Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Page 16 - LE MONDE -
Une deuxième usine d’enrichissement de l’uranium sera construite par la France et quatre autres pays
La France, l’Espagne, l’Italie, la Belgique et l’Iran, déjà associés depuis 1972 dans le groupement Eurodif, qui décida, en novembre 1973, la construction d’une usine d’enrichissement de l’uranium à Tricastin, près de Pierrelatte (Drôme), ont annoncé, à Paris, le 13 septembre, leur intention de construire une seconde usine, copiée sur celle d’Eurodif et faisant appel au procédé de diffusion gazeuse.
Son coût total, pour dix millions d’unités de travail de séparation isotopique, sera de 10 milliards de francs.
Prise il y a en réalité quelques semaines, cette décision, dont l’annonce avait été différée, apparaît plus de principe que vraiment définitive. Le site n’est pas choisi et ne le sera que dans les premiers mois de 1977. L’avant-projet détaillé ne sera pas terminé avant mars 1978 et c’est à cette date seulement, lorsque l’usine d’Eurodif commencera à fonctionner, que les pays participants lanceront leurs emprunts sur le marché financier.
La décision n’est donc pas irréversible, et elle ne sera complètement acquise qu’au début de l’année 1978, au vu des conditions du marché de l’uranium enrichi.
Les pays regroupés dans Eurodif (Belgique, Espagne, France, Iran, et Italie) avaient formé en 1975 une société Coredif (Compagnie de réalisation d’usines de diffusion gazeuse) pour étudier les futures installations dont ils auraient besoin. C’est Coredif qui vient de prendre la décision de réaliser une seconde usine d’enrichissement utilisant une technique mise au point il y a une trentaine d’années pour les besoins militaires, la diffusion gazeuse. Les pays européens et l’Iran confirment ainsi leur intention de concurrencer les Etats-Unis qui, jusqu’ici, avaient le monopole de la production de l’uranium enrichi dans le monde occidental. Avec une capacité installée de près de 16 millions d’unités de travail de séparation (U.T.S.) en 1985 - 10,8 millions d’U.T.S. pour l’usine d’Eurodif et 5 millions pour Coredif - ils auront dépassé la capacité actuelle de production des Etats-Unis, 14 millions d’U.T.S. En 1981 toutefois, la capacité américaine aura été portée à 27,7 millions d’U.T.S. avec l’extension des trois usines existantes. Pour sa part, l’Union soviétique vend annuellement environ 3 millions d’U.T.S. à des pays étrangers.
Une grande prudence
La décision qui vient d’être prise est cependant empreinte d’une grande prudence. L’usine de Coredif sera construite en deux étapes. Elle commencera à fonctionner vers 1985 à la moitié de sa capacité. Ce n’est qu’ensuite que cette capacité sera portée de 5 à 10 millions d’U.T.S. Cette programmation laisse le temps de voir comment évolueront le marché et les technologies. Lorsqu’il s’agira de décider l’extension de l’usine, on saura notamment combien les Etats-Unis et d’autres pays (Japon, Australie, Afrique du Sud, qui ne sont pas encore sur le marché mais qui souhaitent construire des usines) auront d’installations d’enrichissement en chantier. Il est vraisemblable que l’on saura si le nouveau procédé d’enrichissement par ultracentrifugation, que les Britanniques, les Néerlandais et les Allemands mettent au point dans le cadre de leur association d’Urenco, est devenu ou non compétitif.
A plus court terme, la décision de construire l’usine de Coredif ne deviendra définitive que dans dix-huit mois, ce qui permettra de voir si les Etats-Unis décident ou non de réaliser une nouvelle usine de diffusion gazeuse de 9 millions d’U.T.S. comme ils en ont depuis longtemps l’intention.
Le problème des usines d’enrichissement est, d’une part, leur coût élevé - 10 milliards de francs 1976 pour 10 millions d’UTS en Europe, 15 milliards au moins aux Etats-Unis - et , d’autre part, le délai de réalisation, il faut environ sept ans pour les construire, sans compter la phrase d’avant-projet. Décidée en novembre 1973, l’usine d’Eurodif ne commencera à produire qu’en 1979 et n’atteindra sa pleine production qu’en 1981. Il s’agit donc de prévoir la demande une dizaine d’années auparavant, de manière suffisamment précise.
