Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Vu 24.7.74
A Bruxelles
De notre correspondant
Bruxelles ( Communautés européennes ) - Le lundi 22 juillet, les délibérations des ministres des affaires étrangères de Neuf au titre de la coopération politique ont surtout porté sur l’affaire chypriote ( nous en rendons compte par ailleurs ).
Auparavant, les ministres des affaires étrangères avaient commencer à débattre des offres à présenter au nom de la Communauté jeudi et vendredi, lors de la conférence ministérielle de Kingston ( Jamaïque ), aux représentants des quarante-cinq pays d’ Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ( A.C.P. ) qui envisagent de s’associer à la Communauté . Un léger rapprochement s’est opéré entre les positions en présence, mais il apparait déjà que sous l’influence de certains États membres et en particulier de l’ Allemagne fédérale, les positions qui seront faites par la Communauté à Kingston auront une portée plus limitée que l’aurait souhaité la Commission.
Autre question examinée, le dialogue euro-arabe. Les ministres des affaires étrangères n’ont pu y consacrer qu’une brève demi-heure, MM, Sauvagnargues et Ortoli, le président de la Commission de Bruxelles, doivent rencontrer, le 31 Juillet à Paris MM. Mahmoud Riad, secrétaire général de la ligue arabe, et Aljaber, ministre des affaires étrangères du Koweït, pour examiner sous quelle forme pourrait être entrepris ce dialogue. Le comité politique des Neuf à approuvé, il y a quelques jours, un rapport où se trouvent écrites les suggestions pouvant être faites aux émissaires arabes.
En matière de procédure d’abord , M. Sauvagnargues proposera sans doute la création d’une " commission générale " où siégeraient des représentants des représentants des vingt-neuf pays concernés ( les vingt pays de la Ligue arabe plus les neufs États membres de la C.E.E. ), et qui se réunirait dés septembre. Ensuite, cet organe central de coopération créerait et animerait des groupes de travail de natures diverses : agriculture, affaires industrielles, coopération culturelle et scientifique, etc,. Comme l’a expliqué M. Sauvagnargues, le Communauté a également l’intention de suggérer quelques types de coopération qui pourraient alors être mis en discussion ; mais, a ajouté le ministre français, il doit s’agir d’une véritable dialogue, autrement dit la Communauté ne croit pas qu’il serait salutaire de trop détailler le contenu du dialogue que l’on cherche à engager avant d’avoir entendu les Arabes eux-mêmes.
Dans l’esprit des Neuf - et à la demande de plusieurs États membres qui se faisaient ainsi l’écho de la position américaine - les entretiens euro-arabes ne devraient pas porter sur les problèmes qui relèvent de la livraison et du prix du pétrole. Pour les mêmes raisons - ne pas compromettre les efforts de diplomatie américaine - les Vingt-Neuf n’aborderaient également que de façon indirecte ou partielle les problèmes posés par le recyclage des capitaux pétroliers. Si les Neuf et leurs interlocuteurs se cantonnent dans cet esprit de réserve cette vaste opération euro-arabe risque de n’avoir qu’un intérêt limité.
Le conseil des ministres des Neuf devait aussi délibérer ce mardi des problèmes que pose à la Communauté le définition d’une politique énergétique. Le gouvernement français a étudié cette question au plus haut niveau vendredi dernier.
D’après le informations dont on dispose, M. Sauvagnargues ; dans son intervention, a indiqué a ses collègues que, pour la France, le priorité absolue était pour le Neuf de définir une politique pour dont l’objectif principal serait de réduire la trop grande dépendance énergétique des Neuf. La France insiste sur le fait que la Communauté se trouve dans une situation plus défavorable que les États-Unis et doit agir de façon urgente pour atténuer sa dépendance. Selon Paris - qui rejoint d’ailleurs en cela les propositions présentées par la Commission, - les décisions à prendre devraient permettre aux Neuf d’effectuer des économies, de développer dans des conditions optimales les ressources en énergie des pays membres et de promouvoir de façon communautaire les recherches concernant des sources alternatives d’énergie.
Le ministre français aurait expliqué ensuite à ses collègues que la France n’envisage pas favorablement son association au groupe des Douze. Ce groupe a été créé, rappelons-le, après la conférence de Washington, en février dernier. Il vient de mettre au point un plan de répartition en cas de crise. Les huit partenaires de le France qui sont concernés par ce plan souhaitent très vivement que notre pays s’y associe, l’opération pouvant se faire par exemple en marge de l’O.C.D.E. La réponse donnée par Paris est assez négative. Certes, expliquent les Français, il n’y a pas d’objection de principe en cas de crise, la France participe déjà à un plan de cette nature limité aux pays européens dans le cadre de l’ O.C.D.E. Mais le gouvernement français conteste les avantages que le nouveau plan apporterait à la Communauté par rapport au mécanisme actuel.
La France semble surtout hostile au caractère automatique du système d’assistance prévu dans le dispositif des Douze. Pour elle une telle automaticité n’est guère concevable sans une grande convergence des politiques étrangères.
Toutefois, la prise de position française n’est pas totalement négative. Paris n’est pas opposé à priori à une solidarité des consommateurs, mais estime, plus simplement que le mécanisme conçu par le groupe des Douze ne correspond pas aux besoins réels de la Communauté.
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