Des interviews exclusives de Dja-Apharou ISSA IBRAHIM, ami et confident de Jacques Baulin, responsable par donation de l’intégralité des documents constituant le fond, et président de l’association sont actuellement publiées dans la rubrique présentation.
Les trois ouvrages de J. Baulin : Conseiller du président Diori, La politique africaine d’Houphouët-Boigny et La politique intérieure d’Houphouët-Boigny
seront disponibles sur le site en version iBook et en version Pdf dès septembre
2009.
14/7/77
La France va acheter 1 000 tonnes d’uranium naturel à la République Sud-Africaine, Un contrat aurait été signé entre la Compagnie générale des matières nucléaires (Cogema), filiale du C.E.A. et le groupe Randfontein Estates of South Africa. En fin de matinée, la Cogema se refusait à démentir ou confirmer l’existence de ce contrat.
D’après l’hebdomadaire Neucleonics Week et la revue Défense et Diplomatie, la France financera l’équipement de la mine de Randfontein par un prêt sans intérêt de 103 millions de dollars, en trois versements échelonnés de janvier 1977 à juillet 1978. Le remboursement du prêt se fera à partir de 1983. Et les livraisons d’uranium commenceront en 1980, au prix très avantageux de 27 dollars la livre d’oxyde - le prix actuel du marché mondial est voisin de 40 dollars la livre.
Des négociations étaient en cours depuis plusieurs mois (le Monde du 16 février). La République Sud-Africiane devrait être, avec l’Australie et le Canada, un des principaux exportateurs d’uranium de la prochaine décennie. La production sud-africaine d’uranium ne fut longtemps qu’un sous-produit des mines d’or. L’uranium se trouvait, à concentration faible, dans les stériles produits par les gisements aurifères du Witwatersrand, au sud de Johannesburg. L’exploitation de l’uranium était si peu rentable avant 1974 qu’une usine, construite, en 1971 à Welkom (Orange), na fut mise en service que l’an dernier. La production sud-africaine d’uranium, qui atteignait 3 200 tonnes en 1971, a lentement décru et n’était plus que de 2 600 tonnes en 1975.
Une nette reprise s’est alors manifestée. La prospection a fait découvrir des gisements intéressants en plusieurs régions. A l’est du Transwaal, où l’uranium est présent dans les
gisements de cuivre. En Namibie, où le gisement principal est à Rossingi, la Compagnie française minière et nucléaire Total, filiale de la C.F.P., participe à son exploitation. Enfin, dans la province du Cap, des gisements d’uranium ont été découverts en 1972 et 1973. On prévoit au total une production de 9 200 tonnes en 1978, quand les exploitations récemment mises en service auront atteint leur plein rendement.
Compte tenu de ses besoins propres, qui sont encore faibles, cela donne à la République Sud-Africaine d’importantes capacités d’exportation. Il est donc raisonnable de penser que des négociations sont engagées dans la mesure où la France a des besoins croissants en uranium naturel qui atteindront 8 000 tonnes en 1985.
Mais des questions se posent tant sur les clauses réelles du contrat que sur l’attitude de la France vis-à-vis d’un pays que sa politique d’apartheid a mis au ban de la communauté mondiale. - M.A.
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