Au lieu d’éclaircir la situation, la crise du pétrole a contribué à la brouiller. Les programmes nucléaires de tous les pays du monde marquent le pas, et la demande prévisible pour 1980 est en baisse de 10 % par rapport aux évaluations de 1974, et pour 1985 et 1990 elle est inférieure d’environ 20 %. Les spécialistes sont assez nombreux à estimer, toutefois, qu’à partir de 1980, le nucléaire sera solidement installé et que la demande de combustible enrichi croîtra assez rapidement. Selon les prévisions actuelles c’est vers 1984 que la demande mondiale rattrapera l’offre. D’où l’idée de mettre en service Coredif en 1983.
D’où l’idée aussi pour Urenco d’augmenter de 4 à 10 millions d’UTS les capacités de ses usines britannique et allemande, si toutefois l’ultracentrifugation donne satisfaction. Si la demande continue de croître, elle pourrait atteindre 92 millions d’UTS en 1990, et il faudra construire trois ou quatre usines nouvelles pour compléter la capacité de production mondiale de 56 millions d’UTS en 1985 (compte tenu de Coredif et d’Urenco).
Un paradoxe : l’absence américaine
Jusqu’ici, tout l’uranium enrichi américain qui approvisionne à la fois les centrales nationales et les centrales étrangères est produit dans trois usines publiques. L’administration fédérale avait conçu le projet de pousser les industriels à investir dans ce secteur, et le président Ford avait proposé, en juin dernier au Congrès, un projet de loi qui prévoyait les modalités de transfert des connaissances et le sutien financier du gouvernement fédéral aux investisseurs privés. Ce projet, le Nuclear Fuel Assurance Act, proposait que le gouvernement fédéral assure les investissements des industriels jusqu’à 8 milliards de dollars au cas où les entreprises ne recontreraient pas le succès escompté. Il était spécialement destiné à encourager une association de plusieurs industriels, Uranium Enrichment Associates (U.E.A.), qui étudiait une usine de diffusion de 9 millions d’U.T.S. devant entrer en fonctionnement en 1983. Des participations étrangères au financement de l’usine étaient envisagées jusqu’à 40 %.
Trois autres sociétés, Centar Associates, Trencor (groupe Garrett), et Exxon Nuclear étudiaient, indépendamment les unes des autres, des unités pilotes d’ultracentrifugation qui, si elles se révélaient rentables, seraient étendues à 3 millions d’UTS vers 1986-1987.
Aujourd’hui, seule la firme Bechtel reste intéressée au projet d’U.E.A., le Japon manifestant toujours son intention de participer au financement de l’usine.
Surtout, le Congrès américain a modifié le projet de loi de l’administration qu’il n’appréciait guère pour l’aide qu’il souhaitait apporter au secteur privé. Récemment, l’administration fédérale ERDA, qui s’occupe des problèmes d’énergie aux Etats-Unis, et qui gère les trois usines d’enrichissement existantes, a été invitée à étudier l’extension d’une de ces usines à Portsmouth, dans l’Ohlo. Une extension qui équivaudrait pratiquement à une nouvelle usine, et qui pourrait suppléer à la défaillance du secteur privé.
Ainsi les projets des uns et des autres s’entrechoquent-ils, chacun attendant des deux côtés de l’Atlantique que l’autre se décide.
Il faut bien constater toutefois que les pays, comme le Japon, qui n’ont pas de garantie absolue d’approvisionnement en combustible enrichi ne paraissent pas très impatients de participer aux projets américains ou européens, alors qu’une telle participation leur assurerait un droit de prélèvement automatique sur la production des usines. (Ce qui est le cas de l’Iran, par exemple.) Il est vrai que le Japon, comme l’Australie, a ses propres projets.
Il n’est donc pas aisé de prévoir si d’autres pays viendront se joindre à Coredif avant le démarrage de la réalisation de l’usine. En principe, celle-ci commencera au début de l’année 1978, après que l’on aura tranché entre les trois sites français, les deux sites italiens et un site belge. La première étape appellera un financement d’environ 6,5 milliards, et c’est une usine incomplète qui sera mise en service en 1985. L’hexafluorure d’uranium commencera d’être enrichi dans l’usine de Coredif avant d’être transporté par conteneur à l’usine d’Eurodif qui terminera l’enrichissement. Au total, 25 000 tonnes environ d’hexafluorure seront transportés chaque année, ce qui posera sans doute des problèmes de sécurité. Au dire des spécialistes français, l’exploitation des deux usines ainsi couplées ne serait guère pénalisée.
