Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Page 6 - LE MONDE -
DE NOMBREUSES VOIX S’ÉLÈVENT POUR RÉCLAMER UN DÉBAT PUBLIC
Le maintien ou non de la force de dissuasion pourrait être soumis à référendum par un gouvernement de gauche
déclare M. Mitterrand
M. François Mitterand, premier secrétaire du parti socialiste, n’exclut pas l’éventualité d’un référendum afin que les Français puissent se prononcer en connaissance de cause sur le maintien ou non de la force de dissuasion. A son avis, la politique énergétique civile d’un gouvernement de la gauche pourrait également être soumise au référendum.
Dans un entretien accordé à neuf quotidiens régionaux et publié dans leurs numéros de ce mardi 26 juillet, M.Mitterand indique en substance que la direction du P.S., tout en ne revenant pas sur la renonciation à la force de dissuasion, préconise son maintien dans l’attente d’un ensemble de consultations.
"Dès maintenant, je puis dire dans quel esprit nous demanderons à notre parti de se prononcer. Nous ne reviendrons pas sur la renonciation à la bombe atomique. Nous demanderons qu’avant toute exécution le débat soit porté au niveau d’une conférence mondiale - ou, par défaut, devant une conférence des pays détenteurs de l’arme nucléaire en vue du désarmement général."
"Nous maintiendrons, en attendant, l’armement nucléaire en état, la décision finale devant, à notre sens, appartenir aux Français. Munis de toutes les informations utiles, alors qu’on les a jusqu’ici tenus à l’écart, ils répondraient en connaissance de cause.
Comment ? Il existe plusieurs modes de consultation démocratique. Pourquoi pas le référendum ?"
Comme on lui demandait si ses arguments ne voudraient pas aussi pour "l’atome dit civil", M.Mitterand répondra que "le lien technique et scientifique - et même philosophique - est réel entre les deux utilisations de l’atome, mais il ne l’est pas politiquement."
"Cependant, si les socialistes acceptent le principe de l’énergie nucléaire faute de disposer, dans l’immédiat, d’autres sources, ils récusent la politique du "tout nucléaire" du gouvernement. De ce point de vue, et toujours dans l’idée de soumettre les choix fondamentaux à la décision populaire, je ne verrais que des avantages à ce que le futur plan énergétique du gouvernement fût soumis à référendum".
[Lors de la campagne de mai 1974 pour le second tour de l’élection présidentielle, M.Mitterand, candidat de la gauche unie, avait déjà émis une proposition semblable dans un entretien, le 14 mai, à Europe 1 avec des journalistes étrangers ("le Monde" du 16 mai 1974).
M.Mitterand donne, cette fois, de nouvelles précisions sur ce que sera la position des dirigeants du parti socialiste à la convention nationale du 11 décembre prochain : maintien de l’armement nucléaire en son état, c’est-à-dire pas de destruction des stocks actuels, et proposition de désarmement multilatéral : si cette proposition demeurait lettre morte, la France conserverait les moyens d’assurer sa propre sécurité.]
LES COMITÉS MALVILLE RÉPONDENT A LA C.G.T. :
LE REFUS DU NUCLÉAIRE N’IMPLIQUE PAS LA PAUVRETÉ
La coordination des comités Malville qui organise le rassemblement des 30 et 31 juillet autour du site du surrégénérateur vient de publier un communiqué pour répondre "aux prises de position" de la C.G.T. (Le Monde du 21 juillet.)
Accusés "de ne pas prendre en compte la réalité du chômage" les écologistes rétorquent :
Selon les signataires
Condrieu : non au nucléaire.- Par 15 voix et
Les ingénieurs de l’E.D.F. multiplient les réunions d’information
De notre correspondant
Lyon,- L4E.D.F. multiplie les réunions d’information pour expliquer sa politique nucléaire, notamment dans les régions "chaudes" où elle prévoit de construire des centrales contestées.
Pendant le seul mois de mai, quatre ingénieurs de l’E.D.F. du groupe d’information nucléaire mis en place à Lyon ont participé à quatre-vingt-quatorze débats dans la région Rhône-Alpes : "C’est très dur, disent-ils. Outre le fait que ce n’est pas notre métier, il nous faut supporter des violences verbales parfois difficiles à tolérer." Un responsable accomplissant cette mission parallèlement à ses activités purement professionnelles ne peut pas "tenir" plus de deux ans.
Au fil des mois, les ingénieurs ont toutefois pris l’habitude du dialogue. Dans ces réunions où ils retrouvent souvent les mêmes détracteurs, ils ont découvert que le facteur personnel et humain joue un très grand rôle.
