Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
Page 6 - LE MONDE - 30 juillet 1977 ...
De notre correspondant régional
Lyon. - Malgré l’interdiction annocée jeudi 28 juillet par M. René Jannin, le préfet de l’ Isère, de la manifestation prévue samedi et dimanche à Creys-Malville, près du site du srrégénérateur Super-Phénix, les organisateurs ont maintenu leurs mots d’ordre. "Cela ne change rien ", a déclaré l’un d’eux au cours d’une conférence de presse réunie à Morestel, à 5 kilomètres de Malville.
les manifestants antinucléaires, sympathisants de groupes écologistes et d’extrême gauche, se rassembleront dans quatre villages voisins avant de marcher sur la centrale nucléaire en constructon. Les organinateurs ont mis au point une tactique que, disent-ils, ils ne veulent pas encore divulguer.
Si les principaux partis politiques de l’opposition ( le P.S, et le P.C. ) et les principaux syndicats ( C.G.T, C.F.D.T. et F.E.N. ) ont demandé à leurs adhérents de ne pas se joindre aux manifestants, des organisations d’extrême gauche ont maintenu ou rappelé leurs mots d’ordre de solidarité avec les antinucléaires.
L’arrété publié par le préfet de l’Isère précise que " la manifestation sur la voie publique organisée par les comités constitués contre la centrale nucléaire de Creys-Maleville, les 30et 31 juillet, sur le territoire des communes de Creys-Pusignieu et de Mépieu ainsi que sur les parties situées à l’est de R.N. 75 du territoire des communes de Courtenay et d’ Arandon, et sur les parties au sud des chemins départementaux n° 140 et 16 du territoire de la commune de Bouvesse-Quirleu, et demeure interdit."
En conséquence, le trafic de R.N. 75 Grenoble - Bourg-en-Bresse - Genève sera dévié ; un pont sur le Rhône sera fermé ; dans cinq communes seules pourront circuler les voitures des habitants ; le camping " sauvage " est interdit pendant une semaine dans la région.
Toutefois, les rassemblements de manifestants - que ce soit ceux qui auront répondu à l’appel des comités Malville ou ceux qui désireront participer aux réunions organisées par le parti sicialiste, à Courtenay, ou par la C.F.D.T. à Morestel, - seront " tolérés ", dés lors qu’ils auront lieu à l’ouest de la R.N. 75 " il ne s’agit pas de ma part de faire de la provocation mais de mettre en place un système défensif pour qu’un bien national ne soit pas endommagé ", a dit en substance M. Jannin.
Il semble qu’un important dispositif ait été mis en place. On parie - sans que cela soit confirmé officiellement - de trois mille hommes - C.R.S. et gendarmes-mobiles - pour " cadenasser " le secteur interdit. Parmi eux, un escadron de gendarmes - parachustistes de Mont-de-Marsan.
Depuis le 26 juillet des contrôles systématiques ont été organisés aux carrefours proches du site nucléaire : les automobilistes sont invités à présenter leurs papiers et à justifier leurs déplacements. Des hélicoptères survolent de temps à autre les champs où des agriculteurs rentrent la moisson à la hâte. La protection rapprochée de la centrale en construction - au-dessus de laquelle des grues de 60 mètres de haut dressent leurs bras rouges et blancs - a été très senssiblement renforcée : grillage métallique surmonté de ronces artificielles, chevaux de frise électrifiés, surveillés en permanence depuis des miradors.
(Suite de la première page)
Ce programme est, avant tout, destiné à réduire la dépendance énergétique du pays : il repose, d’une part, sur l’autonomie en matière d’enrichissement, concrétisée par Eurodif et Coredif ; d’autre part, sur le recours à la filière des surrégénérateurs, dont Super Phénix doit être un prototype industriel. On estime, en effet que les surrégénérateurs permettent d’obtenir, à partir de la même quantité de matière première, cinquante fois plus d’énergie que les réacteurs nucléaires "classiques".
Le recours au " tout nucléaire " implique un approvisionnement sûr en uranium, comme l’a récemment rappelé la signature d’un contrat entre le France et la République d’ Afrique du Sud, qui en livrera 1 000 tonnes par an pendant 10 ans à partir de 1980.
La politique française en matière d’énergie nucléaire contraint le gouvernement à faire face sur deux fronts.
A l’intérieur, il est attaqué de plus en plus, tant par les partis de gauche et les syndicats, dont certains dissimulent mal un certain malaise, que par le " mouvement écologique ", dont la manifestation de Creys-Malville (Isère), dimanche 31 juillet, devrait permettre de mesurer l’influence. S’il n’est pas totalement exact que le programme nucléaire n’a jamais été discuté au Parlement, il n’en reste pas moins que l’enjeu représenté par Super Phénix aurait gagné à être exposé plus clairement.
