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U-005-033-001 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-005-033-001

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  • Brèves
  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.















LE MATCH DE NOTRE TEMPS
PETROLE STORY


C’ est le grand tournant de l’ histoire du pétrole arabe : en août 1933, le cheik Abdallah Sulaiman reçoit de la Standard Oil of California, compagnie américaine, 35.000 souverains d’ or pour le champs de pétrole d’ Arabie Saoudite. C’ est une somme ridicule : moins de 80 millions de nos francs actuels pour le droit de pomper un sol qui contiendra - on le verra bientôt - le quart des réserves du pétrole mondial ! C’ est aussi le premier Austerlitz, gagné par l’ Amérique, de la Grande Guerre pour la conquête de l’ or noir.


L’ Amérique et l’ Europe viennent de découvrir leur vérité : elles sont fortes parce qu’ elles ont des usines qui produisent jour et nuit des voitures qui roulent à l’ essence, des maisons où les hommes passent l’ hiver au chaud grâce au chauffage central. Elles savent qu’ elles sont devenues les civilisations du bien-être. Mais ce bonheur qui se fait sans révolution, qui s’ est établi malgré le grand krach de 1929, marche obligatoirement au pétrole. En ce jour d’ août 1933, à l’ instant où le Sheik Abdallah Sulaiman, ministre des Finances d’ Arabie Saoudite, accepte de vendre pour 35 000 souverains d’ or le pétrole que recèle la terre de son pays, une lutte farouche depuis longtemps est engagée.


En 1920 près des deux tiers du pétrole consommé dans le monde étaient encore produits par les Etats-Unis. Mais depuis la Première Guerre mondiale d’ autres grandes puissances se sont mises à exploiter leurs propres réserves dans les territoires conquis au Moyen-Orient.


Alors l’ Amérique s’ associe avec les Anglais, les Hollandais, les Français pour acheter aux émirs le sable et ses trésors. C’ est la naissance de plus grand trust d’ affaires de l’ histoire contemporaine : le cartel international du pétrole. Il fixe les prix suffisamment bas pour décourager les compagnies indépendantes d’ entrer en compétition avec lui, mais aussi suffisamment hauts pour s’ assurer un profit.


En 1933, au moment de l’ accord passé entre le Sheik Abdallah Sulaiman et la Standard Oil of California, le cartel est composé de sept compagnies : Exxon Corporation, Mobil Oil Corporation, Texaco Inc, Gulf Oil, Bristish Petroleum, Royal Dutch, Shell et, bien sûr, Standard Oil.


L’ histoire secrète d’ une poignée d’ hommes d’ affaires devenus maîtres de l’ énergie mondiale a commencé en 1908...


MAI 1908

LES ANGLAIS
PRENNENT LE
CONTRÔLE DU
PÉTROLE
IRANIEN


Les Etats-Unis produisent
les deux tiers du pétrole
mondial, les Russes avaient
Bakou, l’ Angleterre veut être
une puissance pétrolière


Ce gisement pétrolier, empestant le soufre, va changer de façon radicale la "géopolitique" du monde moderne. Jusqu’alors, près des deux tiers du pétrole mondial étaient produits aux Etats-Unis et raffinés ou contrôlés par la Standard Oil Compagny de John D. Rockefeller. Les seules autres sources importantes étaient les champs pétrolifères de Bakou, en Russie, et le pétrole découvert par la Royal Dutch aux Indes néerlandaises. Face à la "famine pétrolière" - selon le mot de Winston Churchill, alors premier lord de l’ Amirauté - le gouvernement britannique décidé d’ aider avec de l’ argent et des soldats les efforts d’ exploration du financier William Knox d’ Arcy, qui parvient à obtenir du shah une concession de soixante ans. Dès que l’ équipe de d’ Arcy a découvert le pétrole, le gouvernement britannique, sous la pression de Churchill, achète la majorité des actions d’ une nouvelle entreprise appelée "Anglo Persian Oil Company". Cinq ans après une des plus grandes raffineries mondiales de pétrole est construite sur l’ île d’ Abadan, à l’ enbouchure du golfe Persique. Avec le pétrole iranien à sa disposition, la Grande-Bretagne devient, comme les Etats-Unis, une grande puissance pétrolière.


