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18/9/77

ÉNERGIE


Un débat sur le nucléaire à l’université de Namur
Demain il sera trop tard
pour guérir et rêver l’avenir


L’ambition de l’université de Namur n’était pas mince en organisant, du 13 au 16 septembre, un colloque pluridisciplinaire sur le nucléaire. Il ne s’agissait de rien moins que de donner un nouvel éclairage au débat nucléaire, en décloisonnant les points de vue trop étroitement enfermés dans une discipline ou une situation nationale, enfin et surtout de poser - mais n’est-ce pas déjà trop tard ? - une série de questions vitales dans les domaines technique, économique, politique et social qui devraient être "résolues avant toute décision définitive".


Il fallait le calme académique de l’université de la bourgeoise cité wallonne pour que s’entendent physiciens, économistes, sociologues, industriels, philosophes et linguistes d’une dizaines de pays. Tel est d’ailleurs le principal succès de ce colloque que d’avoir toléré - malgré une écrasante majorité d’antinucléaires - des discours fort divers. Du sociologue qui dénonce "les multinationales voraces, cannibales, qui se développent sur la pourriture fertile du capitalisme d’Etat" à l’ingénieur de Westinghouse qui déplore que "la contribution originale de l’Europe dans le débat nucléaire ait été l’occupation des sites", du scientifique qui étudie "l’impact des centrales nucléaires sur les écosystèmes dulcicoles" au philosophe qui accuse les savants partisans de l’industrie nucléaire "de viser à incorporer toute la problématique éthique et politique dans la problématique scientifique", de l’industriel qui rappelle que pour assurer notre approvisionnement en énergie "il n’y a pas d’autre choix que le nucléaire" au physicien qui clame - à propos du risque nucléaire - "une fois tous les milliards d’années, mais pourquoi pas dimanche prochain ?", quoi de commun, sinon, pour reprendre la conclusion d’un spécialiste de science-fiction, la volonté "de prévenir aujourd’hui, car demain il sera trop tard pour guérir et rêver l’avenir".


La synthèse réalisée par cette assemblée disparate peut paraître décevante. Dire que "le problème de l’énergie est plus vaste que l’option pour ou contre le nucléaire", ou affirmer qu’"aucun détenteur d’un savoir particulier ne peut prétendre maîtriser la totalité du problème ni prendre seul la décision", rappeler que "l’information apparaît comme une des conditions du contrôle démocratique et qu’elle est incompatible avec la pratique politique du secret", ajouter que "cette information doit aussi être fournie avant toute décision irréversible", une des conditions du contrôle démocratique étant que "de nombreux groupes différenciés puissent élaborer des projets alternatifs entre lesquels un choix réel devienne possible", voilà qui paraît peu original.


Mais il est des évidences qui méritent d’être répétées. Comment ne pas souhaiter que de tels débats sortent des frontières belges et de l’atmosphère confinée de l’Université. Mais peut-on encore imaginer en France une discussion sereine entre dirigeants de Creusot-Loire, ingénieurs d’E.D.F. et antinucléaires de tous horizons ? - B. D.


LE CONTRAT NUCLÉAIRE
FRANCO-IRANIEN
S’ÉLÈVE A 15 MILLIARDS
DE FRANCS


Après trois ans de négociation, Framatome et plusieurs entreprises françaises vont signer le 18 septembre à Téhéran, en présence de M. Mentré, délégué général à l’énergie, le contrat par lequel elles s’engagent à livrer deux centrales nucléaires de 900 MW à l’Iran. Le contrat - centrales, infrastructure et combustible - porte finalement sur 15 milliards de francs. Creusot-Loire et Framatome pour le "coeur", Adsthom-Atlantique pour la fabrication de turboalternateurs, Spie-Batignolles pour l’infrastructure et la Cogema pour l’uranium enrichi, se partageront cette somme. Une lettre d’intention avait été signée le 18 novembre 1974 par l’office atomique iranien et les entreprises françaises, mais depuis lors les négociations avaient traîné en longueur.


Les deux centrales seront installées au sud de l’Iran sur la rivière Karoun, à proximité de la ville d’Ahzah.

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