de telles conditions , est-elle autre chose qu’un ballon d’essai destiné a évaluer les réactions des autres membres de l’OPEP , a un moment ou l’évidente difficulté d’appliquer un système de double prix amène certains pays à envisager la tenue d’une nouvelle conférence ? Il semble symptomatique que , au moment même ou était publiée cette information , le secrétaire général de l’Organisation ait évoque , à Vienne , la possibilité de ne pas procéder , le 1er juillet prochain , à la hausse supplémentaire de 5% prévue par les Onze .
Dans l’imbroglio actuel , une seule chose est certaine : l’OPEP serait fortement amoindrie sans le royaume saoudien et les émirats arabes unis . Mais l’Arabie Saoudite elle-même tire une grande partie de sa force et de sa force et de son influence de sa présence modératrice à l’intérieur de l’OPEP . Une rupture semble donc peu probable . C’est à l’intérieur de l’Organisation que se poursuivra ce combat ponctué de déclarations contradictoires . Jusqu’à l’instauration d’un prix unique ?
PIERRE JAKEZ HELIAS
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