Le pétrole est là ! G.B. Reynolds (au premier plan à g.), directeur du gisement de d’Arcy, lui fait parvenir la bonne nouvelle par l’ intermédiaire d’ un courrier à dos de chameau. Au centre, le lieutenant Arnold Wilson, qui commande un contingent de soldats anglais arrivés à l’ insu du shah de Perse.


PEINTURE JULIAN ALLEN


OCTOBRE 1918

L’ ANGLETERRE
TRAHIT SA
PROMESSE
AUX ARABES


Pour obtenir l’ hégémonie sur
le pétrole du Moyen-Orient,
les Anglais promettent au
calife Hussein de réunir tous
les Arabes dans une seule
nations, Mais...


Allemands, la Grande-Bretagne informe Hussein, leader spirituel des Arabes, qu’ elle le reconnaîtra calife d’ une nation indépendante si les Arabes aident la cause alliée en se révoltant contre les Turcs. Dès 1916, Hussein écrase la garnison turque de La Mecque. Les Britanniques envoient alors comme conseiller celui qui va devenir Lawrence d’ Arabie. Mais lorsque Allenby, commandant de l’ armée britannique, atteint Damas, les Anglais ne veulent plus reconnaître une nation arabe.


JUILLET 1928

L’ AMÉRIQUE
RÉCLAME
SA PART AU
MOYEN-ORIENT


et permet à Gulbenkian de
devenir Monsieur 5%. Il
trace une ligne rouge sur la
carte ; ce sera son fief.


Après la Première Guerre mondiale, les compagnies pétrolières américaines n’ acceptent pas d’ être exclus du Moyen-Orient par les Britanniques et les Français. Elles lancent la nouvelle, douteuse, d’ une pénurie imminente de pétrole et parviennent à éveiller l’ inquiétude : c’ est la première "crise de l’ énergie". Le Département d’ Etat entame des négociations avec le Foreign Office, au nom des compagnies pétrolières américaines ; la participation de l’ Amérique à la guerre dit-il, lui donne des droits au Moyen-Orient. La Grande-Bretagne cède. Elle accepte de donner aux sociétés américaines une participation dans la "Turkish Petroleum Company", qui possède d’ importantes concessions en Irak. Selon cet accord, Exxon, Mobil et Gulf reçoivent 23,75% des actions, l’ Anglo Persian Oil et la Royal Dutch Shell 47,5% et la Compagnie Française des Pétrole 23,75% ; les 5% restants sont conservés par Calouste Sarkis Gulbenkian, le financier arménien qui avait fondé, avant la Première Guerre mondiale, la Turkish Petroleum Company. Mais, pour éviter une concurrence continuelle, Gulbenkian et ses associés britanniques exigent une clause de "dénégation" : Exxon, Mobil, Gulf Oil, Anglo Persian, Royal Dutch et C.f.p. doivent accepter de ne pas exploiter chacune de leur côté les ressources pétrolières dans une partie des territoires arabes. Les compagnies, réunies à Ostende, ne s’ accordent pas sur les limites exactes de cette zone. Alors Gulbenkian cercle d’ un trait rouge un territoire et déclare : "C’était l’ Empire ottoman en 1914. Je le connais bien : j’ y suis né et j’ y ai vécu. Si quelqu’un est plus qualifié que moi, qu’ il décide." Tous les participants acceptent cette ligne rouge. Ainsi est institué le cadre d’ exploitation - de non-exploitation - du pétrole au Moyen-Orient. C’ est la raison pour laquelle, plus tard, un membre du ministère de la Justice U ;s, va accuser les compagnies : "La prévention de la concurrence était le seul objectif des principales clauses de l’ accord de la ligne rouge."


Avec la ligne de Gulbenkian (voir carte ci-contre) qui englobe les puits pétrolières de Constantinophe à Aden, c’ est la fin de laguerre de la concurrence. Les "grands" du pétrole s’ engagent à agir de concert.


DÉCEMBRE 1931

LES PRINCES
DU PÉTROLE
ANGLAIS ET
AMÉRICAINS
SIGNENT DES
ACCORDS
SECRETS


"Colonial Ofice" et Département
U.s. entrent en action
pour soutenir "leurs" pétroliers


Face à la tentative de "percée" au Koweït de la Gulf Oil, l’ Anglo Persian Oil fait intervenir le "Colonial Office". Le Département d’ Etat américain invoque alors la politique dite de "la porte ouverte" instituée afin de permettre la libre concurrence. L’ accord conclu aboutit à l’ exclusivité des compagnies anglo-saxonnes.