Coredif devrait être financé à peu près de la même façon qu’Eurodif. Le capital d’Eurodif a, en effet, été porté progressivement à 1 milliard de francs environ depuis 1974. Les avances d’actionnaires, qui ont démarré en 1976 (300 millions) doivent aussi 1 milliard de francs, et les acomptes à recevoir des clients qui passent des commandes atteindront 1,5 milliard. Le reste proviendra des crédits à l’exportation. Les dirigeants d’Eurodif ont ainsi commandé aujourd’hui 85 % des matériels de l’usine et les bâtiments commencent à sortir de terre. Tous les compresseurs, les barrières de diffusion et leurs supports sont notamment en cours de fabrication. Lorsque l’usine d’Eurodif commencera à fonctionner, M. Besse espère que la crédibilité sera suffisante pour obtenir de nouveaux prêts pour Coredif. Sans doute aussi, d’autres pays étrangers seront-ils davantage tentés de particulier à Coredif, - D.V.
LES ACTIONNAIRES
Le capital de la société COREDIF (Compagnie de réalisation d’usines de diffusion gazeuse) est partagé entre trois actionnaires EURODIF en possède 51 %, la COGEMA, filiale à 100 % du Commissariat à l’énergie atomique pour le cycle du combustible nucléaire, en possède 29 %, et l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran (O.E.A.I.), 20 %. Mais la COGEMA et l’O.E.A.I. participent aussi à EURODIF, dont le capital se répartit au total entre six partenaires industriels :
AGIP Nucleare (Italie), 12,5 % ; Comitato Nazionale per l’Energia Nucleare (Italie), 12,5 % ; COGEMA (France), 27,8 % ; Empresa Nacional des Uranio S.A. (Espagne), 11,1 % ; Société belge pour l’enrichissement de l’uranium, 11,1 % ; Société franco-iranienne de diffusion gazeuse (SOFIDIF), filiale à 60 % de COGEMA, et à 40 % d’O.E.A.I., 25 %.
A travers sa double participation, la COGEMA détient 42,8 % des parts du capital d’EURODIF, et, dans COREDIF la société française détient aussi la majorité avec 50,63 %.
L’ACTUALITÉ MÉDICALE
AU CONGRÈS DE PSYCHOSOMATIQUE
La médecine, la santé, ou plus exactement l’idée que chacun s’en fait, relèvent d’un choix de société. Médecine de pointe ou médecine de masse, médecine collective ou individuelle, hospitalocentrisme ou non, autant de questions qu’avait décidé d’aborder entre autres, sous des angles divers, le cinquième congrès international de psychosomatique réunit à Paris du 9 au 12 septembre. Quatre "tables rondes" ont, avec plus ou moins de bonheur, tenté d’examiner les nouvelles orientations possibles de la politique de santé et l’éventuelle remise en cause de l’idéologie médicale traditionnelle.
En ouverture, le docteur Bernard Pissarro, dans un rapport sur l’avenir et les frontières de la médecine, avait d’emblée situé le problème, rappelant notamment que "conserver la santé d’une population est loin de se résumer à des actions thérapeutiques" et que "la société est elle-même génératrice de nombreux troubles de la santé, que ce soit dans le domaine somatique (pollutions, conditions de travail, etc.) ou psychologique (environnement)". La médecine du travail et la médecine scolaire peuvent en témoigner chaque jour. En conclusion, le docteur Pissarro envisage un avenir immense pour la médecine, à condition que le "savoir médical" ne demeure pas confisqué par le "pouvoir médical".
L’hôpital, pour quoi faire ?
Les hôpitaux sont malades, les finances sont malades : c’est ce qu’on pouvait retenir pour l’essentiel de la "table ronde" réunie au congrès de psychosomatique la semaine passée à Paris, sur le thème "L’hôpital pour quoi faire ?". Le fait de poser la question montrait qu’il était difficile de répondre et que l’on comptait un peu sur la salle très faiblement remplie pour aider à dégager au moins des éléments de réponse.
L’hôpital, tel qu’il a été décrit analysé, critiqué ce jour-là, est le gouffre financier de la Sécurité sociale (42,8 % des dépenses de santé en 1974, soit 33,4 milliards sur un total de 77,9 milliards).
C’est aussi le lieu de la technique de pointe, à la fois irremplaçable et hors de prix, et celui des soins aux indigents, aux travailleurs migrants, aux ouvriers, ou encore à ces "petits malades" ou à ces alcooliques que notre société ne sait pas traiter autrement.
