Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Pétrole
Washington minimise la portée des avertissements
lancés par MM. Ford et Kissinger aux pays pétroliers .
De notre correspondant
Washington . ---- Le département d’Etat a enfin révélé officiellement , mercredi 25 septembre avec beaucoup de circonspection , un secret de polichinelle : la réunion , a la fin de cette semaine , des représentants des principaux pays industriels a la retraite présidentielle de Camps-David . Le porte -parole du département d’Etat n’a même pas voulu préciser quels seraient les participants a cette rencontre , ni confirmer que la crise mondiale de l’énergie serait le principal sujet de la discussion . Cette discrétion exceptionnelle répond au souci de ne pas offenser d’autres pays qui n’ont pas été invités , comme la Norvège , le Canada , qui avaient participé à la réunion du groupe des Douze à Bruxelles , vendredi dernier , sans parler de l’Italie , dont le président accomplit en ce moment une visite d’Etat dans la capitale américaine .
Mais , avant tout , compte tenu des vives réactions négatives des pays producteurs de pétrole , le département d’Etat s’efforce maintenant de préciser la portée de la rencontre . Il s’agit d’une réunion « sans formalités , aucune action ne la suivra » , a déclaré le porte-parole , en indiquent cependant que la discussion , sans ordre du jour , porterait sur les problèmes économiques mondiaux . Bref , on affirme ici que les représentants des cinq pays industriels invités a Camp-David (Allemagne fédérale, France , Grande-Bretagne , Japon , Etats-Unis ) ne se proposent pas de former un « cartel de consommateurs », mais simplement de se concerter en vue d’élaborer une position commune . Ainsi l’attitude du département d’Etat est-elle un ton en dessous de celui que le président Ford et M. Kissinger avaient employé dans leurs discours de lundi dernier .
M. Schlesinger
pour des « discussions
amicales »
De même , M. Schlesinger , secrétaire à la défense , a jugé utile au cours d’une conférence de presse , de préciser que les Etats-Unis n’envisageaient aucune action militaire contre les producteurs de pétrole . « Nous nous attendons a trouver une solution par la négociation , par des discussions amicales » , a-t-il déclaré , confirmant ainsi la mise au point faite par la Maison Blanche au lendemain du discours du président Ford à Detroit . Le chef de l’exécutif avait en effet évoqué les guerres menées dans le passé pour l’eau , les produits alimentaires , le libre accès aux voies de communications maritimes et terrestres .
Cette simple référence (le président , dans la phrase suivante , excluait catégoriquement la guerre à l’époque nucléaire ) ne devait pas être considérée comme une menace voilée d’action militaire , avait souligné le porte-parole de la Maison Blanche . Le fait que des mises au point successives aient été jugées nécessaires , atteste ainsi , indirectement mais clairement , la persistance d’arrière-pensées dans de nombreux cerveaux sur l’inévitabilité , a long terme , d’un recours à la force pour une nation en danger de mort eu voulant assurer sa survie . Sans aller jusque-la , plus d’une cinquantaine de sénateurs ont déposé une motion approuvant l’avertissement du président Ford aux pays pétroliers . Il est évident qu’un sentiment de frustration se développe ici à la suite des échecs du gouvernement américain pour obtenir des pays arabes un assouplissement . Dans ce contexte , le relèvement du prix de pétrole ainsi que la réduction de la production sont considérés dans les couloirs du Capitole comme un acte hostile, équivalant à un nouvel embargo .
L’« ésprit de Munich »
Telle n’est pas la pensée officielle , ainsi que M. Schlesinger l’a indiqué . Mais , sur le fond , tant au département d’Etat qu’au Pentagone , on continue de penser que les pays producteurs devaient être mis en garde , dans un langage ferme , sur les conséquences très graves qu’une manipulation « politique » des prix aurait sur l’économie mondiale , et donc , aussi , sur eux-mêmes.
D’autre part , on ne pense pas que la fermeté des propos , officiels puisse compromettre la négociation entre pays producteurs et consommateurs . A ce propos , on a noté avec satisfaction l’identité des préoccupations entre les Etats-Unis et leurs partenaires occidentaux , y compris la France , dont on se félicite qu’elle ait accepté sans difficultés de participer à la rencontre de Camp-David . On y voit un signe de l’évolution de la politique française , contrastant avec celle menée par M. Jobert .
A ceux qui reprochent a Washington de parler trop fort , d’agiter le « gros bâton » , on répond qu’une insistance trop grande sur la nécessité de concessions et de compromis , avant même l’ouverture d’une négociation , affaiblit la position des pays industriels consommateurs et pousse l’autre camp à l’intransigeance . Certains , même , n’hésitent pas a parler d’un nouvel « esprit de Munich. »
La solidarité
des consommateurs
La solidarité des consommateurs , rappelle-t-on , est un des points importants du programme d’action que M. Simon , secrétaire au Trésor , définissait devant le Congrès , le 18 septembre dernier , parallèlement au développement des sources nationales d’énergie et aux mesures de limitation de la consommation . En outre , les Américains espèrent toujours que le front des producteurs craquera et que les pays du tiers-monde les plus défavorisées , premières victimes de la hausse du brut , exerceront une pression de nature a encourager la division des producteurs .
En revanche , les représailles économiques ne semblent pas au premier rang des priorités , M. Schiesinger s’est prononce contre la suggestion d’une augmentation du prix des armes vendues aux producteurs de pétrole . La formule impliquerait en effet une coordination étroite de pays plus pressés de se faire concurrence sur les marchés d’armements que de consentir quelques sacrifices nécessaires à cette coopération .
HENRI PIERRE
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