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U-004-099-001 - NOTES - classeur U - Fonds d'archives Baulin

U-004-099-001

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  • Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.

  • Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
    seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
    2009.

















Monsieur Africain
3-10-74
Pétrole

CRISE MONDIALE


Retour à l’ huile de palme ?


Les hommes sont malades du pétrole. Mais, tels des drogués, tant qu’ ils en trouvaient à portée de leurs mains ils n’ en voyaient les effets nocifs que dans la pollution qu’ il fabrique. Aujourd’hui qu’ ils n’ en trouvent plus facilement, et qu’ il faut dépenser plus pour en obtenir, un malaise général s’ est emparé de tout le monde y compris les pays sous développés, dont les cieux ne sont pas enfumés et les routes encore peu encombrées par les engins que meut le pétrole.


Le pétrole est devenu pour la vie mondiale, la drogue : il en faut, sinon rien ne va ! Et les pays sous développés sont devenus plus vulnérables, parce que déjà dépourvus d’ argent, le peu qu’ ils réussissent à drainer s’ engloutit dans l’ acquisition de produit, sans pour autant leur permettre d’ obtenir la quantité qu’ ils avaient achetée l’ année précédente avec moins d’ argent.


Les puissances industrielles, le moment de surprise passé, se préparent à amortir les coups de la hausse des prix de l’ énergie. Elles s’ organisent de plus en plus et avec l’ intention non dissimulée de former un cartel de résistance face aux producteurs de pétrole.


Depuis l’ ouverture de la 29e session de l’ ONU, on assiste à la multiplication des mises en garde. Les grands puissances expriment de plus en plus leurs désillusions en termes sévères. Le Président des Etats-Unis et son secrétaire d’ Etat, M. Kissinger n’ ont pas manqué de faire comprendre que le monde avait bien changé depuis 29 ans et que des Nations avaient fait la guerre pour bien moins que ce qu’ aujourd’hui leur impose le refus de les laisser disposer de l’ énergie à bon marché.


M. Kissinger s’ est même livré devant l’ Assemblé Générale des Nations-Unies à un cours d’ économie politique sur la structure des prix. Il a trouvé que dans le cas du pétrole les prix ne sont la séquence ni de la rareté, ni des jeux de l’ offre et de la demande et qu’ ils sont maintenus à un niveau artificiel. Mais il a oublié de préciser que les trusts et les cartels usaient aussi de la même politique qui leur avait permis d’ acheter, en un temps maintenant révolu, leur pétrole à un prix artificiellement bas. Et que s’ il est vrai que le prix obéit aux jeux de l’ offre et de la demande, on peut agir artificiellement sur l’ un et l’ autre. Les producteurs de pétrole ont donc bien appris la leçon du capitalisme occidental. Ayant découvert que ce liquide qu’ on appelait déjà "l’ or noir" est devenu une "matière noble" parce que l’ économie moderne ne peut plus s’ en passer ; ils auraient eu bien tort de ne pas vouloir en profiter pour assurer leur développement.


"danger de mort"


Ce que M. Kissinger aurait dû rappeler, c’ est que le monde n’ accepte plus que ce soit le seul profit qui détermine la politique internationale. Quand on voit des richissimes tels que M. Mc Namara prendre la défense des pays en voie de développement et inciter les nations nanties à leur venir en aide, on peut affirmer que bien de choses ont changé en effet ! C’ est pourquoi il paraît maintenant inadmissible que par leur politique, les pays producteurs de pétrole détruisent les espoirs des pays sous développés.


Selon M. Robert Mc Namara, président de la Banque Mondiale un milliard des habitants les plus pauvres de la terre regardent l’ avenir avec désespoir parce que les conséquences de la hausse des prix et de la baisse de l’ aide sont vertigineuses. Comme si leurs malheurs n’ étaient pas suffisants, les caprices de la nature ont multiplié les calamités parfois "aggravées par des inondations, des sécheresses" compromettant irrémédiablement les récoltes. M. Mc Namara observe alors dans son rapport à l’ Assemblée Générale de son organisation qu’ il faut à ces pays sous développés "davantage d’ aide financière à des conditions de faveur". Ils ont besoin dès maintenant, de "trois à quatre milliards de dollars par an jusqu’à la fin de la décennie".


Faire une fleur.


