Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
(suite de la page 23.)
La prospection systématique se développe dans l’ ensemble de l’ isthme en donnant régulièrement naissance à de nouveaux champs d’ exploitation.
La recherche se poursuit également off shore, bénéficiant d’ une plate-forme continentale très étendue au large du golfe de Campeche. Les découvertes prometteuses de la plate-forme Chac-1 mieux l’ ampleur des découvertes actuelles et l’ extraordinaire gonflement des réserves depuis 1973 : 2 milliards de barils en 1971, 4 milliards de barils en 1975, 6,3 milliards en 1976, 11 milliards en 1977.
Les 40 milliards de barils de réserves, minimum probable annoncé récemment par M. Diaz Serrano, directeur général de Pemex - six fois les réserves de l’ Alaska - deviennent vraisemblables "gel" aurait-il été volontaire ? Le fait est qu’ il a bien profité au Mexique, qui découvre ses capacités d’ exportation juste au moment où les prix mondiaux s’ envolent et où les Etats-Unis lancent un vaste programme énergétique impliquant notamment la création d’ une immense réserve stratégique.
Apparemment, la voie semble toute tracée selon le président de la Pemex : "Le pétrole est la colonne vertébrale du développement du pays, et la meilleure alternative dans l’ échelle actuelle des priorités, pour résoudre les problèmes du financement de la croissance."
Mais un problème risque d’ apparaître très vite au niveau du financement.
Remex, qui en 1968 comptait à 88% sur ses ressources propres, ne s’ autofinance aujourd’hui qu’ à 70%. Pour le moment pétrole et gaz naturel sont avant tout des gages d’ emprunt, d’ autant plus indispensables que le niveau très élevé de la dette extérieure mexicaine (25 milliards de dollars), commençait à inquiéter sérieusement les créanciers. Et le fait que les Etats-Unis, avec 13 milliards de traites, représentent le premier de ces créanciers n5a sans doute pu être entièrement étranger à l’ évolution de la politique pétrolière. Et notamment au fait que l’ adhésion à l’ OPEP a été écartée par le gouvernement du président Lopez Portillo, au profit justement d’ une collaboration améliorée avec le voisin du nord.
Les capitaux viendront donc des Etats-Unis, avec, par exemple, un prêt de 590 millions de dollars, à 8,50% d’ intérêt, financé partie par l’ Eximbank, partie par des banques américaines privées, destiné à la construction du gazoduc Chiapas-Texas, et remboursé par les ventes futures de gaz naturel, ce qui risque évidemment d’ hypothéquer quelque peu l’ indépendance nationale.
En attendant de diversifier les ventes, la diversification des créances représente au moins un palliatif. Le F.M.I. vient ainsi d’ octroyer, sous conditions, au Mexique, le plus important prêt de son histoire : 1,2 milliard de dollars - en dépit d’ une dette extérieure que l’ on jugeait pourtant, antérieurement, au-delà du raisonnable.
D’ autres fournisseurs et d’ autres Etats - comme la France - s’ apprêtent à consentir de nouveaux crédits, en fonction d’ une réévaluation de la couverture des risques, grâce au répondant de l’ or noir.
Reste à savoir si les premiers bénéfices, et les financements externes, permettront d’ atteindre les très ambitieux objectifs prévus pour 1982 : doublement de la capacité de raffinage triplement de la fourniture pétrochimique. Reste aussi à préciser les priorités d’ utilisation de cette croissance.
|
||
Plan du site |