A l’extérieur, Paris fait figure de chef de file des opposants à la politique américaine en matière de non prolifération, qui a conduit M. carter à différer - sans y renoncer pour le moment - le retraitement des combustibles irradiés, source de plutonium, et le recours aux surrégénérateurs. Il est vrai que dans ce domaine, l’isolement de la France n’est pas si grand qu’il y parait : beaucoup de pays en voie de développement ont des positions voisines. Bonn est très proche des conceptions françaises. Tokyo, quoique de façon plus réservée, n’est pas loin de penser de même. La C.E.E., qui après l’Agence pour l’énergie nucléaire de l’ O.C.D.E., vient de se prononcer en faveur des surrégénérateurs, envisage une collaboration plus active entre ses membres dans le domaine du retraitement .
M. PAUL ROCHAS, membre du comité central du P.C. et secrétaire fédéral de l’ Isère, s’est félicité de la décision du P.S. de ne pas participer aux manifestations de Malville. Au cour d’une conférence de presse réunie le 27 juillet, k a critiqué aussi bien ceux " qui veulent nous ramener au temps de la marine à voile et de la lampe à huile " que le gouvernement, qui n’a pas organisé le débat démocratique nécessaire et a surtout agi de façon autoritaire ".
LA SECTION DÉPARTEMENTALE DE LA FÉDÉRATION DE L’ÉDUCATION NATIONALE (FEN) de l’ Isère indique que, " dans l’immédiat, et à la veille d’échéances électorales décisives (...) et à l’heure où le moindre incident est exploité contre les forces vives de ce pays par celles de la réaction, elle ne juge pas opportun de participer ou d’appeler ses militants à participer aux manifestations de Malvllle "
LE P.S.U. invite ses militants à " participer massivement " aux manifestations des 30 et 31 juillet. Dans un communiqué, le bureau du parti souligne que ses manifestations, tout en devant être " puissantes et efficaces, devront conserver leur caractère pacifique et unitaire ".
LA LIGUE COMMUNISTE REVOLUTIONNAIRE et les comités communistes pour l’auto-gestion ( C.C.A. ) ont renouvelé leurs appels à la manifestation.
" Si l’énergie nucléaire devait être produite uniquement par des centrales à eau ordinaire, les réserves d’uranium aux prix actuellement pratiqués pourraient être épuisées à la fin du siècle " : tel est, ainsi résumé en une phrase extraite d’une note d’information de l’ancien ministre de l’industrie et de la recherche, l’argument principal avancé par les pouvoirs publics pour justifier le lancement d’un vaste programme français de réacteurs nucléaires dits surrégénérateurs.
Après la réalisation, au cours des années 60, du surrégénérateur expérimental Rapsodie, et celle de la - centrale de démonstration - " Phénix, qui a été mise en fonctionnement pour la première fois en 1973, ce programme est en passe de franchir une nouvelle étape avec la construction de Super-Phénix " prototype industriel " de 1 200 MW. L’étape suivante devrait être, dans les années qui viennent, la construction d’autres réacteurs du même type, d’une puissance probablement voisine de 1 800 MW.
Les réacteurs surrégénérateurs permettent en effet d’utiliser la totalité des potentialités énergétiques de l’uranium par la conversion de l’uranium 238, non fissile, en plutonium 239 qui lui, est fissile, donc susceptible de produire de l’énergie. Le combustible neuf de telles installations est un mélange d’uranium et de plutonium, et les surrégénérateurs ont la particularité de produire, à partir de l’uranium, plus de plutonium qu’ils n’en consomment. Au total, on calcule que, en partant de la même quantité d’uranium naturel, ils permettent d’obtenir cinquante fois plus d’énergie que les réacteurs " conventionnels ". Il apparait donc, aux yeux des experts, que le recours à la filière des surrégénérateurs est la seule voie " raisonnable " si l’on veut tirer plus de profit, plus d’énergie, des ressources naturelles en uranium que des réserves de pétrole, dont chacun sait qu’elles seront bientôt épuisées.
En plus des problèmes touchant à la sûreté de tels réacteurs, qu’ils n’estiment pas résolus, les opposants aux surrégénérateurs et à Super-Phénix en particulier, soulèvent de nombreuses objections.