Or ce que les Etats donnent le moins bien c’ est l’ argent. Il était prévu de solliciter 500 millions de dollars auprès des Etats européens. Un premier versement de 150 millions aurait dû être fait depuis plusieurs mois mais l’ entente n’ est pas encore réalisée sur le montant de la somme à libérer inconditionnellement. Une réunion, le 27 septembre, allait aboutir à un engagement positif lorsque l’ Allemagne exigea que l’ Europe soit au préalable informée du montant que les autres Etats industrialisés se sont engagés à donner. Les Pays-bas et la Grande-Bretagne avaient soutenu le contraire, expliquant que l’ engagement immédiat de l’ Europe à contribuer pour 250 millions de dollars inciterait d’ autres pays industrialisés à plus de générosité. Mais la France se rallia à l’ opinion allemande, ne trouvant pas de raison qui justifierait une plus grande générosité de l’ Europe alors que celle-ci est elle-même durement frappée par la crise énergétique responsable de l’ inflation.


La position de ces deux Etats ne se justifie-t-elle pas si si l’ on considère l’ attribue des principaux producteurs de pétrole ? Ils appartiennent pour la plupart au Tiers-Monde. Mais ayant cessé de souffrir grâce à la révalorisation de leur produit, ils ne s’ arrêtent guère aux considérations de ce monde sous-développé. Le voudraient-ils d’ ailleurs qu’ ils ne sauraient comment s’ y prendre. L’ interdépendance des économies rend indissociables les solutions : "Faire une fleur" aux pays sous-développés c’ est venir en aide à l’ économie des pays industrialisés. Or ce sont ceux-ci qui, aux dires des producteurs sont responsables du déséquilibre de l’ économie mondiale. Leurs monnaies incontrôlables, l’ incessante récrimination de leurs travailleurs, la fiscalité galopante, les énormes bénéfices des sociétés multinationale et le gaspillage favorisent l’ utilisation irrationnelle et anarchique de l’ énergie. Les intérêts étant opposés, le langue des deux groupes est forcément celui des sourds.


Le processus de
la déconfiture


Néanmoins les Etats industrialisés ne sont pas toujours de bonne foi quand ils accusent d’ abord la chèreté du pétrole d’ être la cause de l’ inflation. Le monde n’ était-il pas déjà malade de l’ inflation avant que les Arabes ne décident de faire du pétrole une arme de guerre ? On peut même soutenir que le pétrole est devenu plus cher parce que les pays producteurs n’ arrivaient plus à suivre l’ augmentation des prix des produits manufacturés que leur vendent les pays industrialisés. C’ est pourquoi, chaque fois que l’ inflation vient diminuer leur pour d’ achat, ils éprouvent le besoin d’ accroître leurs revenus.


Il est plus vraisemblable de dire que la crise énergétique n’ a fait qu’ accélérer le processus de la déconfiture.


La solution n’ est donc pas dans une confrontation mais dans une étude sérieuse des déficiences du système économique mondial, dans un dialogue entre producteurs et consommateurs.


Après les cris d’ indignation et les menaces, c’ est à cette recherche qu’ on aboutit heureusement. A Détroit, aux Etats-Unis, les experts de l’ énergie ont commencé à ouvrir les dossiers.


Le président Ford a lui-même présidé une réunion américaine d’ étude sur le meilleur moyen d’ arrêter l’ inflation. Et l’ Assemblée Générale de la Banque Mondiale ouverte le 30 septembre dernier a mis l’ accent sur les conséquences immédiates de la crise pour les pays en voie de développement les plus touchés. L’ Europe profitant de la 29e session de l’ ONU, avait déjà pris l’ initiative d’ un dîner amical avec le monde arabe producteur de pétrole. Il est difficile de faire autrement. Si nous excluons la guerre qui n’ est plus une manière de régler les conflits, il n’ y a plus que le dialogue qui soit une solution. Il s’ impose d’ autant plus que les pays déjà industrialisés ont besoin de maintenir leur développement et que les pays sous-développement doivent assurer le leur. On peut à la rigueur revenir à l’ huile de palme pour l’ éclairage des maisons mais les machines ne s’ en accommodent pas.


A Détroit, le représentant ivoirien a remarqué fort judicieusement qu’ il est difficile de trouver un produit de substitution : "Normalement, les pays en voie de développement devraient, dit-il, s’ organiser vers l’ équipement de leurs sites hydrauliques susceptibles de fournir une énergie de 5 à 10 fois moins chère. Or dans la plupart des cas cette énergie produite en grande quantité ne trouve pas preneur, en raison de l’ émiettement de la population. Quand au nucléaire, il n’ est pas question d’ y penser, en raison de son coût".


Il est difficile pour le moment de remplacer le pétrole.