Pour beaucoup ce fut une remise à jour. "Nous sommes obligés de nous poser des questions économiques et politiques.
Mais ces débats conduisent inévitablement les ingénieurs de l’E.D.F. et de la NERSA (la société européenne qui construit Super-Phénix à Creys-Malville) à quitter les domaines techniques. Il ne suffit plus de démontrer que rien ne peut arriver, il faut parler société et civilisation.
Le passage s’est fait trop vite pour être pleinement accepté. Cette prise de conscience se cristallise notamment sur les centrales nucléaires, dont le gigantisme effrale."
En vertu de l’article 11 de la Constitution
L’article 3 de la Constitution de 1958 indique que "la souveraineté nationale appartient au peuple, qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum".
La décision de recourir au référendum est une prérogative discrétionnaire du président de la République, puisqu’elle fait partie des actes du chef de l’Etat qui sont dispensés de l’obligation du contreseing, mais le référendum ne peut intervenir que dans des cas énumérés limitativement.
L’article 11 dispose :
L’article 89 indique, d’autre part, que
Le programme commun de gouvernement de la gauche n’est pas explicite sur la question. Il se borne à indiquer que le recours au référendum ne ferait plus partie des décisions présidentielles échappant à l’obligation du contreseing, et il ajoute :
Dans le cas qui nous intéresse, la mise en oeuvre de l’article 11, à la demande du gouvernement, pourrait se justifier par le fait que le projet soumis à référendum poserait la question du maintien ou de la suppression du pouvoir de décision reconnu au chef de l’Etat en matière d’utilisation de la force de dissuasion. Il s’agirait bien de ’l’organisation des pouvoirs publics".
M.DAILLET (C.D.S.) VEUT ORGANISER UN DÉBAT "AUSSI DÉMOCRATIQUE QUE POSSIBLE"
Pour sa part, M.Daillet estime que
DEUXIÈME RÉUNION A PARIS DES EXPERTS DÉSIGNÉS APRÈS LE "SOMMET" DE LONDRES
Le groupe d’experts nucléaires de sept pays (France, Etats-Unis, grande-Bretagne, Allemagne fédérale, Italie, Japon et Canada) mis sur pied, à l’instigation des Etats-Unis lors du "sommet" de Londres du mois de mai dernier, tiendra sa deuxième réunion, à Paris, à partir du mercredi 27 juillet.
Les travaux ont pris un certain retard puisqu’ils auraient dû se terminer au début de ce mois.
Les experts doivent, en particulier, étudier l’intérêt que pourrait avoir, pour la mise en place de nouvelles garanties internationales destinées à limiter les risques de prolifération soulevés par le développement de l’énergie atomique, une "évaluation" internationale du cycle du combustible nucléaire.
Cette idée est défendue par les Américains. La première réunion du groupe d’experts a eu lieu à Paris les 8 et 9 juin dernier (le Monde daté 12-13 juin).
M.BOURGES : cela suppose une révision préalable de la Constitution.
Interrogé ce mardi 26 juillet à Europe 1, après les propos de M.François Mitterand, le ministre de la défense, M.Yvon Bourges, a déclaré :
Il semble même qu’il s’agisse pour lui d’un procédé lui évitant de se prononcer sur la question fondamentale de la défense du pays."
Cet aveu révèle, une fois de plus, l’incertitude dangereuse du programme commun"
UN NUMÉRO SPÉCIAL DE "QUE CHOISIR !" SUR L’ÉNERGIE NUCLÉAIRE
"Nucléaire, Le face à face."
Sous ce titre paraît un numéro hors série de Que choisir ? dans consommateurs (U.F.C.) donne la parole à un partisan de l’énergie nucléaire (Electricité de France) et à quatre opposants : la C.F.D.T., les Amis de la terre, le Groupement des scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire (G.S.I.E.N.) et la Fédération française des sociétés de protection de la nature (F.F.S.P.N.).
Jugeant que "sur l’un des problèmes les plus curieux de notre époque, l’information fait encore cruellement défaut" et que "la consultation reste à faire", l’U.F.C. avait organisé, à l’occasion de ses "Ateliers généraux des consommateurs" de novembre 1976, un débat contradictoire duquel est née l’idée d’une nouvelle confrontation, par écrit.
Sur une soixantaine de pages, partisans et opposants rappellent en détail les raisons de leurs positions, autour de quatre thèmes : les dangers du nucléaire, l’industrie nucléaire, qu’est-ce que c’est<, <le recours au nucléaire est-il inéluctable ? Choix technique ou choix de société ?
* U.F.C., 7, rue Leonce-Reynaud.
75781 Paris Cedex 16. Numéro spécial :
6 F. En vente dans les kiosques.
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