Les unes sont liées au développement général de l’énergie nucléaire ; risques de prolifération des armements militaires ; risque pour ’environnement ; pour les populations ; problèmes des déchets hautement radioactifs qu’il faudra stocker pour des périodes excédant l’échelle humaine ; pollution thermique liée à la conversion de la chaleur en électricité ; problème du démantèlement des centrales en fin de vie... D’un point de vue économique, ils font valoir que le nucléaire est un facteur de " centralisation " et qu’il est très cher, sinon en combustible - encore qu’il soit difficile de prédire l’évolution du prix de l’uranium - du moins en investissements. Ils récusent, pour une bonne part l’argument d’indépendance énergétique avancé par les défenseurs du nucléaire, en soulignant que bien que possédant sur son sol environ 3 % des réserves connues d’uranium, le France devra toujours en importer : faut-il substituer à la dépendance à l’égard des pays pétroliers une nouvelle dépendance envers des pays exportateurs d’uranium ?
Pour certains, l’opposition est nettement mesurée. C’est notamment le cas des principaux partis de gauche et des syndicats comme la C.F.D.T. qui s’opposent non nucléaire mais au choix gouvernemental en faveur du " tout nucléaire " : un approvisionnement électrique dépendant aux trois quarts des centrales nucléaires ne risque t-il pas de poser de graves problèmes ? On peut légitimement se demander ce qui se passerait si, à la suite de la découverte d’un défaut grave dans une centrale, il s’avérait que les exigences de sûreté imposent l’arrêt, pour vérification ou modification, de nombreuses centrales de même type : les organismes de sûreté auront-ils alors suffisamment de poids pour imposer aux pouvoirs publics la décision de " couper le courant " ?
Est-il raisonnable en misant ainsi sur le " tout nucléaire " et sur Super-Phénix, de mettre tous ses oeufs dans le même panier ? se demandent certains scientifiques, qui estiment qu’on veut aller trop vite. Le développement du programme de surrégénérateur accapare, chaque année, près de 5 % du total des crédits publics de recherche en France. Au détriment, pensent ces scientifiques, des recherches sur les autres formes d’énergie, on bloque toute possibilité de diversification.
Bien des scientifiques estiment d’autre part Super-Phénix représente à de nombreux égards un pari et même une série de paris. le premier, jugent-ils, est lié à la nouveauté et à l’originalité d’un tel type de réacteurs ; on peut concevoir que la France se lance dans une grande série de réacteurs à eau légère de type américain : il en existe dans le monde entier, et ils représentent plusieurs centaines d’années d’expérience. On peut donc espérer, ne serait-ce que du point de vue de la fiabilité, de l’absence de pannes, avoir avec ces réacteurs des résultats d’exploitation convenables, de pair avec une bonne maîtrise des problèmes de sûreté.
Il n’en est malheureusement pas de même pour les centrales du type Super-Phénix ; le réacteur en construction à Creys-Malville sera véritablement un prototype. Ce que les défenseurs du projet mettent à son actif - son originalité, et de là, source de fierté, la preuve que la France est capable d’être en avance dans un domaine technologique de pointe - ses détracteurs le voient au passif : qui dit nouveauté dit risques, notamment risques techniques et industriels, et ils pourraient être coûteux. La preuve : les Soviétiques ont eu des ennuis avec leur prototype BN 350, qui a connu un incident sérieux ; les Britanniques ont annoncé leur intention de réfléchir à deux fois avant de décider le lancement de " leur " Super-Phénix ; quant aux Américains, ils ont purement et simplement par la voix de M. Jimmy Carter, décidé d’ajourner la construction de la centrale de Clinch-River, l’équivalent de Phénix.
La polémique sur ce point est difficile à trancher. Les défenseurs de Super-Phénix, par exemple, font valoir que, même si les Américains ne construisent pas, pour lr moment, de nouveau surrégénérateur - encore que la décision de M. carter puisse être remise en cause au Congrès par la commission conjointe de l’énergie atomique - les États-Unis n’en continuent pas moins à dépenser, en études et recherches sur les surrégénérateurs, plus que tous les pays européens réunis ; Le Royaume-Uni n’a pas la même dépendance énergétique que la France ; quant aux Soviétiques malgré leurs difficultés, ils vont de l’avant.
Une seconde inconnue concernant Super-Phénix et, plus encore, l’éventuelle construction d’une série de centrales du même type est liée à la nature même de son combustible spécifique, le plutonium ; la charge initiale de Super-Phénix en contiendra 4 500 kilogrammes. Ce corps n’existant pas dans la nature il faudra le prendre là où il se trouve, dans le combustible " usé " des centrales nucléaires classiques. Pour charger un réacteur du type Super-Phénix, il est nécessaire de disposer de ce qui est produit durant l’équivalent de vingt années de fonctionnement d’un réacteur classique ; un programme de surrégénérateurs aussi modeste soit-il, exigera donc, au moins pour démarrer, l’ " appui " d’un programme nucléaire classique de taille fort respectable ; en somme, le surrégénérateur se trouve au sommet d’une pyramide dont il faut espérer que les bases tiendront.