Un hôpital est-il nécessaire pour dispenser ces deux sortes de services qui n’ont rien de commun ? Le docteur Parlent devait, à plusieurs reprises, insister à cet égard sur la confusion actuelle entre la vocation d’hôtellerie, d’hébergement, de "lits" pour personnes malades et la vocation de traitement proprement dit ( qui ne nécessite pas toujours l’hébergement).
L’hôpital nécessaire ? Sûrement pour le "noyau dur" des traitements de haute technicité, qui doivent être obligatoirement groupés en un même lieu, seul moyen de concentrer des équipements lourds et des personnels spécialisés. Pour le reste, le moins que l’on puisse dire est que les avis sont partagés. L’hôpital pourrait devenir le siège plus important de soins ambulatoires, de consultations externes, voire de médecine préventive : il peut être encore perçu comme rassurant, sécurisant, "magique" (pour ceux qui veulent un statut de malade), inquiétant pour d’autres. Comme l’a montré M. E. Lévy, l’historien, le juriste, l’économiste, le bien-portant, le malade, le médecin, le politicien, ont leur mot à dire sur l’hôpital, qui ne doit pas devenir l’un de cas temples technocratiques qui engendrent à perpétuité de nouveaux besoins.
En conclusion, tous les orateurs se sont accordés sur ce point : l’hôpital existe et demeure indispensable ; mais pour quoi faire ? Beaucoup plus que ses simples prestations actuelles. Et l’on eut parfois l’impression, au hasard des discussions, qu’il ne serait pas absurde de voir l’empire des "lits hospitaliers" diminuer au profit des centres de soins intégrés, sectorisés, plus à même d’être au service et à l’écoute des malades : ce qui entraînerait une diminution du pouvoir médical, dénoncé cette fois encore.
MARTINE ALLAIN-REGNAULT.
L’idéologie médicale en question
"L’idéologie médicale en question" était le thème d’un autre débat qui a réuni une cinquantaine de médecins et sociologues.
Dès la première intervention, un médecin généraliste donna le ton en expliquant que , à son avis, il n’y avait pas une, mais des idéologies à l’intérieur d’un corps médical très hiérarchisé. Selon lui, la technique médicale se situe au-dessus de l’idéologie. Pressentant les réticences, le président de séance. M. Maître, objecta qu’il ne saurait y avoir de technique sans idéologie, l’idéologie, poursuivait-il, n’est pas une tare, mais une nécessité : un groupe humain sans idéologie est un homme sans corps. Mais en vain. Il était déjà évident que le vrai débat n’aurait pas lieu. Pourtant, les questions de fond, celles que posent le pouvoir médical, les relations entre la médecine et le monde du travail ou la situation du corps médical par rapport aux classes sociales, furent soulevées par certains participants ; questions restées sans réponse. On leur préféra des thèmes de réflexion, certes, très importants, mais d’un tout autre ordre comme la hiérarchie médicale, l’évolution de la médecine du travail ou encore du médecin devant la mort.
Cette difficulté de communication était-elle le simple fait d’une différence de langage entre médecins et sociologues comme le suggéra l’un des participants ? Il semble bien que non, mais on percevait très nettement que, à quelques exceptions près, la plupart des médecins présents n’étaient pas prêts à aborder des sujets dangereux pour l’avenir de la médecine.
Les sociologues n’insistèrent pas : peut-être craignaient-ils qu’au autre débat ne s’instaure, portant celui-là sur la mise en question de la sociologie...
Après tout, personne n’a intérêt à scier la branche sur laquelle il est assis.
ARMÉE
L’Union départementale C.F.D.T. de la Haute-Saône, a demandé, dans une lettre ouverte, au colonel commandant la base aérienne de Luxeuil, des précisions sur la situation disciplinaire de trois appelés du contingent, MM. Meyer, Paratte et Wachenheim, qui ont été mis aux arrêts pour avoir diffusé un bulletin de la base de Lxeuil comportait un appel des sous-officiers de la base à la solidarité avec les soldats, des informations sur la vie quotidienne, et plus particulièrement au centre d’instruction, ainsi que des revendications sur les conditions de transport des appelés.
(De notre correspondant)
Nice, - Mme Alice Saunier-Seïté, secrétaire d’Etat aux universités, a ignauré, lundi 13 septembre, en présence de nombreuses personnalités scientifiques et universitaires, le Centre de recherche archéologique (CRAà du Centre national de la recherche scientifique (C.N.R.S.), sur le campus Sophia Antipolis à Valbonne (Alpes-Maritimes) .
