Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
30/07/76
Un geste de "bonne volonté" de l’OPEP
L’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a une si mauvaise image de marque en Occident que, même lorsqu’elle fait un geste de bonne volonté à l’égard des pays les plus pauvres, elle n’est pas crue par l’opinion publique.
Le fonds d’aide qu’ont créé mercredi les ministres des finances de l’Organisation réunis à Paris n’est que de 800 millions de dollars. Le milliard prévu n’a pu être atteint parce que l’Indonésie et l’Equateur, qui connaissent des difficultés de paiements, n’ont pu y participer
Il est vrai que le nouveau fonds doit, avant d’entrer en fonction, être approuvé par les gouvernements et les Parlements des différents pays membres.
Selon les statistiques de l’O.C.D.E., l’aide publique des pays de l’OPEP aux pays pauvres a atteint, en 1975, quelque 3,5 milliards de dollars. C’est peu par rapport à l’excédent de la balance courante de ces
nations, qui a été l’an dernier de 46,5 milliards de dollars. C’est beaucoup si l’on compare ce montant avec le produit national des pays donateurs. La même année, l’ensemble de l’O.C.D.E. n’a consacré à l’aide publique au développement que 10,75 milliards de dollars, soit environ 0,33 % de son P.N.B., alors que, pour l’OPEP, ce même pourcentage était dix fois supérieur : de l’ordre de 3 %.
L’Occident peut donc difficilement donner des leçons en cette matière. La dernière manifestation de la "crise de l’aide" est le blocage du Fonds International pour le développement agricole créé en novembre 1975 par la Conférence mondiale sur l’alimentation. C’est la C.E.E., plus précisément la France, qui porte la responsabilité de ce blocage.
Reste à savoir comment l’OPEP répartira son aide entre les pays bénéficiaires. Selon des critères économiques ou politiques ? L’O.C.D.E. ayant été accusée par nombre de pays du tiers-monde de néo-colonialisme, le risque n’est pas exclu de voir le reproche de "néo-néo-colonialisme" avancé à l’encontre de certains pays de l’OPEP, ou mieux de l’Organisation tout entière. - Ph.S.
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