Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
22.7.74
En un an les stocks de charbon en France ont pratiquement chuté de moitié. Il est peu vraisemblable que les Charbonnages de France puissent retrouver le niveau atteint l’année précédente.
Les stocks de produits secondaires, charbon de second choix principalement utilisé dans les centrales électriques minières, sont passés de 1.341 milliers de tonnes au début de l’année dernière à un point bas de 1.350 millions de tonnes en mars dernier avec une très rapide décroissance durant l’hiver. Depuis mars la remontée s’amorce ( 1.454 millions de tonnes fin juin ).
On constate la même évolution pour les stocks de produits marchands, charbons qui sont vendus à différents clients ( industriels, E.D.F., foyers domestiques ). Un point extrêmement bas ( 299 milliers de tonnes ) a été atteint en mars dernier.
Là encore, il est extrêmement improbable que les stocks puissent être reconstitués cet hiver. En conséquence, E.D.F. aura des difficultés à s’approvisionner comme elle l’a fait l’hiver dernier sur les stocks de Charbonnages de France.
Certes, des contrats d’approvisionnement ont été signés entre E.D.F. et les Charbonnages, mais ceux-ci ne jouent pas si E.D.F. décide de moins consommer de fuel et plus de charbon dans ses centrales thermiques mixtes. Le gouvernement, l’hiver dernier, avait décidé ce " ripage " pour économiser les devises nécessaires à l’achat du fuel. Il ne peut maintenir cette politique l’hiver prochain. E.D.F. serait en effet contrainte à acheter du charbon à l’étranger, donc de payer en devises et, de plus, à des conditions pas particulièrement avantageuses.
Pourra-t-on mieux faire les hivers prochains ? Le nouveau plan charbonnier élaboré par les Charbonnages de France vient d’être transmis au gouvernement. En fait, M. Blancard, délégué général à l’ Énergie, va recevoir deux documents.
le premier, le plan charbonnier proprement dit, élaboré à partir d’informations recueillies dans chaque bassin. Le conseil d’administration des Charbonnages s’est réuni samedi dernier pour approuver ce plan ainsi élaboré. Celui-ci prévoit une production de 21 à 22 millions de tonnes en 1978 ( soit 3 à 4 millions de tonnes supplémentaires par rapport aux prévisions précédentes). En 1980, on produirait encore 18,5 à 20,5 millions de tonnes ( + 5 à 7 millions de tonnes par rapport aux précédentes prévisions ) et en 1983, 15,5 à 17,5 millions de tonnes. L’ensemble de ces objectifs coûterait 130 millions de F d’investissements supplémentaires.
Un deuxième document qui sera remis également aux pouvoir publics est le fruit de réunions mixtes syndicats-direction ( commission de l’article 11 ) qui se sont achevées vendredi dernier. Ce deuxième texte, qui ne recueille pas l’unanimité des participants, ne comprend plus aucun chiffre de prévision de production et critique l’objectif gouvernemental de n’avoir demandé qu’un plan de prévisions sur dix ans, en ne prenant qu’en considération des charbons d’un prix de revient ne dépassant pas trois thermies, prix de revient assez bas compte tenu de l’évolution des prix des fuels ( lourds domestiques ).
Les observations qui sont faites par bassin fermeture de Fauquemont et de Sainte-fontaine, non-exploitation rationnelle des gisements profond du bassin du Nord, fermetures de mines des Cévennes... ) conduisent à penser qu’environ 1 milliard de tonnes de réserves charbonnières ne sont pas prises en considération par le nouveau plan charbonnier.
Dans l’ensemble les syndicats estiment - sans autant présenter un plan - qu’il n’y a pas eu véritable estimation industrielle. Si d’importants investissements sont consentis, la production peut être sensiblement accrue, d’autant que, précisent-ils, rien n’a été fait pour connaître avec précision les réserves de certains gisements.
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