Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
L’assistance technique de l’Agence de Vienne reste insuffisante
La vingt et unième conférence de l’Agence internationale de l’énergie atomique (A.I.E.A.) s’est ouverte , lundi 26 septembre , a Vienne (Autriche) . A l’ordre du jour , l’élection du directeur général - on s’attend au renouvellement du mandat de M. Sigvard Eklund (Suède) , qui dirige l’Agence depuis 1961-et la discussion du budget de l’Agence , qui devrait se monter a 48,9 millions de dollars en 1978 . La conférence durera une semaine et sera l’occasion , pour les délégués , de prendre connaissance de deux rapports scientifiques sur « La demande d’énergie » et sur« La physique d’avant-garde aujourd’hui et demain » .
Le 8 décembre 1953 , le président Elsenhower présentait à l’Assemblée générale des Nations unies son programme « Atome pour la paix » , Selon lui , les pays techniquement avancés devraient consacrer « une partie de leurs forces à satisfaire les besoins de l’humanité au lieu de susciter des craintes » . Pour cela , il demandait que soit créée d’urgence une organisation internationale appelée à jour un rôle important , notamment pour aider les pays les moins développés a bénéficier de l’énergie nucléaire . Ainsi était lancée l’idée de l’Agence internationale de l’énergie atomique (A.I.F.A.) , qui voyait officiellement le jour le 29 juillet 1957 et dont la première conférence générale s’ouvrait le 1er octobre suivant .
Dès ses débuts , l’Agence , dont le siège avait été fixé à Vienne , était chargée d’une double tâche : un rôle technique d’assistance , principalement aux pays en voie de développement ; un rôle plus politique de contrôle des matières fissiles destinées aux programmes de recherche ou aux réacteurs prévus pour l’énergie nucléaire civile .
Jusqu’à la fin des années 60 cependant , c’est dans le domaine de l’assistance technique que l’Agence exerça le principal de ses activités : aide financière , formation de personnel , aide technique et juridique , organisation de colloques ou conférences , souvent en collaboration avec d’autres organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (F.A.O.) ou l’Organisation mondiale de la santé (O.M.S.) .
La signature , en 1970 , du traite de non-prolifération des armes nucléaire (T.N.P.) et les mesures unilatérales ou multilatérales prises depuis pour limiter encore les risque de prolifération ont , depuis cette époque , considérablement accru les tâches de l’Agence dans le domaine des garanties : les pays signataires du T.N.P. et qui ne possèdent pas d’armement nucléaire (ils sont aujourd’hui une centaine ) placent sous le contrôle de l’Agence l’ensemble de leurs activités dans le domaine nucléaire . Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont décide de faire de même pour tout ce qui concerne leurs activités non essentielles pour leur tout ce qui concerne leurs activités non essentielles pour leurs sécurité nationale . De même l’Agence est - elle partie à des accords de garantie entre des pays non signatures du T.N.P. : ainsi les contrats entre la France et le Pakistan ou entre l’Allemagne fédérale et le Brésil pour la livraison d’installations nucléaires « sensibles » (usines de retraitement ou d’enrichissement ) s’accompagnent-ils d’accords tripartites avec l’A.I.E.A. prévoyant son contrôle sur ces installations .
Il est vraie que , de l’avis de plusieurs Etats , ces garanties , qui n’ont pas empêche l’Inde , non signataire du T.N.P. , de faire exploser une bombe , sont notoirement insuffisantes . L constatation de cette carence a conduit les membres du Club de Londres à établir de nouvelles régies concernant l’exportation des technologies « sensibles » , règles qui seront prochainement communiquées à l’A.I.E.A. ; de même l’Agence sera-t-elle certainement amenée à participer d’une manière ou d’une autre au « programme international d’évaluation du cycle du combustible »
qui devrait débuter le mois prochaine à l’initiative du gouvernement américain .
Des milliards d’investissements
Le rôle de l’Agence en matière de garantie est important . On peut bien sûr souligner que , en aucune manière , l’Agence ne peut empêcher le détournement de matières fissibles à des fins militaires : elle n’est , en tout état de cause , qu’une signal d’alarme destiné à alerter le Conseil de sécurité ou l’Assemblée générale des Nations unies . Il n’en reste pas moins que son action dans ce domaine est jugée positive et que les études en cours pourraient aboutir à l’élargissement de son rôle . Du reste , l’Agence ne se contente pas d’un rôle de « gendarme » : n’est-ce pas elle qui à lancée l’idée de centres internationaux de traitement du combustible nucléaire que M. Henry Kissinger avait si vivement soutenue et que l’on pourrait bien redevenir, un jour , d’actualité ?
Aux yeux de bien des Etats , l’Agence souffre cependant d’une grave insuffisance : son rôle d’assistance technique , qui devrait être le principal , est aujourd’hui au second plan . Pour l’année 1976, les ressources disponibles dans ce domaine sont restées dans inférieures à 11 milliards de dollars , alors que s’est en chiffrent les investissements , dans le domaine nucléaire , des pays industrialisés .
Comme vient de le montrer la conférence mondiale de l’énergie , organisée à Istanbul , plus que jamais les pays en voie de développement - dont tous n’ont pas , loin de là , l’ambition avouée ou secrète de posséder la bombe atomique -ont besoin de l’énergie nucléaire ; l’Agence de Vienne devrait avoir un rôle fondamental à jouer à cet égard . Encore faut-il qu’on lui en donne les moyens : l’énergie nucléaire est un élément important du dialogue Nord-Sud.
VAVIER WEEGER.
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