En 1928, sous prétexte de chasse la groupe (ci-dessus) les dirigeants des trois plus importants consortiums pétroliers s’ étaient rencontrés à Achnacarry, dans la propriété de Sir Henri Deterding. Au cours de ce colloque au sommet fut établi le principe d’ un "statu quo" selon lequel les "Trois" se partageraient les marchés à venir selon les parts des marchés qu’ ils détenaient en 1928. La rencontre fut suivie d’ un second accord qui définissait les limites de production à ne pas dépasser et imposait des restrictions dans la production en Amérique latine (en particulier au Venezuela) pour maintenir les prix et la "stabilité" mondiale.


14 FÉVRIER

ROOSEVELT SE
DÉRANGE POUR
RECEVOIR LE
GUERRIER
IBN SEOUD


Contre Churchill le président
U.s. pousse les pions de ses
compagnies et inscrit l’ Arabie
dans l’ orbite américaine.


Le contrôle du Cartel sur les approvisionnements pétroliers mondiaux est sérieusement menacé en 1945 par l’ exploitation accélérée des immenses réserves pétrolières d’ Arabie Séoudite par la Standard Oil Of California et la Texas Compagny qui ne sont concernées, ni par l’ accord de la Ligne Rouge ni par ceux d’ Achnacarry. Durant la guerre, la Grande-Bretagne avait déjà cherché à supplanter la concession américaine en Arabie Séoudite en envoyant un détachement militaire (sous le prétexte de lutter contre les sauterelles) et en promettant une aide financière au roi Séoud. Les compagnies américaines appelèrent alors Washington à la rescousse. Roosevelt déclare que la "défense de l’ Arabie Séoudite est vitale pour la défense des Etats-Unis", prolonge le prêt-bail consenti au roi Séoud et conseille à Churchill de ne pas s’ ingérer dans les affaires américaines en Arabie. Sous l’ influence du secrétaire à l’ Intérieur Harold Yckes, il crée une société à capitaux gouvernementaux pour acquérir une part importante de la concession et financer un pipeline du golfe Persique à la Méditerranée. Le roi Séoud reçoit une aide financière sous la forme de taxes supplémentaires versées par les compagnies. En fait, les compagnies lui versant une aide détournée du gouvernement américain. A son retour de Yalta, Roosevelt s’ arrête pour conférer avec le roi Séoud à qui il permet que les Etats-Unis ne changeront pas leur politique au sujet de la Palestine sans consulter à la fois les Arabes et les Juifs.


Roosevelt, retour de Yalta, et le roi Ibn Séoud à bord du "U.s.s. Quincy".


PEINTURE JULIAN ALLEN


14 AOUT 1953

LA FUITE
DU SHAH


La C.I.A. provoque, avec l’ accord
du shah, la chute du
Premier ministre iranien
nationaliste, Mossadegh


Lorsque, en 1951, Mossadegh nationalise les concessions de l’ Anglo-Iranian Oil, le cartel refuse de fournir aux Iraniens tankers et débouchés pour leur brut. Privé de la moitié de ses revenus nationaux, Mossadegh demande l’ aide des Etats-Unis. En vain. Dès 1953, le Conseil national de sécurité U.s. décide que l’ impasse en Iran ne sera résolue qu’ en rendant le contrôle du pétrole aux compagnies pétrolières américaines et anglaises, Mossadegh, de plus en plus nationaliste, doit être éloigné du pouvoir. Avec le concours de la C.i.a., un scénario est mis au point. Le 10 août, le shah envoie un émissaire destituer Mossadegh. Le Premier ministre arrête l’ émissaire et dénonce le shah qui s’ enfuit à Rome. A Téhéran, le départ du shah déclenche des soulèvements "spontanés" - orchestrés par la C.i.a. L’ armée iranienne, elle aussi poussée par la C.i.a., arrête Mossadegh, et, le 24 août, à son retour, le shah reçoit un accueil délirant. Il accepte la "solution américaine" : un consortium de compagnies internationales, dominé par Exxon, Shell, Gulf, B.p., Socal et Texaco, dirigera l’ industrie pétrolière iranienne, remettra à l’ Iran une partie des bénéfices et à la B.p. (ex-Anglo-Iranian Oil) autant de pétrole qu’ avant 1951. Mais une clause secrète permet au cartel de limiter la production pour maintenir les prix. Malgré la nationalisation légale, il maintient un contrôle de fait sur le pétrole iranien.