John-Bosco ADOTEVI

Les "5 riches" occidentaux


Un happening ? M. Sauvargues avait pu croire un instant avant son départ de Paris. Cette invitation subite pour Camp David ne semblait-elle pas improvisée ? Pas de préparatif. Pas même d’ ordre du jour. Aucune indication de ce que Washington avait en tête, si ce n’ est ce curieux coktail des invités : ministres des affaires étrangères et ministres des finances des cinq interlocuteurs du château de Champs. On allait parler, déficit, crise économique, encore une fois.


Brutal et sybillin à Camp David (de notre correspondant à New York)


Mais à peine arrivé à New York, les choses s’ étaient précisées. M. Ford avait lancé son coup de semonce devant la 9e conférence mondiale de l’ énergie. Si les pétroliers maintenaient les prix "exhorbitants", on risquait une dépression. Et même l’ anarchie, l’ insécurité. Bref, l’ apocalypse. Et pour ceux qui n’ avaient pas compris, M. Kissinger employait à New York un langage encore plus brutal : le monde ne peut continuer à payer les prix actuels. Et il ajoutait sur ton quelque peu sybillin : "ce qui a été relevé par une décision politique peut être rabaissé par une décision politique".


"Je me demande ce qu’ il veut dire au pointe d’ ironte un membre de la délégation française qui accompagnait M. Sauvagnargues. Les journaux ne partageaient pas ses hésitations. A la menace arabe, il faut répondre par des actes, disait le New-York Times. Il faut casser les prix du pétrole, M. Kissinger propose donc, de subordonner l’ aide alimentaire à la baisse du pétrole, dans l’ espoir que les affamés feront pression sur les Arabes. Là-dessus, M. Sauvagnargues répond nettement : "il est certain que c’ est une erreur psychologique de parler en même temps de pétrole et de produits alimentaire. Ce n’ est pas une bonne idée". Pour le reste, "on va voir", dit-il vaguement.


Mais très rapidement, les options se précisent. Certes Washington ne parle pas de front des consommateurs Paris serait contre. Mais le programme américain s’ en rapproche étrangement : réduction de la consommation, développement de nouvelles sources d’ énergie, relèvement des prix des fournitures destinés aux Arabes. On pourrait même, si c’ est nécessaire, limiter les investissements en "pétrole-dollars" au montant nécessaire pour couvrir le déficit de la balance des paiements. Bref, la guerre économique. A moins qu’ il s’ agisse d’ une guerre des nerfs, un coup de bluff...


M. Sauvagnargues définit nettement la position de la France. D’ abord, la gravité de la crise : pour lui la situation est "assez sérieuse". Sans plus elle serait très sérieuse, ajoute-t-il, si les choses se poursuivaient quelques mois encore. Quant aux solutions, "il faut éviter une confrontation. Il faut négocier, se mettre d’ accord. Une guerre économique mènerait au désastre. D’ ailleurs, y a-t-il un moyen pratique de forcer les Arabes à baisser leurs prix ?


Mais alors, pourquoi accepter l’ invitation de Camp david ? Pourquoi risquer l’ hostilité des partenaires de la Communauté qui n’ ont pas été invités et dont la réaction est qualifiée de "glaciale" par les membres de la délégation française. Les Arabes, qui pensent déjà boycotter la prochaine visite de M. Kissinger au Proche-Orient posent la question. Et tout en étant rassurant, M. Sauvagnargues est ferme : "il est normal que les pays industriels réfléchissent à ce qu’ il faut faire pour éviter la spirale des prix. On ne peut pas se dérober. Les Arabes doivent comprendre que les consommateurs se concertent sur une décision qui les affectent. Bien sûr, il ne faut pas jeter entièrement la faute sur les pays pétroliers mais on ne saurait davantgae éviter que les consommateurs tirent les conséquences de la crise". Et le ministre français ajoute : "personne ne peut fixer unilatéralement les prix sans tenir compte des lois de l’ économie".


Donc, on va se voir. "A Washington", M. Kissinger me rend mon dîner de Paris. Pour parler de Chypre, du Proche-Orient, pour échanger des informations. Pour que je lui fasse part des conversations des neuf qui en sont d’ ailleurs à un stade très embryonnaire. Quant à la rencontre de Camp Davis, elle est avant tout un échange de vues, de caractère général, une prise de contact".


Pour M. Sauvagnargues donc, il faut faire la part des choses ; il ne sait pas si M . Kissinger "est pour une confrontation à priori". Sa position semble "assez proche de la nôtre" Le ministre allemand est plus précis encore : "les Américains sont contre la confrontation. Ils veulent comme nous coopérer".