Le CRA est installé dans une zone de 55 400 mètres carrés réservée au C.N.R.S. au campus Sophia à Antipolis. Les travaux commencés en mai 1975, ont coûté environ 10 millions de francs et ont été financés par le C.N.R.S. Les frais de fonctionnement seront, selon les prévisions, de l’ordre de 5 à 6 millions de francs par an.
L’installation de ce centre en province a été encouragée par M. Jacques Soustelle, à qui le président de la République avait demandé d’établir un rapport sur les perspectives archéologiques françaises ("le Monde" du 14 janvier 1976).
Parties intégrantes du domaine du C.N.R.S. dans le parc d’activités scientifique et technique de Valbonne, les nouvelles installations (quatre bâtiments contigus) couvrent une surface totale de 4 217 mètres carrés et une
"surface scientifique" de 2 790 mètres carrés.
Dans leur îlot de verdure, elles sont destinées à abriter la direction, les services et les laboratoires de recherche archéologique, en même temps que certaines des trente URA ( Unités de recherche archéologique) de France et de l’étranger.
Quarante scientifique et techniciens y seront à pied d’oeuvre, formant le noyau de base du CRA dont le directeur, M. Michel de Bouard, membre de l’Institut, a défini la vocation.
Selon ses promoteurs, auquel M. Robert Chabbal, directeur général du C.N.R.S., devait rendre hommage, le pari sur lequel repose le C.R.A. est simple : en apportant à la recherche des ressources de ses services et de ses laboratoires communs, en la faisant bénéficier d’une structure souple et ouverte pouvant jouer le rôle de structure d’accueil, le C.R.A. mettra à la disposition des archéologiques et des préhistoriens les techniques d’accompagnement indispensables, qu’il s’agisse des moyens nécessaires pour recueillir les données de l’exploitation, pour en exploiter les résultats ou pour mettre à la portée du public.
MICHEL VIVES.
a déclaré M. Raymond Barre à l’I.H.E.D.N.
Après avoir affirmé que
[Explicitant, pour la première fois en public, ses responsabilités en matière de défense, le premier ministre a tenu à faire référence à la politique du général de Gaulle en des termes qui rappellent davantage les propos de M. Jacques Chirac ou M. Yvon Bourges - tous deux U.D.R. - lorsqu’ils se sont adressés à un auditoire militaire sous le précédent gouvernement, que les nuances récemment apportées par le général Méry, chef d’état-major des armées, devant les stagiaires de ce même I.H.E.D.N. On notera, en particulier, la réaffirmation de la priorité donnée à l’armement nucléaire, et à laquelle reste attachée l’U.D.R. On remarquera aussi la référence à l’alliance atlantique et à l’Europe, qui figurait déjà dans le Livre blanc sur la défense, en 1972, publié sous la responsabilité de M. Michel Debré, alors ministre d’Etat chargé de la défense.]
(En millions d’unités de travail de séparation isotopique)
Ce tableau est indicatif car ni l’offre ni la demande d’uranium enrichi d’ici quinze ans ne sont connues avec exactitude. Du côté de l’offre en particulier, les quantités de travail d’enrichissement que vend l’Union soviétique aux pays étrangers sont évaluées aujourd’hui à 3 millions d’U.T.S., mais ne sont pas officiellement rendues publiques. On peut aussi supposer que, d’ici à 1990, l’Union soviétique construira une autre usine.
Pour les Etats-Unis, on hésite à indiquer la date à laquelle l’usine de 9 millions d’U.T.S. envisagée depuis plusieurs années pourrait atteindre sa pleine capacité, puisqu’elle n’est toujours pas décidée. Il est possible aussi que vers 1990 entrent en service d’autres usines, utilisant peut-être le procédé d’ultracentrifugation. Enfin, certains spécialistes doutent que les usines d’URENCO, qui font appel au procédé d’ultracentrifugation, n’atteignent la capacité de 10 millions d’U.T.S. annoncée pour 1983.
Du côté de la demande, les prévisions restent aussi assez floues, car on ne sait plus aujourd’hui quel sera le rythme de développement des programmes nucléaires dans le monde. Par rapport aux prévisions de 1974, la demande totale calculée pour 1980 a baissé de 8 % ; celle calculée pour 1985 de 18 %, et pour 1990 de 19 %.
On peut toutefois supposer que les estimations actuelles donnent un ordre de grandeur et que, si les usines officiellement annoncées sont construites et fonctionnent correctement, une certaine pénurie pourrait se faire sentir à partir de 1985 (sauf si les Etats-Unis construisent des usines nouvelles).
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