INTER sur une colonne.
Encore faudra t-il être capable d’extraire ce plutonium dans des usines de retraitement comme celle de La Hague. A l’heure actuelle, aucune usine dans le monde n’a fait la preuve qu’il était possible de réaliser, à une échelle réellement industrielle, une telle opération à partir de combustibles sous forme d’oxyde, ceux qui sont utilisés dans les centrales que construit actuellement E.D.F. L’usine de La Hague en a bien traité quelques tonnes, venant d’ailleurs d’un réacteur de type " bouillant ", et non du type " pressurisé " comme le sont ceux d’ E.D.F. la démonstration, estiment certains reste à faire. Quant au retraitement des combustibles mixtes uranium - plutonium qu’utilisent les surrégénérateurs, il sera encore plus difficile puisque les taux d’irradiation atteints - et donc les problèmes liés à l’activité - seront dix à cent fois supérieurs ; si une telle opération n’est pas possible, c’est tout l’intérêt des surrégénérateurs qui est remise en cause, puisque l’on ne pourra pas récupérer le plutonium " surrégénéré " pour lr remettre dans le circuit.
L’utilisation intensive du plutonium qu’imposera un important programme de surrégénérateurs soulève des problèmes qui, bien que moins techniques, sont tout aussi réels. La multiplication de telles centrales, avec les assises industrielles indispensables ( fabrication de combustible, retraitement ), augmentera les transports de plutonium, ce qui, compte tenu des risques de vol et de sabotage, ne peut qu’amener au renforcement des mesures de sécurité, voire de surveillance policière et conduire à ce que certains appellent déjà une " société de plutonium ". Des experts américains n’envisagent-ils pas la création de véritables " parcs énergétiques ", où seraient concentrées l’ensemble des activités du cycle du combustible placées sous la surveillance d’un personnel soumis à une discipline quasi militaire ?
Reste enfin la question, délicate entre toutes, de la prolifération des armes nucléaires : l’objectif d’arriver à exporter des surrégénérateurs, que le récent accord franco-allemand peut, d’une certaine manière, concrétiser, est-il raisonnable ? Il est déjà difficile de limiter les risques de prolifération quand on exporte, vers des pays plus ou moins " sûrs ", des centrales nucléaires classiques où il faut d’abord brûler le combustible, puis le retraiter, pour obtenir du plutonium. Qu’en sera t-il le jour où un pays complaisant livrera, à domicile et sous forme de combustible non brûlé - donc facilement manipulable, - cette matière première idéale pour la fabrication d’une bombe atomique ?
" A notre avis, le réacteur de Creys-Malville sera aussi sûr que les réacteurs à eau légère d’ E.D.F., affirme M. Tanguy, chef du département de sûreté nucléaire au Commissariat à l’énergie atomique ( CE.A. ). Quand on compare différents système de réacteurs, le niveau de sûreté est à peu près du même ordre. Et l’énergie nucléaire est la seule activité industrielle où les projecteurs ont, dés le début de leur travail, les dispositifs de sûreté en tête. "
Les experts ne prévoient pas l’imprévisible estiment, pour leur part, des membres du Groupement des scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire ( G.S.I.E.N. )
La sûreté des surrégénérateurs est un problème extrêmement complexe
A la différence de ce qui se passe dans un réacteur classique, le combustible d’un surrégénérateur n’est pas dans sa configuration " la plus critique " : c’est-à-dire que, s’il y a une déformation du " coeur " du réacteur, le combustible peut théoriquement former, par endroits, une " masse critique " où la réaction en chaîne s’emballera, ce qui peut produire un intense dégagement d’énergie et de rayonnements radio-actifs, ainsi qu’une dispersion de ce combustible : les techniciens parlent d’ " excursion critique ", les opposants d’ " explosion ", puisqu’il s’agit d’un phénomène de même nature que dans une bombe atomique.
