Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
A la suite de la réunion ministérielle des 41 pays contribuant au Fonds d’ urgence des Nations Unies créé pour venir en aide aux 27 pays les plus gravement atteints par la crise économique, tenue le 27 septembre dernier, l’ Argentin Raul Prebisch, directeur de ce fonds, a révélé que les engagements de contribution de les contributions effectives enregistrés jusqu’à cette date totalisaient 2 milliards 378.000.000 de dollars dont 373 millions représentant les engagements de pays industrialisés (pays socialistes non compris), 1.825.000.000 dollars représentant les engagements des pays exportateurs de pétrole (y compris 1.557.000.000 dollars promis par l’ Iran), 80 millions provenant du Fonds arabe pour le développement économique et social et 100 millions représentant l’ assistance envisagé par le groupe de la Banque Mondiale.
Ce total de 2 milliards 378 millions de dollars ne comprend pas la contribution des pays de la Communauté Economique Européenne s’ élevant à 500 millions de dollars avec un premier versement de 150 millions. Les ministres de la Coopération des "Neuf" viennent de tomber d’ accord (le 2 octobre) pour verser cette première contribution, jusque la conditionnelle.
En effet, la réunion du 23 septembre des ministres des "Neuf" chargés de la coopération au développement s’ était soldée, quoi qu’ on puisse en dire, par un échec flagrant pour l’ Europe. Celle-ci en effet n’ avait pu se décider à débloquer les 150 millions de dollars.
Deux pays - la France et l’ Allemagne - avaient exprimé d’ emblée leurs réticences. Pour Paris et pour Bonn il fallait d’ abord attendre que les autres pays "donneurs" soient décidés à formaliser leur engagement avant que la Communauté décide d’ allouer ses 500 millions de dollars. Mais deux pays membres de la Communauté ne l’ entendaient pas de cette oreille : les Pays-Bas et le Royaume Uni. Devant l’ impossibilité de faire revenir les Français et les Allemands sur leur décision ils avertirent à un moment de la réunion du 23 septembre qu’ ils verseraient unilatéralement au compte des Nations Unies leurs contributions. Pour les Britanniques l’ opération aurait été bien plus coûteuse. En effet, leur participation au budget communautaire est moindre que celle de pays comme la France ou l’ Allemagne. Il faut ajouter aussi que Londres est particulièrement "intéressé" par les pays qui devraient faire l’ objet de l’ assistance internationale. Grand nombre d’ entre eux en effet font partie du Commonwealth. Cela étant, si Londres et La Haye avaient mis leur "menace" à exécution, la Communauté aurait perdu totalement la face aux yeux des pays en voie de développement. C’ est elle en effet, rappelons-le, qui avait pris l’ initiative de la création de ce Fonds International et on aurait très mal compris que les pays européens se présentassent en ordre dispersé.
La rupture a pu être évitée par une pirouette dont on est familier à Bruxelles. On obligea en quelque sorte les Français et les Allemands à admettre "qu’ ils n’ étaient pas contre un engagement communautaire de 150 millions de dollars si des garanties concernant les versements des autres pays étaient données". Or le 27 septembre une réunion groupant tous les pays "donneurs" était prévue à New-York. Les "Neuf" devaient donc être informés de intentions des uns et des autres. Et c’ est à la suite de cette rencontre qu’ ils se sont mis d’ accord pour le premier versement. Cependant, certains ont regretté les palinodies des uns et des autres. Après tout, ont-ils dit, il ne s’ agit que de 150 millions de dollars, le quart de ce que les pays européens dépensent pour soutenir leur marché des produits laitiers.
Par ailleurs le "compte spécial" des Nations Unies créé pour les cas urgents peut compter maintenant sur des engagements totalisant 134 millions de dollars de la part de l’ Algérie, de l’ Islande, de l’ Iran, de la Norvège, de la Suède et du Vénézuéla. Les fonds ainsi recueillis, ou à recueillir, sont destinés surtout à couvrir les achats indispensables d’ engrais pour certains pays. Récemment, il a été utilisé pour couvrir les frais de transport de céréales envoyées par la Communauté Européenne au Bengla-Desh 12 millions de dollars.
On estime à 4,6 milliards de dollars les besoins du fonds d’ urgence d’ ici à juin 1975.
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