Accompagnés par l’ ambassadeur U.s. Henderson (à dr.), le shah d’ Iran et l’ impératrice Soraya "s’ enfuient" vers Rome.


PEINTURE IGNACIO GOMEZ


Prochaine parution :
de la guerre des Six
Jours à l’ assassinat
de Fayçal

2/ PETROLE STORY


Quand se termine le premier épisode de notre grand récit sur l’ histoire du pétrole (Match 1374), les grandes compagnies pétrolières de l’ Occident règnent encore sur le monde. Elles sont au sommet de leur puissance et c’ est le début des années 1960. Mais en quinze ans, tout va changer : l’ Occident a peur de manquer de pétrole.


27 OCTOBRE 1962

LA MORT
D’ UN
TROUBLE-FÊTE


L’ Italien Mattei s’ aventure
dans la chasse gardée des
grandes compagnies. Son
avion s’ écrase mystérieusement.


L’ intervention manquée de la France et de la Grande-Bretagne à Suez en 1956-1957 provoque un "vide" dans le Moyen-Orient : le retrait de l’ Angleterre, jusqu’ici le maître pion dans cette zone d’ influence. L’ Italien Mattei, patron de l’ Ente Nazional Idrocarburi, tente de "casser les prix" en négociant directement avec l’ Iran. Il offre au shah un marché sans précédent : l’ Iran participera comme associé à l’ exploitation des puits sans investir un "ryal". Mais, déception, les puits ne produisent pas assez pour satisfaire l’ ambition de Mattei... Il s’ adresse alors à Mattei des concessions en Libye. En échange, il renoncera au pétrole soviétique. Mattei va rencontrer le président Kennedy aux U.s.a., quand, quelques jours avant son départ, il meurt, dans un mystérieux accident d’ avion.


Mystère à Milan : l’ avion privé de Mattei s’ écrase à douze kilomètres de l’ aéroport, un soir d’ orage. Mattei avait 56 ans.


PEINTURE RICHARD HESS


SEPTEMBRE 1964

UN DINNER DE
100 MILLIONS
DE DOLLARS


Un inconnu prend la relève
de Mattei, Armand Hammer,
président de l’ Occidental
Petroleum, qui veut "casser"
le monopole du cartel, pour
s’ emparer des concessions du
désert de Libye


Mattei n’ avait pas songé à cet Eldorado qu’ est le désert libyen. Or, les "petits" du pétrole montent. L’ Occidental Petroleum de Los Angeles cherche un débouché autre que la "chasse gardée" du Moyen-Orient. Armand Hammer, son président, rencontre à Londres Herbert Allen, président de la société Allen and Co, et les "intermédiaires", le général espagnol Pegulu de Rovin et l’ exilé tchèque Galic savent comment agir : Kabazi a besoin de 100 000 dollars pour financer le film dont il est l’ auteur. Hammer et Allen découvert deux ans plus tard un gisement formidable. L’ année suivante, en 1967. Nasser ferme le canal de Suez. La Libye est devenue le n° 1 du pétrole en Méditerranée.


1969

ZIZANIE
ENTRE LE SHAH
ET LES "SUPER-
GRANDS"


Le shah d’ Iran veut augmenter
sa production... Au grand
dam des super-grands du pétrole
qui souhaitaient "maintenir
l’ équilibre du marché"...


Nouveau trouble-fête, le shah entre en scène : il veut accélérer ses ventes en augmentant sa production annuelle de 20%... Pour les "ténors" du Cartel, Exxon, Standard Oil, Texacos, la demande du shah est une source d’ embarras... Si l’ on accède à la requête du shah, il faudra diminuer en contrepartie la production, donc les profits, de l’ Arabie Séoudite. Ce principe des "vases communicants" ne peut que faire des mécontents. Le shah reçoit donc une fin de non-recevoir. La Compagnie française des pétroles dévoile alors le "pot aux roses" au shah : les grandes compagnies U.s. ont signé un accord secret selon lequel elles s’ engagent réciproquement à ne pas accroître leurs productions respectives au Moyen-Orient. Fureur du shah ! Intervention du State Departement auprès des grandes compagnies : "Attention, dit-il, un boycottage par le Moyen-Orient..." Prophétie qui s’ accomplira en 1973...