Les différentes enceintes de Super-Phénix sont, en principe, calculées pour résister à une telle éventualité. Certains opposants estiment cependant que les hypothèses choisies pour calculer ces éléments sont hasardeuses. Surtout, ils font valoir le danger potentiel que représente le plutonium, qui risquerait, estiment-ils d’être dispersé en cas d’accident ; suivant les estimations, la dose mortelle de plutonium varie de 2 à 50 milligrammes ( dans le cas "le plus défavorable" où il est inhalé et se fixe dans les poumons ), et il y en aura près de 5 tonnes dans le coeur de Super Phénix.
Le liquide de refroidissement, qui transmet la chaleur dégagée dans le combustibles, à travers deux circuits séparés, à des générateurs de vapeur - cette vapeur faisant tourner les turbines productrices d’électricité, - est du sodium fondu. Il est difficile de se prémunir totalement contre les fuites, comme l’ont montré les incidents survenus à Phénix
Les techniciens du C.A.E. travaillent activement sur ces questions : ils pensent aujourd’hui avoir trouvé une poudre extinctrice qui devrait permettre la maîtrise d’importants feux de sodium ( il y en aura 5 000 tonnes dans les deux circuits de Super Phénix ) : Ils ont expérimenté, à Cadarache, les feux d’une tonne, et envisagent d’entreprendre l’année prochaine un programme, nommé Esméralda, pour essayer leur produit sur des feux de 50 tonnes de sodium.
Au total, le C.E.A. consacre annuellement environ 80 millions de francs à des études spécifiques sur la sûreté des surrégénérateurs, sur lesquels travaillent une centaine de personnes qualifiées ( sans compter celles qui travaillent sur des questions plus générales de sûreté nucléaire ). Ils se préparent actuellement à commencer des expériences permettant de mieux connaître les phénomènes de fusion du combustible ( envisagée en cas d’arrêt total de tout refroidissement sans arrêt du réacteur ) grâce à Cabri, un réacteur spécialement conçu à cet effet.
Les responsables de la sûreté au C.A.E. font valoir, qu’ils bénéficient de l’expérience de Phénix, notamment de celle qu’ils ont pu tirer de ses pannes : n’ont-elles pas démontré la validité des solutions retenues, et les possibilités d’intervention, même dans les parties les plus " chaudes " du réacteur ?
Pour leur part, les scientifiques du GSIEN sont plus perplexes ; ils estiment qu’on aurait encore dû attendre, pour mieux tirer de phénix toutes les leçons qu’on peut en attendre, avant de passer à l’étape de Super-Phénix qu’ils jugent prématurée : " Super-Phénix pose des problèmes de recherche fondamentale qui ne sont pas résolue " , affirment-ils, se plaignant de n’avoir en leur possession que de la documentation " faible et illégale, qui nous arrive par des voies détournées. De nos discussions avec des chercheurs de Saclay, nous tirons l’impression d’un empirisme rapide. Vu l’accélération actuelle des études, on peu s’interroger ; a-t-on le droit de faire en même temps de la recherche et un pari industriel ? " Pour leur part, les responsables de la sûreté estiment que les " vrais experts " sont tous d’accord sur les hypothèses de travail choisies pour Super -Phénix : une étude réalisée par une firme américaine ne montre-t-elle pas que Super-Phénix est conforme aux nomes de sûreté retenues outre-Atlantique ?
Il reste que des points d’interrogation semblent subsister ; à la suite de l’incident qui a stoppé Phénix à l’automne dernier ( le réacteur est reparti à la fin juin ) n’est-on pas justement en train de redessiner certaines pièces de Super-Phénix ?
vu . 30.7.77
Le comité de restructuration du vote des communautés juives de France
L secrétaire général du comité, M. Robert Covo, ajoute :
La mairie de Paris n’a publié aucun commentaire officiel. Toutefois, dans l’entourage du maire on présente quatre observation :
C’est à la demande de l’ambassadeur de Syrie auprès de l’ UNESCO que M. Jaques Chirac à reçu M. Mohsen. Il s’agissait d’un entretien privé dont la durée n’a pas excédé vingt minutes.
Ce rendez-vous ayant pu susciter un certain émoi à l’ambassade d’ Israël, le maire de Paris a, le même jour, reçu à sa propre demande l’ambassadeur Mordekhaï Gazit.
La venue du leader palestinien à l’ Hôtel de Ville n’a suscité aucune réaction, ni de la part de l’ambassade d’ Israël ni de celle des plus importantes associations juives de France.
En tant sue maire de Paris, M. Jaques Chirac s’est fixé une règle : ne pas faire entrer des considérations de politique extérieur dans les audiences qu’il accorde à des hôtes étrangers.
La " Lettre de la Nation ". organe du R.P.R., interrompt, comme chaque année à pareille époque, sa publication. Son prochain numéro portera la date du 29 août.
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