M. Kissinger n’ a-t-il pas dit à New York : "la diplomatie est l’ art du possible". M. Sauvagnargues lui fait écho : tout est dans l’ éxécution".


Michel DESVIGNES

TUNISIE


Le directeur de la Banque national ministre de l’ économie


Après avoir été élu président à vie par le congrès du Néo-Destour et avoir formé le bureau politique issu du Comité central du même parti, (voir "Moniteur" N° 677) le président Bourguiba a procédé à un remaniement ministères clés". Il affecte cependant cinq ministères et trois secrétariats d’ Etat.


Ce remaniement est surtout remarquable par le départ de M. Mansour Moalla, ministre du Plan qui est remplacé par M. Chedli Ayari, M. Moalla n’ avait d’ ailleurs pas été élu au Comité central du parti.


Pour remplacer M. Ayari à l’ Economie nationale, c’ est le Directeur de la Banque Nationale de Tunisie, M. Abdelaziz Lasram qui a été choisi.


M. Hassan Belkhodja devient ministre de l’ Agriculture à la place de M. Dahoui Amabia qui quitte le gouvernement, M. Belkhodja, a été ministre de l’ Economie en 1970, puis directeur général de la Société tunisienne de banque.


Deux ministres "échangent" leur portefeuille : M. Lassad Ben Osman devient ainsi ministre de l’ Equipement et M. Abdallah Farhat, ministre des Transport et Communications.


Trois nouveaux secrétaires d’ Etat sont nommés : M. Mustapha Masmoudi, P.D.G. de l’ Agence nationale de presse "Tunis-Afrique Presse" devient Secrétaire d’ Etat à l’ Information où il succède à M. Mahmoud Maamouri.


L’ ambassadeur à Madrid, M. Mongi Koli devient secrétaire d’ Etat auprès du ministère des Affaires étrangères et M. Hedi Zeghala est secrétaire d’ Etat auprès du ministre de l’ Education nationale.


CREDIT BANCAIRE
FRANCAIS


Un crédit de 300 millions CFA a été consenti à la Tunisie par un groupe de banques françaises pour des projets de télécommunications.


Ces projets portent notamment sur la construction d’ un 2e câble sous-marin (640 voies) qui reliera la France à la Tunisie et de son prolongement terrestre de Bizerte à Tunis. D’ un montant total de 74 millions de francs français ils sont financés au moyen de crédit mixtes qui se décomposent en crédits publics consentis par le Trésor français au Trésor tunisien et en crédit privés garantis par la Compagnie Française d’ Assurance pour le Commerce Extérieur à Paris (COFACE). Les crédits privés (60 millions de francs) ont été accordés par un pool bancaire qui comprend la Banque Française du Commerce Extérieur, le Crédit Commercial de France, la Société Tunisienne de Banque, et l’ Electrobanque à Paris.

ALGERIE


Libéralisation financière pour les étrangers


Les personnes physique non algérienne résidant ou ayant résidé en Algérie sont autorisées désormais à transférer leurs comptes "départ définitifs" ouvert dans des banques ou auprès des P.T.T. Cette mesure bénéficie surtout aux Français qui ont quitté définitivement l’ Algérie. Pour l’ avenir, un avis de change donnera les conditions d’ ouverture de ces comptes étrangers. La réciprocité sera demandée au pays de l’ étranger, ce qui facilitera les transferts des Algériens vivant en France notamment. Toute personne étrangère respectant les conditions qui seront rendues publiques pourra ouvrir un compte.


A compte du 1 er octobre le taux des transferts sur salaires des coopérons étrangers a été relevé. Il s’ agit uniquement de coopérants liés par contrat à une administration ou à une entreprise publique.

CONTRAT AVEC LE G.T.E.I,
POUR UNE USINE
DE RADIO-ELECTRICITE


La construction à Sidi-Bel-Abbès (Ouest algérien) d’ une usine de fabrication de téléviseurs a été confiée à la firme américaine "General Telephone and Electric Internationale".


Le contrat, d’ un montant de 232 millions de dollars, dont une partie payable en dinars algériens, a été signé par la firme américaine et la Société Nationale de fabrication de Matériel Electrique et Electronique.


L’ usine, qui sera l’ une des plus importantes d’ Afrique et du Proche-Orient, emploiera 5.800 personnes dont 230 ingénieurs et 1.500 femmes ; sa superficie couvrira plus de 100.000 m2. Elle produira annuellement à partir de 1977, 190.000 récepteurs de télévision noir et blanc, 50.000 récepteurs couleur, 450.000 récepteurs de radiodiffusion de différents types et 70.000 magnétophones et électrophones.

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