JUIN 1967

L’.O.P.E.P. VA
NAITRE DE LA
GUERRE DES
SIX JOURS


Moshe Dayan fait "chou
blanc" à Suez... Comme les
Arabes avec leur première
tentative d’ embargo.


Si la marché triomphale des Isaéliens vers Suez durant la guerre des Six Jours est une victoire à la Pyrrhus, il en est de même pour la première tentative d’ embargo du pétrole de la part des Arabes. C’ est un échec parce que leur interdit ne touche que leurs propres puits. Les grandes compagnies pétrolières disposent du Venezuela pour damer le pion aux Arabes. Enfin, les U.S.A. tirent de leur propre sol 80% de leurs besoins. L’ exemple de l’ Iran qui profite de l’ occasion convainc rapidement les Arabes de renoncer : dès la fin juin. Mais, le mois d’ août suivant, les mêmes Arabes décident que tous les pays du Moyen-Orient, Iran compris, devront s’ allier en une "union sacrée" avec leurs collègues du Venezuela du Nigeria, de l’ Indonésie. L’ O.p.e.p., Organisation des pays exportateurs de pétrole, va naître...


Le général Dayan victorieux arrive sur le canal : tout n’ est que ruines. Les Arabes préparent leur super-embargo.


PEINTURE MELINDA BORDELON


FÉVRIER 1970

NIXON A TOUT
PRÉVU SAUF
L’ ACCORD
ENTRE LES SUD-
AMÉRICAINS
ET LES ARABES


Les Etats-Unis ont maintenant
besoin du pétrole non
américain. Que se passera-
t-il si les Arabes ferment le
robinet ?


Deux mois à peine après son entrée en fonction, le président Nixon convoque un "brain trust" dirigé par le secrétaire d’ Etat au Travail George Shultz : "Je vous demande, dit-il, d’ étudier les possibilités et les répercussions possibles d’ un embargo pétrolier arabe en cas d’ une nouvelle guerre avec Israël." Depuis le début des années 1960, les Etats-Unis ne peuvent plus compter sur leurs propres ressources en matière d’ énergie pétrolière. Leurs besoins augmentent à un rythme tel que, dès 1969, on constate cette évidence : la prospérité et la puissance américaines sont désormais tributaires du pétrole étranger. Le rapport Shultz, soumis par la suite au président, est plutôt optimiste. Les producteurs arabes, estime-t-il, auront bien du mal à maintenir leur union en cas d’ embargo. Mais l’ erreur numéro un de cette étude fut d’ ignorer la possibilité d’ une union entre producteurs arabes d’ une part, et sud-américains et indonésiens d’ autre part.


Résultat : Nixon remet aux calendes grecques toute décision, manquant ainsi l’ occasion de prévoir le "coup de Trafalgar" arabe de l’ O.p.e.p en 1973.


30 NOVEMBRE 1971

LA FIN
D’ UN
EMPIRE


La puissance du Cartel des
pétroliers reposait sur la présence
britannique. Celle-ci
s’ écroule en 1971.


C’ est l’ Iran qui, dans le golfe Persique, va prendre la relève du lion britannique. En héritant des îlots stratégiques de "Greater and Lesser Tunb", ainsi que l’ île d’ Abou Mousa. Ces "cailloux" commandent l’ entrée du golfe Persique : la transitent 75% du pétrole destiné à l’ Europe. Les soldats du shah sont accueillis par quelques coups de feu. Et les véhémentes protestations du colonel Khadafi qui accuse la Grande-Bretagne d’ avoir ignoré les intérêts des Arabes en cédant ces îles à l’ Iran. Il tente de provoquer une union sacrée de tous les Arabes afin de chasser de ces îles les Iraniens. En vain. Sa colère se retourne alors contre la Grande-Bretagne dont il nationalise les biens pétroliers en Libye le 7 décembre 1971. Les coups de pistolet d’ un simple policier arabe dans l’ île de Greater Tunb auront été en fait un coup de tonnerre : celui qui marque la chute de la puissance pétrolière britannique au Moyen-Orient.


Les soldats du shah sont accueillis à coups de pistolet à Greater Tunb, l’ îlot qui commande l’ entrée du golfe Persique.


PEINTURE BURT SILVERMAN

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